19 octobre 2020

Mais où sont passés les fidèles ?

Par Jean-Pierre Brun

C’est l’angoissante question que pose l’hebdomadaire Famille chrétienne constatant que seulement 30 % des fidèles assistant à la messe dominicale ont regagné leur paroisse à la fin du confinement. Pour Mgr Chauvet, recteur de Notre Dame de Paris, la raison en est, bien évidemment, la peur du Covid et l’habitude prise par beaucoup, de regarder la messe à la télévision. Mais une fois encore, l’arbre ne cacherait-il pas la forêt ?

Ne faut-il pas préciser en effet qu’il s’agit de 30 % des 5 % de Français se disant pratiquants (chiffre aléatoire dont le coefficient de dilatation ne doit rien au réchauffement climatique). Comme l’enseignait mon professeur de physique traitant des ordres de grandeur, de telles fluctuations s’inscrivent désormais dans l’épaisseur du trait du crayon, tant ces populations deviennent résiduelles.

Hormis la chute des quêtes déjà maigrelettes, quels enseignements aveuglants pourraient en tirer les évêques de France, pour une fois débarrassés de leurs trop apaisantes œillères ?

Leur conférence ne manque jamais de mettre depuis des années la question de la « transmission de la foi » à son ordre du jour. Question obsédante parce que, malgré toutes les initiatives empruntées au « pédagogisme » pensé et défendu par les plus grands spécialistes de l’éducation, la situation ne fait qu’empirer.

Transmettre, un bien beau verbe ! Encore faut-il que le testateur ait quelque chose à transmettre. Or en matière de foi que peuvent transmettre à leurs enfants des parents qui n’ont eux-mêmes rien reçu de la génération soixante-huitarde qui les a engendrés. Toutefois, comme le remarquait ma grand-mère évoquant une famille paysanne voisine ruinée, « Il est faux de dire qu’ils n’auront rien légué à leurs enfants. Ils leur auront laissé des dettes ».

Pour Noël 1976 l’excellente revue « Item », trop tôt disparue, avait consacré un numéro à la religion catholique. Des plumes inattendues avaient traité du sujet.

Ainsi ADG, le truculent auteur de polars, n’hésitait pas à stigmatiser une procession d’ecclésiastiques dont le froc s’était déjà envolé au vent de l’histoire : « Les prêtres renégats on les connaît. Ils ont porté toutes les valises et trahi leur sacerdoce, même combat ».

Jean Kiffer qui n’était pas encore l’infréquentable député et maire d’Amnéville, ne comprenait pas cette « Église qui, depuis des années, subit l’incursion progressive de curés « rougeoyants », militants du PCF ou du PSU. Ces derniers, au nom d’une révolution de mœurs, sont les plus dangereux détracteurs de l’Église catholique. Ils en pourrissent les fondements et en détruisent les aspirations, en instituant le doute et la remise en cause permanente de ses actes de foi. »

Deux universitaires historiens, qui plus est protestants, Pierre Chaunu et François Bluche, abordaient déjà le problème de la transmission de la foi et celui des vocations : « Si on ne prend pas les mouches avec du vinaigre, on n’attire pas les jeunes hommes avec du sucre, mais en leur proposant une discipline, des sacrifices, une ascèse, un combat. »

Quant au constat effectué par Michel Droit, près de cinquante ans plus tard, il garde toute son actualité : « Depuis Vatican II, combien de fois avons-nous vu l’Église obsédée par le besoin de montrer à ce monde hostile qu’elle n’était pas un adversaire aussi coriace, ni une mauvaise conscience aussi pointilleuse que cela ! Combien de fois l’avons-nous vue obnubilée par le souci de se convertir au monde, plutôt que par la détermination que ce soit le monde qui se convertisse à elle. »

Aujourd’hui des langues vipérines laissent même entendre que des églises désaffectées, de plus en plus nombreuses, susciteraient quelque intérêt auprès d’associations cultuelles musulmanes. Quand on sait par ailleurs que, selon des sociologues à la réputation incontestable, l’islam serait désormais la religion la plus pratiquée en France, on comprend mieux la position de certains ecclésiastiques catholiques qui ne seraient pas choqués par la transmission non pas de la foi mais d’édifices religieux à ces associations religieuses incontestablement en manque de locaux.

Ne serait-ce pas ce qui vient de se passer à Istanbul avec l’ancienne basilique Sainte Sophie ? Il faut dire que le frère missionnaire Erdogan bosse fort à cette délicate transmission de la foi. Oui, mais la sienne.

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