Le bien vieillir avec son animal !

« Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé ! »

Cette phrase d’Antoine de Saint-Exupéry a permis à l’association TERPTA (Tu Es Responsable Pour Toujours de ce que tu as Apprivoisé) d’améliorer la mise en œuvre au sein des EHPAD, du beau projet, celui de garder cette présence affective essentielle entre un senior et son animal de compagnie.

On peut remarquer que les interactions entre l’homme et son animal de compagnie sont une source inépuisable de bienfaits.

Pour les résidents des maisons de retraite, le temps peut parfois paraître long. Afin d’éviter l’ennui et la dépression, certains seniors préfèrent y vivre en compagnie de leur animal. Pourtant, tout en reconnaissant les bienfaits de garder ce lien affectif entre la personne âgée et son animal ; la pratique n’est pas toujours tolérée.

Selon l’Insee, 25 % des plus de 80 ans possèdent un animal de compagnie. Malgré tout, certains établissements refusent que l’animal accompagne la personne entrant dans un EHPAD. C’est un double abandon séparant les deux êtres qui se sont progressivement attachés l’un à l’autre.

Le nouveau résident va difficilement supporter cette séparation qui le fera décliner progressivement vers la dépression, d’autant plus qu’il devra s’adapter à un nouvel environnement parfois très déstabilisant.

Et en ce qui concerne l’animal de compagnie, dans les cas les plus favorables, il peut être recueilli par la famille qui donnera des nouvelles au résident, mais dans les cas les plus dramatiques, l’animal sera conduit dans un refuge et cette séparation sera vécue comme une rupture d’autant plus dommageable qu’elle est irréversible.

Fabienne Houlbert de l’association TERPTA estime que « Chaque année, 10 000 seniors se séparent à contrecœur de leur animal pour entrer en maison de retraite ».

Souvent certains résidents ne reçoivent plus de visites, car leur famille travaille, demeure trop loin et très occupée., Les seniors seuls ou isolés ont envie de vivre avec un animal, compensant leur manque affectif. Ainsi l’animal durant des années les a accompagnés fidèlement et a assuré un lien affectif très intense.

Pourtant si certains animaux sont couramment acceptés dans les résidences avec services, cela reste plus rare dans les établissements pour personnes âgées dépendantes. Certains établissements acceptent que les personnes viennent avec leur animal de compagnie dans une démarche de bientraitance. Mais ces établissements sont minoritaires de l’ordre de 30 à 40 %.

Toutefois, certaines conditions s’imposent, notamment celles concernant les soins vétérinaires – vaccins, tatouage – mais aussi le fait que le résident soit capable de sortir son animal et de s’en occuper. Mais que fait-on lorsque le résident n’est plus autonome ? Doit-il perdre pour autant le seul lien qui lui reste, c’est-à-dire son animal ?

Un autre problème est celui du choix de la maison de retraite qui accepte l’animal du futur résident.

Dans cette recherche, le résident doit s’armer de patience avant de trouver l’EHPAD qui accepte son animal. Pour un chat d’appartement, l’emménagement reste assez simple, à condition de savoir attendre l’EHPAD qui admet cette cohabitation.

C’est plus compliqué pour un chien puisque les résidents sont rarement capables de le sortir plusieurs fois par jour. Un aménagement des EHPAD serait alors nécessaire : à savoir l’installation d’abris extérieurs pour accueillir les animaux des résidents dans leurs jardins. Avec ces structures, les seniors n’ont plus besoin de s’occuper seules de leur compagnon, mais profitent de leurs sorties pour lui rendre visite, des associations peuvent gérer les soins, l’entretien et même le devenir de l’animal en cas d’hospitalisation ou de décès, comme le préconise TERPTA.

Cette association s’appuie sur les compétences d’éducateurs comportementalistes pour faire en sorte que les animaux de compagnie (chat, chien) non seulement puissent aider leurs propriétaires en âge avancé, par leur présence, mais être pris en charge en cas de besoin ou d’incapacité des seniors.

Une équipe de l’association à savoir une auxiliaire vétérinaire et une stagiaire s’occupe en journée des soins et de l’achat des croquettes et de sortir l’animal. L’EHPAD qui met à la disposition ces services, demanderait des subventions auprès du conseil départemental ou régional. Considérant le bien-fondé de cette initiative, il serait bien qu’elle se développe dans toutes les régions de l’hexagone.

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