19 septembre 2023

Comment comprendre le fait de ne plus désirer être parent ?

Par Jill-Manon Bordellay

Plus de 8 milliards d’humains sur terre en 2023. Ce chiffre donne le tournis : la population mondiale va connaître une forte hausse d’ici quelques mois. Pourtant, la fécondité baisse dans les pays occidentaux et de plus en plus de personnes font entendre leur sentiment de ne pas vouloir d’enfants.

Ce choix est mal compris par une grande partie de la population, car il semble naturel d’avoir envie d’être mère ou père. Une étude de l’Ined (Institut National d’Études démographiques) parue en 2010 montre que 6,3 % des hommes et 4,3 % des femmes ne veulent pas avoir d’enfants.

Pourtant rien ne semble plus “naturel” que le désir d’enfant. Mais derrière ce que l’on nomme le “naturel” se manifeste aussi éminemment le “culturel”, c’est-à-dire ce qui est façonné par les modèles collectifs.

Si bien  que se cache-t -il  derrière le non-désir d’avoir un enfant ? Ce non-désir d’enfant est-il anormal ou au contraire légitime ?Pourquoi le non-désir d’enfant est-il si compliqué à faire accepter aux autres ?

Pourquoi penser que le non-désir d’enfant révèle un traumatisme enfoui ou une relation dysfonctionnelle au sein de sa propre famille ?

Ne serait-ce pas plutôt depuis des millénaires la pression sociale et culturelle qui ferait naître ce désir de procréer?

Lorsque l’on pense à la pièce  dramatique de Federico Garcia Lorca intitulée “Yerma” “La stérile”, elle  montre les conséquences d’une frustration maternelle. Ce personnage féminin  considère la maternité comme le seul moyen d’atteindre le bonheur et  la nécessité d’être mère pour devenir une femme. Aux yeux de la société, Yerma  est innommable, elle se condamne elle-même à une vie peu satisfaisante, en marge des codes moraux et sociaux. Elle se rejette parce que dans sa culture il est impensable de ne pas avoir d’enfant.

Actuellement, le refus d’être parent ne signe-t-il pas au contraire une libération à l’égard de toute  pression sociale ? Après tout, nous ne naissons pas parents, nous le devenons.

Peut-on alors se soustraire à des rôles sociaux  imposés qui briment  finalement les relations  humaines ? Être parent, n’est-ce pas continuer à faire  perdurer un  modèle déterminé qu’il faut suivre pour ne pas  être déshumanisé aux yeux de ce qui  est imposé de génération en génération ? Nous désirons être parents sans doute parce que nos ancêtres l’ont été  et que le modèle doit perdurer.

Pour Arthur Schopenhauer ( 1788-1860), les passions amoureuses servent en réalité la perpétuation de l’humanité qui échappent aux individus, aveuglés par leur désir. Ceux-ci ignorent le but véritable de ce désir, à savoir  la naissance d’un nouvel être. Il écrit : “La procréation de tel enfant déterminé, voilà le but véritable, quoiqu’ignoré des acteurs, de tout roman d’amour””Métaphysique de l’amour”.

Les personnes qui refusent d’avoir un enfant n’ obéissent-elles pas  à cette  logique: celle de ne pas se projeter comme éducateur et surtout de  vouloir rompre avec des rôles de parents  responsables ? Car après tout, maîtrise-t-on ce que l’on met au monde ? Le désir n’est pas de l’ordre de la réalité maîtrisée, de l’anticipation . On sait que l’enfant réel ne sera pas celui rêvé et idéalisé dans l’attente de sa naissance.
Les personnes qui se projettent comme parents accueillent beaucoup d’événements qui leur sont inconnus. Les parents sont loin de pouvoir en toute sérénité éduquer leur enfant ;  parce que les injonctions de la société et la pression  se multiplient sur eux..

Des études récentes en Europe et aux États-Unis montrent qu’entre 5 et 8 % des parents regrettent d’avoir des enfants. Ce regret est l’expression d’un sentiment profond de non-satisfaction quant à la vie de parent: ces personnes qui en souffrent pensent qu’elles seraient plus heureuses si elles n’avaient pas mis au monde des enfants.

Certains parents n’arrivent plus à assumer leurs choix éducatifs et finissent par ne plus être parents parce qu’ils n’assument pas leur rôle à la perfection. Ces parents peuvent se sentir coupables de ressentir des sentiments négatifs et  surtout constater qu’ils ne se réalisent pas dans un rôle de mère ou de père. Mais ces sentiments sont encore tabous dans nos sociétés. Pourtant le regret parental ne se caractérise pas par un désamour mais par le fait de ne pas apprécier le rôle de parent.

Existe-t-il finalement des écoles pour  devenir parent  qui aideraient chacun à savoir s’il souhaite et peut  le devenir ou pas ?

Cela éviterait sans doute de faire souffrir des enfants non désirés et leurs parents. Combien de “Brasse-bouillon” , de “Poil de carotte” , de “Guillou”, personnages de la littérature  française ne seraient plus les souffre-douleurs des parents qui les ont mis au monde sans amour  et sans savoir ?

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