1 novembre 2016

Quel droit des peuples ?

Par Richard Dessens

 

Le dernier référendum français remonte à onze ans… Malgré les promesses électorales de consultations populaires par référendum. Récemment encore, de nombreux programmes politiques en vue des élections de 2017 redéveloppent l’idée du référendum sur tous les tons. Mais ce n’est pas du populisme, cela s’appelle « retourner aux sources de la démocratie », ou la « démocratie participative ». La différence avec le « populisme » honni par principe, c’est simplement que les promesses ne seront jamais tenues !

Mais on peut comprendre nos dirigeants : le peuple vote mal. Et comme l’excellent démocrate Lénine l’a souvent proclamé : « lorsqu’il y a conflit entre les dirigeants et la base, il faut supprimer la base ». Principe repris par nos dirigeants. La votation de 2005 n’étant pas correcte, on ne l’a donc pas respectée. C’est beau la démocratie léniniste et lénifiante pour sa version modernisée.

En Grande-Bretagne, en juin 2016, le peuple vote à 55 % pour sa sortie de l’Europe. L’Europe et ses adulateurs n’en finissent pas d’enrager contre ce choix populaire « aberrant ». Pourtant le gouvernement de Madame Theresa May semble vouloir respecter son peuple. Une folie sans doute. Depuis quand écoute-t-on la majorité ?

En Hongrie, Viktor Orban, en octobre 2016, remporte un référendum à 98 % des voix contre l’immigration. Malheureusement, pour des raisons techniques de quorum, le référendum est invalidé. Ouf ! La technique constitutionnelle annule le choix de 98 % des Hongrois (ceux qui n’ont pas voté n’avaient qu’à voter… C’est le principe de la démocratie). Comme en France où nos députés « représentatifs » ont voté à 95 % contre 55 % des Français.

Le principe même de la démocratie est en péril en Europe. Le fossé entre les élites mondialistes et la volonté des peuples se creuse profondément. L’étouffoir sous lequel sont maintenus, médiatiquement, politiquement, judiciairement, ceux qui veulent donner la parole aux principaux concernés par les velléités des intelligences financières, risque un jour d’exploser comme une marmite qui bout. Les peuples sont lents dans leur réaction, mais lorsque celle-ci arrive, c’est souvent par surprise, sur un détail, et d’une violence terrible.

Les réserves négatives sur cette Europe se développent en Scandinavie, en Autriche, en Pologne, sans parler d’une Grèce aux abois qui n’a pas su assumer ses choix initiaux. Tout ceci sur fond de tensions graves avec la Russie que cette Europe rejette systématiquement car politiquement très incorrecte. En attendant, la Russie s’est remise en selle au plan international et les accords en cascade qu’elle signe avec la Chine et maintenant le Japon, l’éloigne d’une Europe qui ne veut pas d’elle, contre ses intérêts et la volonté même de Poutine.

Tant que la politique de l’Europe reposera sur les intérêts des USA et non sur ceux de ses propres peuples, la situation a peu de chance d’évoluer vers un apaisement de ces peuples dénigrés et bafoués dans leur volonté de secouer un joug de plus en plus insupportable. Et ce, malgré un matraquage permanent de tous les médias importants qui mettent tout en œuvre pour imposer la bonne manière de penser à ceux qui, décidément, ne comprennent rien à leur bonheur.

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Philippe Randa,
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