29 avril 2021

Autres temps autres meurtres

Par Jean-Pierre Brun

Notre société progresse incontestablement. Il y a quelques années encore on trucidait le plus communément son prochain en lui administrant une dose d’un poison domestique comme la mort au rat ou une dragée voire un pruneau, selon les goûts, d’un calibre quelconque, le 6,35 et le 7,65 étant quand même plus délicats qu’un trop perforant 11,43. Aujourd’hui on égorge ou on décapite, ce qui est peut-être plus salissant mais, reconnaissons-le, plus original mais surtout plus folklorique.

Nous ne nous attarderons pas davantage sur ces crimes quotidiens qui ne font même plus le fonds de commerce des rédacteurs besogneux des rubriques « Faits divers ». Il faut dire que l’anonymat imposé pour leurs protagonistes réduit considérablement l’intérêt du lecteur dont l’œil en trou de serrure ne peut être que frustré.

Quant à cette pratique de souligner systématiquement une présomption d’innocence, quand bien même l’auteur serait-il pris en flagrant délit, elle ne peut que laisser planer un doute sur la réalité des faits. On se demande d’ailleurs pourquoi une Julie Dupont empoisonneuse de son mari ou un Émile Martin étrangleur de sa maîtresse devraient être protégés de l’opprobre populaire que mérite leur acte. Plait-il ? J’en entends qui me soufflent qu’il s’agit tout bonnement de cacher autre chose. Honni soit qui mal y pense !

Non, aujourd’hui nous nous attarderons sur l’euthanasie en cours de la France. Elle se réalise subrepticement, notamment par la neutralisation de ses cellules culturelles et plus particulièrement celles de sa langue sans doute trop riche.

Le dernier traitement indolore que les thanatologues de notre pays prétendent lui faire subir consiste en des stérilisations grammaticales. C’est ainsi que le passé simple étant devenu inaudible et inconjugable, tant par les jeunes générations d’élèves, que par certains de leurs maîtres eux-mêmes, sa disparition est salutaire ne serait-ce que pour ne pas complexer toute une population incapable de le mettre en œuvre.

Dans ces conditions la réforme devrait être radicale. À quoi bon imposer la pratique du « futur » qui n’est jamais que du passé en préparation. Et le prétentieux « plus que parfait », parlons-en…

Comment lui faire côtoyer un vulgaire « imparfait », alors même que la perfection est de moins en moins de ce monde, notamment du fait du réchauffement climatique et d’une détérioration de la couche d’ozone inversement proportionnelle au développement de la connerie des « influenceurs » d’une société en marche. Le « passé composé » a-t-il encore le moindre avenir quand le Patriarche Benjamin 1er et ses frères repentants s’emploient à le décomposer. Que dire de l’évidente inutilité d’un impératif devenu totalement incompréhensible dans une société permissive.

Comment imposer aux jeunes générations une analyse logique dans un monde qui n’en a plus. Comment lui faire admettre la moindre subordination alors que l’individualisme dans lequel il est élevé, est son mode de vie quotidien. Proposition subordonnée ? À qui ? À quoi ? Subordination et liberté, n’est-ce pas désormais antinomique. Proposition principale ? Sans aucun doute, mais c’est moi et moi seul qui en décide.

Et la pratique des accents ? De quels accents s’agit-il ? De l’accent aigu d’une grand-mère victime d’un vol à l’arraché. De l’accent grave d’un candidat à une prochaine élection qui veut nous faire croire que le futur (encore lui) de l’Union européenne n’est en rien menacé malgré des pans entiers de son palais des mirages bruxellois qui s’écroulent rongés par l’épreuve impitoyable du temps. Quant à l’accent circonflexe qui ne sert à rien, il est urgent de l’envoyer au plus tôt se faire voir chez les Grecs qui, dans des temps antiques, l’avaient inventé uniquement pour humilier les générations du troisième millénaire.

En y réfléchissant, c’est toute la grammaire qu’il convient d’envoyer à la déchetterie d’un savoir avilissant ou dans les oubliettes d’une culture inhibante. Une telle mesure libérerait des centaines d’heures de scolarisation et permettrait ainsi à l’enfant d’accéder à la vraie culture en sollicitant sa tablette enfin officialisée dans son statut de précepteur domestique. Comment les parents, dégagés de ce rôle ingrat de surveillant des études, ne pousseraient-ils pas un ouf de soulagement ! Conjointement des forêts entières seraient sauvegardées du fait de l’abandon du papier nécessaire à l’édition de livres et de cahiers dédiés à cette science des ânes, sans parler de l’économie de millions d’hectolitres d’encres d’impression toutes plus polluantes les unes que les autres. Ne mégotons pas, les éditeurs de la collection Bescherelle seraient correctement indemnisés une fois pour toutes.

Vaugelas, le promoteur sadique d’une torture mentale, le propagateur vicieux d’une discipline asservissante, le sodomisateur de diptères grammaticaux, serait à jamais enfoui dans les Catacombes parisiennes qui abritent déjà anonymement ses ossements. Avant de disparaître à jamais dans les enfers des bibliothèques de France et de Navarre, il pourrait se livrer à une ultime confession posthume : « Si j’aurais su, j’aurais pas venu… »

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