L’exemple chinois de reprise en main de la population…
L’exemple chinois de reprise en main de la population pourrait être exportable, lui aussi…
« La stupidité est souvent sœur de la cupidité
et, en la matière, les dirigeants ont montré leur immense aptitude »
Entretien avec Philippe Randa, directeur du site de la réinformation européenne EuroLibertés.
(Propos recueillis par Guirec Sèvres pour le site Synthèse nationale).
Après dix jours de déconfinement, peut-on déjà tirer des conclusions sur la gestion de la crise ?
Rien qui n’ait été dit et redit et qui désormais ne fait plus de doute : nombre de gouvernements occidentaux, confrontés à l’épidémie, ont choisi de terroriser leurs populations ; la question est de savoir si eux-mêmes ont cédé à la peur – ce qui serait impardonnable pour des dirigeants censés être maîtres de leurs nerfs – ou s’ils ont décidé d’utiliser l’épidémie à leur avantage en orchestrant une panique injustifiée.
C’est-à-dire ?
La Chine a la première – et surtout très médiatiquement – mis en scène le confinement intégral de trois villes de la province de Hubei (dont Wuhan où le premier cas de Covid-19 a été signalé en octobre 2019), puis ceux, dans une moindre mesure, de Shanghai, Pékin et Hong Kong début 2020. Il n’est pas impossible que la Chine ait la première instrumentalisé l’épidémie pour reprendre en main sa population – un peu trop assoiffée ces dernières décennies de libertés individuelles –, et réussi à paniquer les États-Unis et l’Europe pour les pousser au confinement, ce qui entraînait automatiquement la détérioration de leurs économies… La Chine ayant arrêté bien avant eux les mesures de confinement – qui n’ont touché qu’une toute petite partie de son immense territoire –, elle prenait ainsi un avantage économique certain.
Un tel scénario est tout de même dangereux pour leur propre avenir économique : l’Europe et les États-Unis semblent réfléchir désormais à relocaliser nombre d’activités de première importance dont, évidemment, les fameux masques de protection qui nous ont tant fait défaut.
Ce ne sont pour l’instant que des déclarations d’intention – de réflexions, dixit le président Macron – des gouvernements européens qui ne pouvaient décemment pas faire autrement. Seront-elles suivies d’effets à l’avenir, rien n’est moins sûr : la stupidité est souvent sœur de la cupidité et en la matière, les dirigeants ont montré leur immense aptitude.
Nos dirigeants pourraient donc n’avoir rien compris et pourraient ne rien changer à leur politique de mondialisation de l’économie ?
L’avenir le dira… Ou alors, hypothèse contraire, on peut imaginer également que l’imminence d’une gigantesque crise économique dont tant d’experts – réels ou autoproclamés – nous menaçait tant et tant était effectivement réelle. Si c’était le cas, les dirigeants occidentaux ont pu croire qu’ils allaient être remerciés pour leurs mauvais services d’État : la moindre des choses, bien que le choix politique des électeurs, comme leur cœur, a parfois des raisons que la raison ne connaît point… Et donc, comment rester au Pouvoir en changeant à 180° de politique économique ? Comme aurait dit, au temps de l’ORTF, l’inspecteur Bourrel : « Bon Dieu ! Mais c’est… Bien sûr ! » possible grâce au Covid-19 ! Du coup, les naufrageurs de l’économie tentent désormais d’apparaître en sauveurs de celle-ci en inondant les populations – dans un premier temps, du moins – de monnaie de singe : du jour au lendemain, ça en a été fini de la maîtrise de l’inflation, fini de l’interdiction européenne de dépasser 3 % de déficit public annuel du PIB (et fini au passage, du tabou de l’impossibilité de fermeture des frontières, mais pour combien de temps ?)… Plutôt que d’avoir à subir la crise économique, les gouvernements l’auraient provoquée en espérant que leurs peuples seraient dupes du tour de passe-passe. Ce n’est pas en l’occurrence et pour une fois « tout change pour que rien ne change », mais « tout changer pour qu’on ne les change pas » !
L’important n’est-il pas le résultat, finalement… S’il y a un coup de frein à la mondialisation, ce sera toujours ça de gagné…
« Tout changer », c’est pour le moment uniquement dans les annonces. L’important n’est-il pas que les électeurs le croient ? Et l’exemple chinois de reprise en main de la population pourrait être exportable, lui aussi… Un million d’amendes infligées aux Français durant les deux mois d’interdiction de circuler et un confinement qui frappe encore nombre d’entre eux et chaque jour qui passe augmente la mort déjà inévitable à terme des petits commerces de proximité, ça y ressemble, non ?
La mort des petits commerces de proximité est-elle vraiment inévitable ?
La disparition progressive des petits commerces de centre-ville n’a pas commencé avec le Covid-19 : déjà entamée avec la prolifération des grandes surfaces, puis par l’e-commerce, l’interdiction gouvernementale d’ouverture de ces deux derniers mois n’est qu’un accélérateur de leur disparition, oui ! inévitable… On peut se lamenter tant qu’on veut de cette situation – et encore ! c’est souvent une posture –mais le réflexe de tout le monde aujourd’hui, c’est d’aller faire ses courses dans une grande surface – ou dans une « moyenne » ou « petite » surface de quartier qui sont de plus en plus des franchises de celles-ci – ou d’acheter sur internet : son billet de train comme ses chaussures ou son smartphone… Le choix y est immense, qui plus est 24h sur 24 et c’est beaucoup moins cher… Quant à la prévision de 30 % de bars-restaurants-hôtels qui ne rouvriront plus lorsqu’ils en auront – enfin ! – l’autorisation, et alors ? Ce ne seront finalement que des drames personnels, il restera toujours suffisamment d’établissements à rouvrir pour satisfaire la demande et les gens oublieront rapidement que ces petits commerces disparus ont même un jour existé… ou, pour certains seulement tenté d’exister ! En l’occurrence, cette épidémie de Covid-19, comme pour nombre de personnes âgées ou en mauvaise santé, n’aura jamais été qu’un accélérateur de leurs fins.
Revenons-en au confinement et à ses conséquences ; maintenant qu’il est (presque) derrière nous, objectivement, il a tout de même sauvé des vies ?
Il a d’abord et avant tout été instauré, notamment en France, pour pallier l’état dramatique de notre système hospitalier qui n’était plus – il l’était dans le passé – adapté à relever les défis sanitaires de masse. Le plus inquiétant sans doute reste que ce confinement, s’il a empêché quelques milliers de morts de plus ces deux derniers mois, a empêché l’ensemble de la population de s’immuniser… Le virus disparaît avec l’arrivée des beaux jours, mais si aucun vaccin n’est trouvé d’ici l’hiver prochain, il risque de revenir et bis repetita, que fera-t-on ? On reconfinera tout le monde ? et ainsi de suite chaque année ? Et à chaque nouveau virus ? Sans le confinement, on en aurait au moins terminé avec le Covid-19… Cela a été le choix de la Suède qui n’a que 12,4 % de ratio de morts par cas répertoriés (à peine plus que l’Espagne, moins que l’Italie et la France)… Espérons qu’on n’ait jamais à vérifier si la patrie d’Alfred Nobel a fait le « bon choix » ; en tout cas, il n’aura pas été, chiffres à l’appui, plus dramatique que le nôtre.
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