17 octobre 2016

Haïssons le cycliste…

Par Joël Zaremba

Le cycliste a conquis le centre-ville.

Il se comporte en occupant, vainqueur maillot jaune ou maillot à pois, il est hautain, arrogant, tel le méchant soldat prussien dépeint dans un mauvais film hollywoodien, ce qui est un pléonasme.

Essayez donc encore de circuler dans un centre-ville avec votre véhicule à quatre roues qu’il faut avoir électrique pour échapper aux sobriquets désobligeants distribués sans modération par l’élite bien-pensante de la pédale urbaine à l’attention des vieux nostalgiques du bon moteur à quatre temps.

La tâche, déjà bien compliquée par les labyrinthes formés de sens interdits, rues interdites à la circulation, produits des cerveaux fertiles et compliqués qui composent l’essentiel des effectifs du lobby écolo, se voit rendue tout à fait périlleuse par le fourmillement anarchique des bicyclettes de location, vélos tout-terrain et autres ferrailles à deux roues de récupération escaladant les trottoirs, dévalant les escaliers, écrasant avec un certain plaisir les pieds des vieilles dames qui tentent désespérément de promener leur chienchien.

Profitant des embouteillages, vous pourrez observer l’extraordinaire comportement outrecuidant du cycliste, qui s’octroie, en sa qualité d’envahisseur, le droit de mépriser toutes les règles pour lesquelles, vous, automobiliste obsolète, êtes persécuté, pourchassé, piégé, surveillé, traqué, racketté, par les légions aux radars impitoyables aux ordres de cette nouvelle connerie. Pour rester quelqu’un de bien, il faut se faire tremper par tous les temps en faisant subir le même régime à sa progéniture qui se les gèle sans rien dire en se tapant le cul sur le porte-bagages.

Monsieur Cyclopède (1) roule à contresens, ne s’arrête pas aux stops, confond trottoirs et pistes cyclables, brûle les feux rouges, ne porte pas de casque, vous coupe la priorité et, s’il fait nuit, n’a évidemment pas d’éclairage et vous engueule !

Il s’étonne pourtant, quand un imprévisible hasard provoque sa rencontre frontale et par conséquent fatale avec un autobus de la ville qui, par malheur, n’étant pas en grève ce jour-là, se trouvait fortuitement dans son couloir de circulation. Le phénomène étant brutal et les rapports de forces disproportionnés, l’utilisateur patenté du cyclo rendra l’âme, non sans bramer une dernière fois « Pourtant j’en connaissais un rayon ! »

Aussi, notre devoir est de clamer haut et fort que la pratique du vélo en ville et sans règle, ne conduit qu’à deux choses tragiques : endeuiller les familles incrédules et remplir les hôpitaux de crétins mutilés.

Mesdames et Messieurs les élus, au prix de devoir oublier l’échéance des prochaines élections, quand bien même seriez-vous socialo-écologistes, vous êtes devant vos responsabilités, il est grand temps de prendre les mesures face à cette délinquance qui nous menace, décimant comme tant d’autres fléaux notre jeunesse.

De grâce, instaurez par la force si nécessaire, le permis à points pour le maillot à pois.

Il était temps que quelqu’un tire la sonnette d’alarme.

Une grande question demeure cependant. Qu’il est bon à Amsterdam, de contempler la belle bicyclette col-de-cygne, vert bouteille, chevauchée par des jeunes femmes blondes élancées au buste droit. Pourtant si nombreux, les cyclistes voient leur flux s’écouler tranquillement dans le respect des règles de circulation et de la diversité des moyens de locomotion. Et c’est pareil en Allemagne.

Étonnant non ?

Note

http://www.desproges.fr

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