Qui suis-je ?
Du haut de mon ordinateur trois quarts de siècle (et le pouce) me regardent, mais avec, si j’ose dire, ce léger sourire en coin qui tendrait à me faire croire qu’ils se paient ma tête.
Il est vrai que, à extraire de la mémoire informatique de cet outil diabolique tous les écrits que j’ai pondus, comment pourrais-je réfuter ces étiquettes de conservateur, de réac, de tradi qui me collent à la peau ? Et, croyez-moi, j’en passe et des plus croustillantes.
Connaissant mon père et mes grands-pères on pourrait parler d’atavisme. Ce n’est pas faux. Mais ne serait-ce pas réducteur ? Mon géniteur n’appréciait pas le jazz, alors que j’en raffole ! Il aurait passé des journées à jouer au bridge alors que j’ai horreur des cartes ? Il fumait comme une caserne de pompiers alors que chez moi, les cendriers, purement décoratifs, restent aussi froids qu’un sorbet-citron sans vodka (clin d’œil d’outre-tombe à un colonel putschiste de mes amis).
Mais alors qui suis-je vraiment ? D’où viens-je ?
Je viens de trouver dans une brocante un manuel qui pourrait peut-être m’aider : La psychanalyse en dix leçons. Quoi, ce n’est pas sérieux ! C’est pourtant un type sérieux qui en est l’auteur. Il a connu un incontestable succès avec son « Apprenez l’équitation par correspondance » publié par les éditions de La méthode à six mille.
Sérieux ou pas, on peut toujours essayer. Voyons cela…
Enfant, quels étaient mes personnages historiques favoris ? Jeanne d’Arc, du Guesclin et le Grand Ferré ! Pourquoi ? Ils défendaient la France contre l’Anglois.
Quels étaient mes héros de roman préférés ? Robin des Bois et tous les chevaliers ! Ils défendaient la veuve et l’orphelin.
Quel était mon saint préféré ? Le Curé d’Ars ! Pourquoi ? Il a passé sa vie à se défendre et à défendre ses paroissiens contre les entreprises de son Grappin (le Diable). Aujourd’hui, j’élirai Augustin d’Hippone qui a été le grand défenseur de l’orthodoxie chrétienne face aux hérésies de son siècle.
Quel sport ai-je pratiqué ? Le football ! À quel poste ? En attaque ? Non, gardien de but ! J’ai toujours préféré défendre les buts plutôt que d’en marquer.
Quels sont les personnages politiques dont les organes urticants me sont insupportables. Napoléon, Staline et Hitler. Pourquoi ? Ils ont précipité leur pays à leur perte plutôt qu’à leur défense. Les rois de France, eux, se donnaient pour mission de défendre et consolider « leur pré carré », héritage de leur père. C’est notamment ce qui, par la raison pure, me conduit, tout Kant fait, à me rapprocher de l’idée monarchique.
Quels faits d’armes ont encouragé ma vocation militaire ? Des défaites ! Camerone, Bazeilles, Dien Bien Phu où légionnaires, marsouins et paras ont défendu leurs positions jusqu’à leurs dernières cartouches. Je me dois de confesser, à ce stade de mon analyse, que j’admire ceux qui font don de leur personne à leur pays et que je méprise ceux qui font don de leur pays à leur gloire personnelle.
Aujourd’hui, alors que se profile l’heure à laquelle je devrai passer l’arme à droite (je suis naturellement gaucher) je médite plus que jamais les causes de la chute de l’Empire romain : l’effritement de la famille, la décomposition des mœurs, l’effondrement de la culture, l’effacement des vertus. Comment ne pas défendre des valeurs sans lesquelles une société ne saurait vivre ? Question pertinente, non ? Il me faut préciser que je nourris cette méditation depuis ma lecture, en 1986, du Néropolis d’Hubert Monteilhet.
Comme c’est curieux ! Je viens de me référer une douzaine de fois à un concept défensif. Ne serait-ce pas hautement significatif ? Il me revient d’ailleurs un ultime détail. Jouant naguère au tennis de table je rendais fou mes adversaires : je n’attaquais jamais me cantonnant dans un jeu défensif exaspérant.
Je préfère arrêter là cette introspection en reconnaissant une fois pour toutes que, devant l’Éternel, je resterai un réactionnaire, traditionnaliste et conservateur. Mais au fait, le conservatisme est-il condamnable ? Il ne s’emploie qu’à sauver ce qui peut l’être d’une civilisation menacée.
Sur ce, pour oxygéner mes dernières cellules grises, je vais m’offrir une petite promenade revigorante en compagnie de ce vieux du Bellay au long de sa « Défense et illustration de la langue française ». N’est-ce pas d’une totale actualité, cher Monsieur Blanquer ?
Et zut ! Encore une défense ! Je n’en sors décidément pas ! Il est temps pour moi de rejoindre le cimetière des éléphants, question d’ivoire un peu plus clair.
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