Pierre Cassen et l’Europe
Fondateur de Riposte Laïque. Organisateur de l’Apéro saucisson pinard et des Assises internationales contre l’islamisation de nos pays. Auteur de La faute du Bobo Jocelyn, avec Christine Tasin, et de la bande dessinée Le Guignol de l’Élysée, avec Ri7.
Quelle est votre position sur l’Europe ? Êtes-vous anti ou pro Européen ? Dans ce dernier cas de figure, êtes-vous pour une Europe fédérale ou une Europe de la coopération de nations souveraines, ou encore en avez-vous une autre conception ?
Pour répondre à votre question, une anecdote. J’étais très amusé, en 2005, lorsque, dans le camp de la gauche, je menais la bataille contre le Traité Constitutionnel Européen, par l’attitude de la majorité, pour ne pas dire de tous les intervenants qui se succédaient à la tribune. Ils commençaient tous par le sempiternel « Je suis profondément européen, je veux l’Europe, mais pas celle-là ». Pas un seul n’osait dire qu’il était contre l’idée même d’une structure européenne. Je demeure, quant à moi, toujours autant attaché aux États-Nations, souverains, et n’envisage l’idée européenne que comme une coopération d’États-Nations. Cela me rappelle un peu mon passé syndical. En presse parisienne, il y avait deux conceptions de structures dans la CGT. Une coordination de syndicats professionnels, qui gardaient leur identité et leur indépendance, et ceux qui voulaient à tout prix unifier cela dans un grand syndicat unique de la communication, où on collait en même temps le bûcheron des Vosges, qui coupait l’arbre grâce auquel on fabriquait le papier du journal, le journaliste et le rotativiste. Ces derniers ont gagné, mais les salariés ont perdu des structures professionnelles dans lesquelles ils se reconnaissaient totalement, et ont récupéré un machin bureaucratique sans saveur.
Quelle que soit votre conviction, considérez-vous que rien n’arrêtera désormais la construction européenne sous sa forme actuelle ou sous une autre – que vous le déploriez ou l’espériez – ou, au contraire, que son échec est prévisible, voire même inéluctable ?
Je ne suis pas un pronostiqueur, et je manque de compétences pour répondre à une telle question. J’ai tellement entendu des personnes comme Jacques Sapir et d’autres nous annoncer que l’Union européenne et l’euro ne résisteraient pas à la prochaine crise, depuis des années, que je suis très prudent. Mais je rêve effectivement de voir cette Union européenne s’écrouler, la bureaucratie parasitaire de Bruxelles cesser de nous imposer ses délires. De même, si l’euro, qui sert à nous faire accepter de payer 1 euro ce que nous payions 1 franc il y a quinze ans, disparaissait, et que nous revenions au franc, cela m’irait tout à fait. Je précise que je parle en sentimental, et que j’ignore si mes propos sont le fait d’un dangereux utopiste irresponsable et suicidaire, je laisse parler mon cœur. Je n’ai jamais aimé l’Europe, pas plus celle-ci qu’une autre idée de l’Europe.
Que pensez-vous du Grand marché transatlantique (GMT), cette zone de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, actuellement en négociation ?
Je n’ai absolument pas envie que le principe de « concurrence libre et non faussée », qui inspire l’idée des mondialistes, devienne une règle entre l’Europe et les États-Unis, privant ainsi nos Nations, et l’Europe entière, de la moindre idée protectionniste. Je trouve cette vision, au-delà même des inévitables catastrophes qui en découleraient pour nos salariés, insupportable sur le principe même. Pour moi, un État doit avoir la maîtrise de son commerce, savoir à quel produit il ouvre ses frontières, avec quelle compensation, et ne pas subir des invasions, qu’elles soient commerciales ou humaines. Cela s’appelle la souveraineté.
L’avenir de l’Europe consiste-t-il à s’amarrer aux USA ou plutôt à resserrer les liens avec la Russie ? Ou aucun des deux.
Ce n’est certainement pas de rester dans l’Otan, et d’être plus que jamais le caniche des États-Unis, expression inventée par Laurent Fabius, utilisée contre Nicolas Sarkozy en 2006. Quand on voit le parcours du même Fabius, notamment lors de la gestion de l’affaire syrienne, cela laisse songeur. Bien évidemment que la France a tout intérêt à se rapprocher de la Russie, c’est le même continent, des valeurs, des références et une histoire proches. Mais il faut conserver une vision gaullienne, et ne pas quitter un asservissement pour tomber dans un autre. L’idée d’une Europe de Brest à Vladivostok, constituée d’États souverains, me convient. Je préfère qu’on commerce avec la Russie plutôt qu’avec les Émirats arabes.
Qu’est-ce que l’Europe signifie pour vous ? Un rêve ? Un cauchemar ? Une nécessité géopolitique ? L’inévitable accomplissement d’un processus historique ? La garantie d’une paix durable pour le Vieux continent ? Ou rien du tout…
Je crois avoir répondu. Je ne doute pas qu’il y a des valeurs communes entre un Français, un Allemand, un Anglais ou un Tchèque. Ce que des gens, dans vos rangs, appellent « la civilisation européenne », faite d’un ensemble d’histoires grecques, romaines, germaines, catholiques, païennes, monarchiques, républicaines… Mais un Français ne sera jamais un Anglais ou un Allemand, et ils ne sont pas faits pour partager la même maison. On nous a trop raconté l’histoire de l’Europe facteur de paix (en ayant bombardé Belgrade et installé une enclave musulmane au cœur de l’Europe) pour accorder du crédit à cette propagande. La seule paix durable doit être constituée, au cœur de notre Europe, par la coopération de peuples qui préservent leur souveraineté et leur identité, et éradiquent l’islam du Continent, car le principal facteur de guerre vient de la présence de ce dogme, et de dizaines de millions de musulmans, renforcés par des colonnes d’envahisseurs appelés migrants, qui déferlent dans nos pays. Les peuples européens ne pourront demeurer libres qu’en se battant contre l’invasion migratoire et l’islamisation du Vieux Continent.
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