Qui n’a pas rêvé de voler avec des oies ?
L’éthologue Konrad Lorenz (1903-1989) avait lu vers l’âge de six ans le livre de Selma Lagerlöf (1858-1940) intitulé Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. Ce livre lui inspire le désir de devenir une oie sauvage ou à défaut d’en posséder une.
Plus tard, Konrad Lorenz étudie les animaux dans leur milieu naturel et non en laboratoire et a ainsi démontré que le comportement de chaque espèce est partie intégrante de son équipement pour la survie et la reproduction et que les communautés animales telles celles des oies cendrées ont une vie sociale riche avec des rituels précis et des comportements guidés, comme chez les humains, par l’affection, la rivalité, l’ambition hiérarchique.
Si bien que “voler avec des oies” est devenu possible grâce à Christian Moullec qui survole en ULM les volcans d’Europe à la vitesse de 50 kilomètres/heure, entouré de ses oies sauvages.
Christian Moullec est un ornithologue et réalisateur de documentaires animaliers, connu pour avoir guidé des oies naines avec un ULM en 1999, en leur permettant d’apprendre un itinéraire de migration de Suède en Allemagne qui évite les dangers et la pollution lumineuse, il souhaite réintroduire les oies naines de Suède.
Christian Moullec est en quelque sorte un guide pour des oies sauvages menacées, évitant ainsi des zones de chasse lors de leur migration. Ce messager des oiseaux enseigne à un groupe d’oies une nouvelle route migratoire loin des fusils, mais en fin de compte, l’ornithologue reconnaît que c’est plutôt les oiseaux qui lui ont appris à voler avec eux.
Mais « Where the Wild Geese Go » ?
On le sait, les oies cendrées migrent au-dessus de nos têtes dès la fin janvier de chaque année, en route pour les pays scandinaves. La migration est même de plus en plus précoce, à cause du réchauffement climatique. Or, une directive oiseaux de 1979 interdit légitimement de chasser les oiseaux migrateurs de retour sur leurs lieux de nidification. On a continué à tuer les oies après la date de fermeture à des fins scientifiques.
Depuis 2001, à la demande de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), le Conseil d’Etat a annulé dix autorisations de prolongation de la chasse. Ce qui n’empêche pas l’Etat français de recommencer l’année suivante.
Mais depuis 2009, la Directive oiseaux votée en 2009 par l’Union Européenne stipule qu’il est interdit de chasser les oiseaux migrateurs de retour sur leurs lieux de nidification. Le Conseil d’État vient de se prononcer : la chasse des oies sauvages est suspendue avec effet immédiat.
Comment Christian Moullec a pu entraîner ces oiseaux dits sauvages dans des voies migratoires nouvelles?
Il s’est inspiré des travaux de Konrad Lorenz dès les années 1930 qui avait mis en place un lien quasi définitif entre le déclencheur extérieur et un comportement instinctif qu’il a appelé l’empreinte.
À l’époque, Lorenz s’intéresse dans ses expériences à des oisons venant au monde. Il constate que les poussins ont la caractéristique innée de s’attacher à leur mère et de la suivre de façon systématique.
D’ailleurs peu importe que cet objet soit leur mère ou non. Les poussins agissent de manière automatique poursuivant tout ce qui bouge devant eux. Cette imprégnation ne se limite pas aux premières minutes de la vie, mais elle se maintient tout au long du temps. C’est pourquoi, les poussins élevés par Christian Moullec ont vu dès leur naissance le visage de l’ornithologue qu’ils vont reconnaître durant toute leur existence.
Car l’empreinte est la capacité d’acquisition rapide de façon permanente par un juvénile des caractéristiques d’une forme spécifique qui orientera les conduites ultérieures. Konrad pensait que l’empreinte était irréversible, des nombreux scientifiques, désormais préfèrent le terme « d’indélébilité » du phénomène.
Cette passion de voler comme un oiseau fut celle de Léonard de Vinci (1452-1519), mais de bien d’autres à la suite.
Nous pourrions désormais proposer au génie de la Renaissance de voler avec les oies sauvages en ULM et de regarder le film sorti en 2019 Donne-moi des ailes !
Faute de vouloir voler, ne nous privons pas d’habiter en oiseau selon le titre du livre de Vinciane Despret, car sous cette plume experte, oiseaux et ornithologues deviennent intensément vivants et attachants.
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