11 mars 2018

Les tribulations d’un jeune idéaliste avec les harkis

Par Jean-Pierre Brun

 S’il est un ouvrage traitant de la guerre d’Algérie qu’il convient de distinguer pour son originalité c’est bien celui de Paul Margolis. Avec cette simplicité, cette sincérité qui caractérisent les gens sans complexes, il nous narre ce que furent ses tribulations de jeune homme idéaliste se débattant dans les sautes et les rafales du vent de la décolonisation. Détail important que le lecteur découvre au long des pages : l’auteur a noirci très tôt des carnets de notes devenus au gré des événements un véritable journal de marche.

"Sept ans avec les Harkis" de Paul Margolis, Alias Boualam (Éd. Dualpha).

“Sept ans avec les Harkis” de Paul Margolis, Alias Boualam (Éd. Dualpha).

Ouvrage original sur une carrière atypique, c’est le moins que l’on puisse dire. Véritable Frégoli au patriotisme exacerbé par les lâchetés et les compromissions des « importants » de son temps, Paul Margolis n’a cessé de courir sous des uniformes variés après une maîtresse bien capricieuse : la gloire des armes. Elle lui a trop souvent posé des lapins, d’ailleurs plus souvent de garenne que d’élevage.

Chasseur d’Afrique, puis spahi marocain, il essaye de percer les pièges du labyrinthe souvent mortel qui conduit à la fin du protectorat. Frais émoulu de l’École de police d’Ifrane, il est versé dans la Police chérifienne. C’est pour lui l’occasion de goûter aux parfums trop subtils de l’indépendance dans l’interdépendance.

Rapatrié dans la métropole de sa petite enfance, il se voit affecté comme officier de police adjoint dans des quartiers déjà mis en coupe réglée par des proxénètes et trafiquants nord-africains qui ne vont pas tarder à louer leurs sévices aux indépendantistes de toute obédience.

C’est alors qu’il prend conscience qu’une chasse implacable des terroristes n’est pas la meilleure façon d’être dans les petits papiers de sa hiérarchie. Celle-ci est rendue très prudente du fait d’une politique gouvernementale incertaine et d’une presse d’opinion particulièrement bienveillante à l’égard du gibier traqué. C’est encore pour lui l’occasion de découvrir parmi ses chefs, des suppôts avérés de la rébellion, laissant volontairement au vestiaire leur faucille et leur marteau pour ne pas blesser de malheureux forçats de la faim algériens.

Écœuré par le laxisme ambiant, le jeune Margolis obtient sa mutation en Algérie. Il débarque à Constantine en janvier 1958 avant d’être affecté à Biskra, aux portes du désert. Toujours à la marge des consignes reçues, chien policier reconverti en cochon truffier, il renifle volontiers les souilles rebelles et s’attire curieusement la sympathie de familles musulmanes mises en coupe réglée par leurs « libérateurs » autoproclamés. Il vit quotidiennement les pires horreurs du FLN infligées aux populations musulmanes, au point de conclure que l’ALN ne fait rien d’autre que de lutter contre son propre peuple.

La police n’offre décidément pas les moyens les plus efficaces pour venir à bout de la rébellion. Nouveau changement de décor à vue sur la vaste scène des opérations : Il abandonne de nouveau le costume contre le treillis d’un commando de chasse. Il fouille alors les coins les plus pourris du secteur de Constantine pour lever des rebelles déjà sur la défensive, au profit des légionnaires et des parachutistes qui achèvent le travail. Son engagement arrivant à son terme, il se reconvertit comme sergent dans un Groupe Mobile de Sécurité pour être encore plus près des populations musulmanes qu’il a appris à aimer passionnément. Passionnément, oui ! Paul Margolis ne fait, semble-t-il, jamais les choses à moitié.

Le séisme de mars 1962 fracasse cet idéal fraternel qu’il croyait avoir frôlé sinon atteint.

« Si tu crois en ton destin, si tu crois aux lendemains, alors faut pas hésiter, prends ton sac et viens sauter… » C’est ce que nous chantions en ce début des années soixante. Oui, nous allions sauter, mais pour rouler-bouler dans quoi ? C’est ce que nous ne savions pas. Paul Margolis pas plus que nous.

Sept ans avec les harkis, Paul Margolis (Dualpha, 529 pages, 37 euros). Pour commander de livre, cliquez ici.

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