13 octobre 2016

Washington et le syndrome Leslie Nielsen

Par Nicolas Bonnal

Zerohedge a rendu publique cette petite étude : la lutte du gouvernement américain contre le terrorisme a coûté cinq mille milliards de dollars, et multiplié par cinquante le nombre de morts par attentats. Comment peut-on arriver à de tels résultats ?

On se souvient tous du Naked gun, de Leslie Nielsen, de son rôle impeccable de flic gaffeur qui déclenche des catastrophes un peu partout dans le monde (il attaque Saddam Hussein et Arafat) et aggrave le sort des victimes et otages qu’il est censé protéger, quand il ne martyrise pas la femme du président républicain (car ce flic est bien sûr démocrate, comme les grands présidents guerriers Wilson, Johnson, Truman et Obama). Nice work, Franck, se contente d’opiner son capitaine, quand il a désintégré son commissariat pour neutraliser un terroriste.

On peut dire que ce film a fait rire tout le monde parce que dans sa caricature et son outrance il ne fait qu’énoncer une vérité : Truman, Obama, Clinton sont Leslie Nielsen.

200 guerres dans le monde, des millions de morts, des dizaines de millions de réfugiés partout (voyez le film d’Oliver Stone sur la politique américaine). Et le même bilan étatique des administrations US est à l’œuvre partout, y compris à l’intérieur ; car ce n’est pas pour rien que l’on assiste à une rébellion américaine avec Trump tout de même ! 25 % de sans-emploi (voyez le site Shadowstats.com de John Williams), trois millions de détenus, six millions de contrôlés chaque semaine. Un beau bilan pour des gouvernements décidés à ne pas laisser la criminalité s’emparer d’un pays. Sauf que la criminalité s’étend partout en Amérique, et qu’on en est à plus de mille morts rien qu’à Chicago depuis le début de l’année. Quatrième pays le plus violent du monde (14 000 morts par an), les USA sont pourtant les premiers par leur population carcérale ! Pour ne pas comprendre ce qui se passe en Amérique il faut beaucoup regarder CNN.

On comprend pourquoi les élites américaines et leurs journalistes aiment donner des leçons.

Oublions Leslie Nielsen et venons-en à l’historien américain Joseph Stromberg. On l’énonce : « Il n’y a pas de situation dans le monde qui ne puisse être aggravée par une intervention du gouvernement américain. »

J’ai lu et relu l’étude de Stromberg sur les Philippines. En 1898, une bombe explose dans le port de La Havane dans un bateau de l’US Navy. On accuse la faible Espagne sans preuves, on lui déclare la guerre, on lui fait des milliers de morts ; puis, on récupère froidement ses dernières colonies, Cuba et les Philippines. Après, on fait la guerre aux Philippines (future base pour contrôler la Chine), on tue 200 000 rebelles, et on gardera cette colonie, tout en faisant la morale aux Japonais. Puis Cuba deviendra castriste, on lui fait un beau blocus, en attendant de risquer une guerre nucléaire et de faire des procès à sa population pour qu’elle rende les propriétés américaines.

Qui dit mieux ?

Prenez la Ire Guerre mondiale ensuite, faite pour créer un monde plus sûr pour la démocratie (quel mot !) : on se prétend neutre, on finance les massacres et les dépenses alliées grâce à la FED, créée comme par miracle un an avant la guerre. Puis on bouge pour aider les Alliés qui risquent, vaincus, de ne rien rembourser à Wall Street. Wilson ment à l’Allemagne en octobre 1918 (relisez sa correspondance avec Max de Bade). Weimar signe haineuse une paix carthaginoise que le sénat US ne ratifie pas (on le lui reproche encore, alors qu’il avait été pour une fois bien inspiré). Le Reich sera fasciste grâce à Londres, la Russie communiste grâce à Wall Street (lisez Conjuring Hitler de Guido Preparata).

La IIe Guerre mondiale est encore mieux : on empêche avant Munich un accord (découvrez l’étude de F. Sanborn) entre Européens – Russes, Français, Tchèques et même britanniques – pour couper l’herbe sous les pieds à Hitler. Il aurait été écrasé par cette coalition, mais cette coalition gênait le Roosevelt qui voulait prendre son temps pour contrôler son Europe. On pousse le Japon à la guerre, puis on lâche les bombes les plus folles et inutiles de l’histoire. L’URSS, financée par Wall Street, devient le nouvel empire du mal après l’Allemagne, qu’on l’avait pourtant aidée à vaincre. Mais de qui se moque-t-on ? De même, on aide la Chine contre le Japon, puis la Chine devient maoïste, et on veut lui faire la guerre ?

On ne parlera pas du Vietnam ou de l’Irak, de Ben Laden ou de ce pape. Mais quelle entité, mais quel Leslie Nielsen dirige Washington ?

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