7 juillet 2021

Être et durer (bis)

Par Jean-Pierre Brun

Pour Shakespeare, l’avatar de la Mère Poulard de Stratford-upon-Avon (il n’y a pas d’Hamlet sans caser des vieux), une seule question permettait de dénouer, par une réponse mûrement réfléchie, les gorges les plus serrées : être ou ne pas être ? Pour Descartes, l’humoriste franco-suédois, confronté à un doute existentiel, il suffisait de penser pour être. Les déferlements viraux de toute nature que subit notre monde nous mettent en face d’un co-vide abyssal qu’il convient de combler par tous les moyens. Désormais, si l’on en croit l’académie des bien-pensants, être c’est s’adapter. Et cela se vérifie au quotidien, dans toutes les sphères de la société.

Un exemple ? Dans le domaine sportif… « Le grand prix cycliste du 14 juillet de Sambaldur-sur-le Mou, exceptionnellement fixé cette année le 15 août, compte tenu de l’évolution incertaine du taux d’incidence affectant le département des Flandres de Haute-Provence sera couru le 18 septembre à Châteauneuf-du-Vicaire (Aisne-Atlantique). Que soient félicités ces bénévoles anonymes pour leur opiniâtreté à maintenir en vie de modestes manifestations menacées.

S’adapter ne suffit pas, il faut parfois oser abattre pour mieux reconstruire. Le ministère de l’Éducation nationale a dépensé une énergie folle pour organiser dans des circonstances acrobatiques les épreuves du baccalauréat. Il suffisait pourtant de consulter les statistiques des années précédentes pour constater que le taux de réussite à cette institution, symbolique certes, mais combien dépassée, frôlait déjà les 100 %.

La supprimer réglerait une question insoluble et générerait par ailleurs des économies considérables, sans compter les effets favorables à l’environnement (réduction sensible des transports automobiles et ferroviaires pour se rendre sur les lieux d’examen, suppression de centaines de tonnes de papier gaspillées donc préservation de centaines d’arbres…).

N’évoquons même pas l’impact bénéfique sur la santé mentale des professeurs consciencieux, libérés du vertige qui les saisit face à une ignorance quasi institutionnalisée. L’abandon des sessions de rattrapage, dévastatrices pour l’équilibre psychologique d’une jeunesse déjà inhibée, allégerait d’autant les services de pédopsychiatrie du pays. Pour les nostalgiques des mentions celles-ci pourraient être néanmoins maintenues mais attribuées par tirage au sort, ce qui leur conférerait une nature un peu plus ludique.

Il en va de même pour les sessions parlementaires. Il suffit de dépouiller les feuilles de présence aux séances du Sénat et de l’Assemblée nationale pour constater un absentéisme chronique. Alors même que le gouvernement prêche le recours au télétravail dans les entreprises, pourquoi ne pas en faire de même pour les élus de la Nation qui perdent d’ailleurs, pour les plus assidus, une énergie folle en temps de transport. Cela réduirait d’autant les indemnités liées aux impedimenta qu’impose notre jacobinisme incurable. Effet d’aubaine, les râleurs impénitents et autres franchouillards indécrottables, ne pourraient plus dénoncer les prétendus fastes des restaurants de nos palais nationaux où se gobergeraient nos élus et leurs invités.

Les taux d’incidence du virus les plus élevés se concentrent, soit dans les territoires perdus de la République, soit dans les zones de non droit, soit dans les zones urbaines sensibles. Cette abondance terminologique est à la mesure de la décomposition potentielle de la société dont l’origine est le refus d’une entité nationale quelconque. Les faits sont têtus, comme le disait pertinemment, le Révérend Père Lénine, le souverain pontife de la propagation de la foi dans l’internationale socialiste.

Alors, pourquoi ne pas l’admettre humblement et reconnaître que l’identité nationale a fait son temps. Plus d’identité nationale, plus de carte d’identité nationale. Le ministre Darmanin ne cesse d’affirmer qu’il faut protéger la police. Plus de carte d’identité, plus de contrôle d’identité. Plus de délit de faciès, plus de bavures. Noix de cajou sur les brownies, les défenseurs hystériques de la langue française ne pourront plus stigmatiser l’introduction du sabir américain sur un document officiel.

Les lendemains d’élection peuvent être rudes. Mais en matière d’échec politique, l’essuyer c’est l’adapter. Chères politiciennes, chers politiciens, cher-e-s politi-choses, n’hésitez pas à adapter votre garde-robe aux épisodes météorologiques les plus déstabilisants. Il suffit d’abandonner la veste prise sur le bord de la route pour enfiler une seyante jaquette qui flottera gaîment dans les risées sondagières toujours primesautières, jusqu’aux prochaines élections. Il vous sera alors servi la spécialité reconstituante de notre bonne vieille république, éternellement en marche : son plat fameux à base de carpe et de lapin.

Que demande le peuple ? Friand des recettes du terroir concoctées dans les arrière-cuisines et autres roulantes de la IIIe comme dans celles de la IVe, ne lui a-t-on pas appris que la meilleure soupe se fait dans les vieilles marmites. Mais qui nous rendra les fameux et fumeux banquets républicains de nos pères au cours desquels on bouffait du curé et de l’aristo à satiété ? Moments de grâce qui honoraient alors notre incomparable cuisine bourgeoise que nous enviaient nos voisins européens.

Être et Durer ! Ouais… En toutes circonstances ? À n’importe quel prix ?

Faut-il rappeler, quitte à choquer le citoyen prudent, qu’« Être et durer » c’est aussi la devise des marsouins-parachutistes du 3 de Carcassonne et encore le titre du chant adopté par la fraternité des bérets rouges, entonné notamment lors de la fête de leur patron l’Archange Saint Michel : « Si tu crois en ton destin, si tu crois aux lendemains… »

Quel destin ? Quels lendemains ? D’autant que croire c’est avoir la foi.

Ben mon colon, notre République à la marche incertaine n’est pas rendue, comme on disait en Touraine du côté de Loches, dans les années quarante, avant de tenter le franchissement de la Ligne de Démarcation.

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