L’AFP détentrice de la vérité
Au Canada, la récente déconfiture de La Presse, ancien fer de lance de l’empire médiatique du très libéral clan Desmarais, l’a prouvé, les médias traditionnels sont en déroute, surclassés par les sites d’information et les sites de réinformation qui présentent des faits et opinions que les médias de masse préfèrent éviter au nom de la rectitude politique. La transformation de l’ancien grand quotidien en organisme à but non lucratif est un signe de ce qui attend les autres « grands » médias, Le Soleil, de la même famille politique, battant également de l’aile.
Consciente que son pouvoir médiatique s’effrite, « l’élite » panique, sachant que le contrôle de l’information est primordial pour garder le Pouvoir dans une démocratie comme la nôtre. Quiconque domine le discours public décide des enjeux discutés et des points de vue légitimes, devenant ainsi le seul protagoniste, l’arbitre et le juge dans ce que certains osent encore appeler les « débats de société ».
L’Internet a brisé le monopole de ces médias et a permis une démocratisation de la liberté d’expression. Plus besoin de presses à papier, d’encre et de rouleaux de papier pour se faire entendre, quiconque a un message à passer, peut se servir d’un clavier pour diffuser sa pensée.
Avec peu de moyens financiers, les sites de réinformation sont parvenus à offrir une alternative crédible et, via les réseaux sociaux, leur expansion a été fulgurante. Ça, l’élite le réalise bien et si, par le passé, elle a tenté de couper l’herbe sous le pied à ces sites en les présentant comme des sites marginaux et loufoques, elle est consciente que cette stratégie n’a pas fonctionné. C’est pourquoi elle se tourne désormais vers des moyens plus directs comme la censure des « fake news ».
Le terme « fake news » est devenu omniprésent et a pénétré le langage populaire en très peu de temps. Seulement, si pour le commun des mortels, les « fake news » représentent des informations objectivement fausses, ce n’est pas ce que les censeurs modernes entendent par ce terme.
Pour l’élite, établir un lien de corrélation entre immigration et crime relève d’un « fake news », malgré le lien statistique indéniable, alors que d’avoir accusé Saddam Hussein d’avoir caché des armes de destruction massive relève de l’erreur pieuse.
On le comprend, ce qui fait le « fake news », ce n’est pas la véracité des faits, mais bien l’intention de l’auteur. Si un dissident émet une vérité, elle relève automatiquement de la « fausse nouvelle », alors que si un média du système émet une contre-vérité, il s’agit tout au mieux d’une erreur de bonne foi.
La publication de fausses nouvelles n’est certainement pas nouvelle dans les médias de masse, comme le révélait Jean Madiran, ancien directeur du quotidien Présent, dans Le Monde et ses faux, un ouvrage qui décortiquait de nombreux mensonges du « grand journal de référence ».
L’émission de TV Libertés I-Média animée par Jean-Yves Le Gallou démontre que, bien souvent, les « fake news » tirent leur origine des médias considérés comme respectables, qui n’ont aucun problème éthique à faire de la désinformation.
Toujours est-il qu’au Canada il n’y a pas encore de législation comme en France pour faire taire la dissidence. Certes, il y avait une loi sur les fausses nouvelles, invoquée en 1985 contre le négationniste Ernst Zundel, mais celle-ci fut jugée inconstitutionnelle et n’a plus force de loi.
Facebook a décidé de s’attaquer lui-même au problème et a lancé un programme visant à enrayer la propagation de fausses nouvelles sur son réseau canadien. Les fausses nouvelles seront ainsi ciblées comme telles et « les pages Facebook qui partagent constamment de fausses nouvelles seront moins visibles dans le fil d’actualité des utilisateurs. »
Le but est que ce système soit rodé avant les élections fédérales de 2019. Parions que les évocations des différents scandales avérés de corruption impliquant des Libéraux risquent de se retrouver dans la catégorie des « fake news ».
Plusieurs commentateurs des grands médias ont souligné que si Trump avait été élu, c’était en partie à cause de la propagation de « fake news ». On comprend donc bien l’objectif d’une telle démarche !
Qui sera juge ? Qui décidera de ce qui est vrai ou non ? Qui dira ce que l’on peut ou ne peut pas penser ? Une équipe de l’Agence France Presse, cette agence dont le journaliste et éditeur Jean Robin soulignait toutes les ratées dans son Livre noir de l’AFP. C’est donc l’AFP qui aura le monopole de la vérité sur les réseaux sociaux canadiens dans le futur !
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