7 avril 2025

Prescriptions alimentaire religieuses       

Par Jill-Manon Bordellay

Les fêtes de Pâques approchent et avec elles, leur lot de souffrances pour les agneaux dont la viande est principalement consommée à cette période.

Des centaines de milliers d’agneaux sont tués en France pour finir dans nos assiettes. Arrivés à l’abattoir, les animaux assistent à la mise à mort de leurs congénères. La réglementation n’est pas respectée : suspendus par les pattes arrières, certains agneaux reprennent conscience alors que l’employé leur tranche la gorge.

Puisqu’il est de mise de consommer le corps du Christ dans la tradition chrétienne, l’agneau est à l’honneur pour le repas de Pâques. Jésus étant appelé « Agnus Dei » en latin, traduit par l’agneau de Dieu.

En France, les ventes d’agneaux doublent pendant la semaine de Pâques, passant de 4 000 à 9 000 tonnes. En Italie, ce sont 2 millions d’agneaux qui sont sacrifiés.

La Fondation Assistance aux Animaux reste mobilisée pour intervenir sur des lieux d’abattages clandestins et accueille fréquemment des animaux victimes de ces pratiques dans sa ferme pédagogique de Versailles.

Mais pour les Chrétiens, en théorie, aucun aliment n’est interdit dans l’absolu au fidèle. Les tabous concernant le porc ou d’autres espèces animales que définissait l’Ancien Testament ont été abolis. La papauté a fini par les abandonner.

Cependant, d’autres religions vont sacrifier des animaux, c’est-à-dire non pas les mettre à mort en les étourdissant, mais en faisant verser leur sang durant de longues minutes . On sait que la perte de conscience chez les bovins sacrifiés rituellement peut aller jusqu’à un quart d’heure.

Il y a des interdits alimentaires aussi bien dans la religion hébraïque que dans la religion musulmane.
En ce qui concerne Cacherout ou Kashrout, c’est le code alimentaire prescrit aux enfants d’Israël dans la Bible hébraïque. Cette loi interdit la consommation de porc (parce qu’il a le sabot fendu sans être un ruminant) et toute sorte de volailles (autruche, mouette, cigogne etc.) ainsi que l’ensemble des coquillages et crustacés (parce qu’ils n’ont pas d’écailles et de nageoires). Les mammifères et les oiseaux sont abattus conformément à la loi juive. L’abatteur rituel est considéré comme un savant. L’étourdissement et l’anesthésie sont proscrits.  Mais cette méthode est contestée par des associations de protection des animaux qui préconisent l’étourdissement avant l’égorgement. Bien que difficile à estimer, certaines études ont démontré que 10 à 15 % de communauté juive en France consommerait strictement casher.

De même, la loi musulmane repose sur deux sourates, l’une interdisant la consommation de porc ainsi que celle de la chair étouffée (non saignée) ou celle qui est morte sous les coups, ou après un accident. L’abattage de l’animal se fait avec le visage du sacrificateur et de l’animal tournés vers la Mecque. Les aliments interdits par la loi islamique sont les aliments contenant du sang, mais également les animaux vivant aussi bien sur terre que dans l’eau tels que les grenouilles, les animaux aquatiques venimeux et dangereux. On compte en France 9 Musulmans sur 10 qui achètent des produits halal.

Pourtant le corps scientifique et les vétérinaires estiment que les souffrances engendrées par l’abattage sans étourdissement sont supérieures à celles d’un abattage avec étourdissement. En effet, l’égorgement d’animaux conscients cause généralement plus de peur et de douleur que l’abattage avec étourdissement préalable. Toutefois, il serait erroné de laisser entendre que les animaux abattus de façon conventionnelle meurent paisiblement dans les abattoirs. Si l’étourdissement constitue une avancée indéniable, les étourdissements ratés sont légion dans l’abattage conventionnel, et les abattoirs restent des lieux où la terreur n’épargne aucun animal.

Il est dommageable de continuer les abattages rituels sachant que l’animal souffre violemment alors que dans l’Union européenne, la mise à mort des animaux dans les abattoirs est encadrée par un règlement destiné à limiter la souffrance.

En ce qui concerne le bouddhisme, aucune interdiction n’est imposée. Il incite simplement à manger en faisant attention à la santé et en s’adaptant au milieu dans lequel on vit. La viande est déconseillée, mais n’est pas interdite.

Alors pourquoi en France, la laïcité ne s’impose-t-elle pas en matière des abattages des animaux ? Pourquoi les rituels religieux dominent  dans les abattoirs ? Si les religions veulent préserver le caractère ritualisé du sacrifice, pourquoi ne  le font-elles pas de façon symbolique ?

Pour les Chrétiens, l’Eucharistie est une action de grâce envers Dieu, un témoignage de reconnaissance, autrement dit un acte de louange et non pas un sacrifice  factuel, mais symbolique destiné à obtenir la faveur de Dieu.

Pourquoi les animaux devraient-ils faire partie des interdits religieux ou des prescriptions spirituelles ? On sait désormais que les animaux ont un statut d’êtres sensibles caractérisés par des émotions profondes et des capacités cognitives, alors pourquoi continuer à les faire souffrir inutilement ? N’est-ce pas un paradoxe de savoir ce qu’ils sont et de continuer à les sacrifier dans la douleur ?

Jill-Manon Bordellay vient de publier Comment les animaux pansent/pensent les humains ? aux éditions Dualpha, préface de Me Arno Klarsfeld, 154 pages, 23 €. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Jill-Manon Bordellay vient de publier Comment les animaux pansent/pensent les humains ? aux éditions Dualpha, préface de Me Arno Klarsfeld, 154 pages, 23 €.

EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !

Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !

EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.

Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.

Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.

EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Quatre solutions pour nous soutenir :

1 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)

Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
 

2 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés

à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France

Partager :