Des authentiques méfaits de la colonisation
En ces temps troublés où la repentance est érigée au rang de vertu par les uns, de thérapie par les autres, il est bon d’en rechercher les origines. Ce que l’on appela longtemps l’Afrique noire française constitue le champ d’investigation le mieux adapté à cette analyse.
Se chargeant du « fardeau de l’homme blanc » de Kipling, emboîtant le pas de Ferry (Jules, pas Luc) pour mieux « faire reculer les antiques puissances de l’ignorance, de la superstition, de la peur, de l’oppression de l’homme par l’homme », le colonisateur a imposé son imperium sur des territoires privés de toute réalité étatique, taillant sa route au milieu d’ethnies morcelées, le plus souvent repliées sur elles-mêmes. Jusqu’alors celles-ci défendaient un pré carré, limité et quelque peu fluctuant, face aux intrusions de voisins plus belliqueux.
Un contentieux quelconque pouvait aussi déclencher un conflit très localisé. Les villages devaient aussi faire face aux entreprises ravageuses de bandes pillardes, sinon s’enfuir à leur approche pour se terrer en des lieux de sûreté. Parfois un chef plus ambitieux se lançait dans des opérations de conquête pour créer un ensemble territorial plus important mais toujours éphémère, qualifié de royaume, selon des critères de comparaison audacieux car éminemment européens.
Bref, à son arrivée, le colonisateur, devant le vide politique et administratif qui béait devant lui, se crut obligé de le combler suivant bien évidemment un modèle occidental. Selon des contingences logistiques ou de politique internationale, sans réel souci des réalités ethnographiques, on traça donc des frontières, les plus rectilignes possible, en coupant à travers des ensembles humains et linguistiques.
Et c’est ainsi que la colonisation française se développa dans des entités pour le moins artificielles comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Soudan français, le Gabon, etc.
La dure réalité se dévoila dans toute sa complexité lors d’une décolonisation à marche forcée sinon bâclée selon le qualificatif utilisé en privé par le général de Gaulle lui-même, ou par le président Houphouët Boigny à qui cette promotion pour le moins inattendue, fut infligée, au mieux comme une cuillérée d’huile de foie de morue, au pire comme un lavement. Il fallait refiler, illico presto, une indépendance d’état souverain à ces entités strictement administratives qui n’en avaient jamais eu. On notera d’ailleurs que les hommes politiques raisonnables qui en étaient issus ne souhaitaient rien d’autre que fût donné du temps au temps, pour favoriser à terme une indépendance viable, digne de ce nom.
Pour la plupart, ces anciennes colonies furent alors livrées à des coteries ethniques, claniques, ou familiales qui s’employèrent gaillardement à s’enrichir au détriment des populations, en gaspillant les ressources du pays dans des dépenses aussi somptuaires qu’improductives. Elles ne manquèrent toutefois pas de prendre la précaution de faire assurer leur sécurité, et surtout leurs arrières, par l’ancien colonisateur (Ah, la Françafrique) ou par une république populaire « sœur » (les Guinéens ne remercieront jamais assez le bienveillant Sékou Touré pour les bienfaits dont il les a couverts au nom d’un socialisme à l’africaine).
Dès lors plus rien ne s’opposait à l’enclenchement de la centrifugeuse infernale qui allait éjecter les populations hors leurs frontières, vers l’ancien colonisateur de préférence.
Les élites intellectuelles, les vraies, écœurées par les pratiques de la classe dominante (prévarication, concussion, népotisme, malversations diverses et variées…), ne pensèrent plus qu’à fuir vers des contrées plus « civilisées » (c’est le mot qu’utilisa à Dakar en 2005, un étudiant sénégalais qui me confiait son projet de gagner au plus tôt la France ou les USA).
Les autres décolonisés « lambda » auxquels on avait promis une vie meilleure ne tardèrent pas à faire leur la formule : « Une vie meilleure, oui mais ailleurs ». Au Nord, toute !
Vous connaissez la suite puisque vous la vivez désormais au quotidien.
Et c’est là que nous devons nous livrer sans retenue à la repentance en disant un acte de contrition collective : « Mon Dieu, nous regrettons amèrement notre œuvre de colonisation… eu égard à tous les méfaits nés de la décolonisation. Amen. »
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