4 juillet 2018

Charles Martel ou le négationnisme au service de l’Islam

Par Philippe Joutier

Je vous mets au défi de trouver aujourd’hui Charles Martel, pourtant fondateur de la dynastie carolingienne, dans un livre d’histoire. Quant au site de la fameuse bataille de Poitiers (en fait Moussais), les panneaux explicatifs locaux valent leur pesant de rigolade.

Charles Martel.

Charles Martel.

Au nom de la contrition, du multiculturalisme et du vivre ensemble, on nous affirme, que la bataille n’était – surtout pas ! – un choc de civilisation, que les musulmans sont au fond les véritables victimes, que Charles Martel n’était qu’une brute mal dégrossie au contraire de son adversaire, Abd el Rahman, homme raffiné et tout en finesse qui venait seulement proposer les bienfaits de l’Islam aux populations subjuguées.

Surtout ne ratez pas le site, un tel culot dans la falsification finit par être grandiose et mérite le détour !

Voyons un peu la réalité…

En 711, au nom du Jihad, les Arabes envahissent l’Europe par l’Espagne. À leur tête, un excellent guerrier, Tariq Ibn Ziyad, qui donnera son nom à Gibraltar. Après la prise de Barcelone, ils franchissent les Pyrénées en 716 et conquièrent la Sicile, la Sardaigne, la Corse, puis les Baléares et la Provence. Ce sont les fameux Omeyyades, originaires de La Mecque, contemporains de Mahomet et, soit dit en passant, parfaitement intolérants, contrairement à la légende tenace de la cohabitation merveilleuse des trois cultures.

En 719, ils s’emparent de Narbonne, puis d’Agde, Béziers, Nîmes. Depuis Narbonne, ils vont ravager le Languedoc et multiplier des razzias sanglantes contre Carcassonne, Arles, Nîmes, Ales, Béziers, Agde, Maguelone…

Narbonne est alors capitale de la Septimanie, ancienne province romaine de la Narbonnaise. Après sa conquête par les Goths sur les Romains, la province est occupée en 507 par Clovis, un Mérovingien… mais au grand dam de ses habitants, dont l’enthousiasme pour les envahisseurs Francs reste très moyen. Néanmoins, Narbonne n’est pas annexée et reste la dernière enclave Wisigoth.

En 719, un autre agité du cimeterre, Al-Samh ibn Malik al-Khawlani, s’empare de la ville. La Septimanie devient une province d’Al Andalus, avec à la clé, les inévitables persécutions des juifs et des chrétiens. En 721, Al-Samh traverse le Lauragais et assiège Toulouse. Mais là, il va déchanter. Eudes, duc d’Aquitaine, à la fois Gascon et Basque, combattait les Francs, mais avait négocié une trêve avec ceux-ci pour avoir les mains libres contre les Sarrasins.

Renforcées par des mercenaires basques, ses troupes arrivent à la rescousse, tombent sur les arrières des assiégeants et éliminent Al-Samh. L’armée arabe, défaite, se replie sur Narbonne. Eudes qui se méfie tout de même des Francs, préfère en rester là, ce qui permet à Al-Ghafiqi qui prend la suite de Al-Samh, de continuer les razzias le long de la vallée du Rhône, mettant à sac Autun en août 725, puis pillant successivement Beaune, Chalon-sur-Saône, Mâcon, Sens, Luxeuil.

En 732, afin de conforter les acquis et d’imposer l’Islam, Abd el Rahman, gouverneur de Cordoue et dernier des Omeyyades, islamiste convaincu et intransigeant, relance une campagne militaire depuis l’Espagne vers l’Auvergne et vers Bordeaux. Craignant les Basques, elle évite les Pyrénées. Contrairement aux affirmations euphémisantes, qui tripatouillent l’histoire en dénonçant la violence de Charles Martel et en encensant la modération d’Abd el Rahman, celui-ci est féroce : « Laissant derrière eux Bordeaux en flammes, chrétiens égorgés, églises détruites, palais saccagés, les Sarrasins se ruent vers le nord, détruisent les domaines viticoles (Saint Émilion), villages, châteaux… avant d’atteindre Poitiers, faisant subir à cette ville un sort identique à celui de Bordeaux. Puis, ils dressent leurs tentes à Moussais, sur la route de Tours » (Renée Mussot-Goulard, historienne du Moyen Âge).

C’est à Moussais vraisemblablement que Charles Martel va mettre le coup d’arrêt final. Pour autant, les razzias partant d’Andalousie vont continuer durant environ un siècle en particulier dans le massif provençal. En 940, la haute vallée du Rhin, le Valais et le Massif central subissent encore les Sarrasins. Conques et Brioude en attestent la présence.

D’abord et davantage que celle de Moussais/Poitiers, c’est donc la bataille de Toulouse en 721 à laquelle les Francs ne participèrent pas, qui fut déterminante. Il faut y voir (déjà !) une réécriture de l’histoire par les Carolingiens (héritiers des Francs mérovingiens) soucieux de s’arroger l’arrêt de l’expansion musulmane en occultant la victoire de Toulouse obtenue au seul mérite des Basques et des Romano-wisigoths.

Quant à Charles Martel, récupéré, évidemment, comme toutes les figures historiques, s’il n’avait pas la réputation d’être un enfant de chœur (Saint Eucher, évêque d’Orléans eut une vision de Charles Martel expiant les pillages qu’il avait faits), Abd el Rahman le lui rend largement. Et n’en déplaise aux négationnistes, c’est bien Charles Martel qui en 737 reprend Avignon, Nîmes, Maguelone, Agde, Béziers.

Son fils, Pépin le Bref, délivrera enfin Narbonne en 759. Mais les bandes sarrasines subsistèrent, avec pour base La Garde Freinet, se concentrant sur la traite humaine, celle des hommes après castration pour interdire toute reproduction et celle des femmes réservées aux harems. Il fallut attendre 990 pour que Guillaume, comte d’Arles, achève la désislamisation et élimine les derniers foyers djihadistes. Les attaques continueront pendant 250 ans, mais depuis la mer. Toulon sera détruit deux fois en 1178 et 1197.

À l’Est, ce sont les Ottomans qui assiégeront encore Vienne en 1683 après s’être emparés de Constantinople en 1453. Conquête définitive que le souci de ménager l’islam s’efforce d’occulter aujourd’hui, en insistant plutôt sur le sac, effectivement lamentable, de la ville par les croisés en 1204.

Il faudra attendre 1830 pour que la France éradique en Algérie les derniers repaires barbaresques. 714, 1830 : plus de mille ans de luttes incessantes contre l’Islam. Heureusement, aujourd’hui, grâce au multiculturalisme, nous savons que tout ça c’était la faute à l’islamophobie et que l’Islam est une religion tolérante.

On respire.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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