Pourquoi les jeunes adultes dépendent-ils encore de leurs parents ?

Il est peut-être difficile pour certains parents de dire « non » à leurs enfants. En effet, les parents se sont donné pour mission d’être en mesure de résoudre chacun de leurs problèmes depuis qu’ils sont tout petits.

Toutefois, l’aide financière que les parents apportent à leurs enfants ne devrait pas porter ombrage à leurs propres objectifs financiers. Les parents ne disposent pas de ressources illimitées si bien qu’aider leurs enfants adultes consiste à ajouter une dépense de plus difficile à supporter.
Les parents doivent-ils alors ne pas céder aux demandes d’argent ? Les aider n’encourage-t-il pas le maintien d’une dépendance financière ?

Être parents, c’est savoir donner des limites et apprendre aux enfants à devenir autonomes. Si la générosité envers les jeunes adultes compromet l’avenir financier de leurs parents, les enfants ne risquent-ils pas d’en payer le prix en aval, lorsqu’ils seront appelés eux-mêmes à soutenir à leur tour leurs parents lors de leurs vieux jours ?

Afin que les enfants soient financièrement indépendants à l’âge adulte, les parents doivent les éduquer très tôt sur les réalités financières. Ce sont des valeurs liées à la responsabilité et à l’autonomie qui peuvent aider à ce que les jeunes adultes puissent enfin couper le cordon ombilical de la dépendance.

Pourquoi certains jeunes adultes sollicitent-ils encore l’aide financière de leurs parents alors qu’ils pourraient travailler, même provisoirement, dans un domaine qui n’est pas celui de leur formation ? Pourquoi certains d’entre eux préfèrent-ils penser en priorité aux vacances, aux loisirs plutôt qu’aux charges que leurs parents rencontrent à cause de leur dépendance ?

Nous vivons dans une société qui a changé de paradigme. Les parents sont de moins en moins exigeants avec leurs enfants. Ils ne crient plus, ils ne punissent plus… Toutefois, l’exigence peut être bienveillante et aider les jeunes adultes à acquérir davantage d’autonomie psychologique et financière.

Parfois, malheureusement, les parents démissionnent et les enfants prennent l’avantage.

Le règne des enfants rois risque de mettre à mal la société. On voit de plus en plus émerger des enfants rois lorsque l’on prend les transports en commun ou dans des lieux publics par exemple. Ces enfants sont de véritables tyrans. Ils effraient l’entourage car ils ne supportent aucune frustration et ont des comportements explosifs pouvant nuire à leur développement. Si les parents les craignent, on peut alors supposer qu’ils sont capables de ruiner psychologiquement et financièrement leurs parents.

Tous les parents n’ont pas pour autant démissionné. Pourtant, il est difficile d’être parent aujourd’hui, c’est-à-dire éduquer sans contrainte, mais de façon bienveillante sans accepter pour autant le laxisme.

Le credo actuellement serait celui de parents devenus des hyperparents, ce qui veut dire que les parents sont sous tension car désireux d’être des parents parfaits. Le psychopédagogue Bruno Humbeeck invite, dans son ouvrage Hyper-parentalité ; apprendre à lâcher prise pour le bien des parents et des enfants, à se délester des attentes éducatives excessives qui peuvent entacher la relation parent-enfant.

Ainsi, s’il est vrai que les parents ne crient plus après leurs enfants, ils doivent toutefois instaurer des limites à négocier avec eux.

Autrefois, le principe d’éducation reposait sur le fait d’avoir des enfants bien élevés grandissant dans des valeurs respectées. Aujourd’hui, l’idée est que les enfants doivent s’épanouir, il faut leur parler, les diriger dans une orientation choisie avec eux et les responsabiliser. L’équilibre des relations est toujours difficile à ajuster.

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