Kamasutra chez les animaux ?

Une exposition consacrée à la sexualité des animaux au Muséum de Toulouse – Sex Appeal – qui a débuté le 24 octobre 2023 et se termine le 7 juillet 2024 permet de découvrir les aspects insoupçonnés des animaux parfois assez proches des humains.

On pensait jusqu’alors que les animaux étaient programmés uniquement pour la reproduction. Or, la sexualité (terme récemment employé pour les animaux) englobe la séduction, la reproduction, sans compter les pratiques comme la recherche du plaisir, avec la masturbation ou le sexe oral.

Comme l’explique le Chef de projet au Muséum d’histoire naturelle de Toulouse Ali Akbari : « C’est une sexualité qu’on retrouve surtout chez les mammifères. La masturbation chez les ours, par exemple, va permettre d’abaisser le stress, la sexualité juste pour le plaisir va permettre de régler les conflits sociaux – on pense aux bonobos ; et le sexe oral chez les chauves-souris va d’une part permettre de nettoyer l’organe, arriver à la phase d’érection, et permettre une meilleure pénétration. On s’est rendu compte que l’augmentation du temps de fellation permettait d’allonger le temps de pénétration. »

Captivante, multiforme et mystérieuse, la sexualité des animaux se dévoile !

Certaines espèces ne comptent que sur leur apparence pour séduire. Certains mâles ont développé des techniques élaborées où ils dansent, offrent des cadeaux ou émettent des odeurs irrésistibles pour convaincre la partenaire. Les oiseaux mankins répètent leurs chorégraphies entre mâles avant de se lancer devant les femelles qui choisissent le meilleur partenaire pour s’accoupler.

Les loups offrent un présent à la femelle pour tenter de la séduire. Ils ne sont pas les seuls à présenter à la femelle un cadeau, c’est le cas du martin-pêcheur qui positionne un poisson à l’envers dans son bec qu’il présente à sa partenaire. Plus elle reçoit de poissons, plus elle pond d’œufs.

Les rites nuptiaux ont pour fonction de démontrer la capacité des partenaires à engendrer une progéniture saine et robuste. Chez les macaques crabiers, les mâles approchent la femelle en commençant par l’épouiller. Michael D. Gumert, un spécialiste du comportement animal a constaté une augmentation de l’activité sexuelle après un épouillage, le nombre de rapports sexuels passant de 1,5 par heure en temps normal à 3,5.

Certains scientifiques pensent que pour comprendre ces comportements de séduction comme la danse, le chant, le mâle le plus coloré ou encore le mieux armé, l’hypothèse la plus crédible serait que ces indicateurs offrent des signes de qualité et de bonne santé du mâle. Celui-ci transmet des gènes performants à la descendance, offrant les meilleures chances de survie.

Toutefois, la sexualité animale ne se limite pas toujours à des rapports monosexuels ou hétérosexuels à intention reproductive. Les scientifiques ont pu observer des rapports homosexuels chez les coléoptères mâles. Même si les chercheurs introduisent des femelles, les mâles continuent à copuler entre eux.

Le canard agit sans consentement, sans parade avec ses vingt centimètres de pénis en tire-bouchon (42,5 cm en érection) grimpe sur la canne en déployant sa verge en moins d’une demi-seconde et pénètre dans l’orifice récalcitrant, en faisant son dépôt et se retire.

La bisexualité existe aussi chez de nombreuses espèces, par exemple chez les bonobos.

Il a été constaté par exemple que les dauphins mâles et femelles se masturbent.

La transexualité a été observé chez le lézard d’Australie « agame barbu » qui change de sexe lorsque la température dépasse 32 degré ; le changement de sexe a aussi été constaté chez les huîtres et certains poissons comme les saumons vivant dans des eaux polluées par des perturbateur  transexualité parfois accidentelle)…

Par ailleurs, les rythmes sexuels peuvent être très différents selon les espèces : priapique comme pour la punaise de lit qui copule plus de 200 fois par jour alors que l’éléphant honore la femelle tous les 5 ans.

Les sentiments et la fidélité sont également observés chez de nombreuses espèces. Comme le nom l’indique, les inséparables, mais également les gibbons, les cygnes, les tourterelles et comme l’a écrit Jean de La Fontaine « les deux pigeons » : « ”Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre… »

Nous n’en avons pas fini d’apprendre sur les performances des animaux dans de nombreux domaines. Celui de la sexualité enseigne désormais qu’elle ne se limite pas pour les animaux à la simple reproduction !

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