26 mars 2022

Comment est perçue la folie dans notre société

Par Jill-Manon Bordellay

Certains faits divers défraient la chronique comme celui de l’homme surnommé « le cannibale de Nouilhan » qui s’était échappé d’un hôpital psychiatrique à Toulouse, en janvier dernier. Il terrorisait d’autant plus qu’il était soigné parce qu’il avait arraché le cœur et la langue d’une personne pour les consommer.

Sans compter l’art cinématographique présentant des thrillers horrifiques comme Psychose d’Alfred Hitchcock en 1960 ou encore des romans comme celui de William Wharton ou de Philip Roth dont les personnages ont des hallucinations qui les rendent effrayants.

Les symptômes des maladies mentales s’opposent toujours d’une manière ou d’une autre aux normes de la vie sociale. La folie est considérée comme un trouble de l’ordre public. Il y a alors une objectivation de la folie qui est enfermée dans une définition purement médicale.

Michel Foucault (1926-1984), dans son ouvrage Histoire de la folie, écrit : « La folie fascine parce qu’elle est savoir. Ce savoir, si inaccessible et si redoutable, le Fou, dans sa niaiserie innocente, le détient. Tandis que l’homme de raison et de sagesse n’en perçoit que des figures fragmentaires. »

Le Fou apparaît toujours comme une figure inquiétante d’autant plus lorsqu’elle porte atteinte aux individus par des crimes d’une rare violence. L’opinion a une vision très stigmatisante de la maladie mentale comme facteur de premier rang du crime. La schizophrénie est associée au danger et au passage à l’acte. Les crimes très médiatisés ont renforcé ces positions dans notre société insécurisée.

Comment la Justice peut-elle statuer sur des actes de folie ? Que deviennent les criminels déclarés pénalement irresponsables ?

Le problème reste toujours sans solution ni réponse précise.

L’enfermement d’un malade mental résout-il vraiment la question ? Le fait de lui administrer des antipsychotiques, des antidépresseurs et des thymorégulateurs peut-il réellement le soulager et l’aider à reprendre vie dans la société ?

Si l’enfermement à vie a été dénoncé par les adeptes de l’antipsychiatrie, la vie en société sans contrôle médical est sans doute un choix irrationnel de la part du personnel de santé. À tout moment, le malade peut s’abstenir de prendre ses médicaments et choisir l’alcool et des stupéfiants pour calmer ses angoisses. Ce qui potentialise la violence incontrôlée.

Ainsi les personnes atteintes de troubles mentaux ne sont pas plus à risque de réaliser un crime que les autres membres de la population pour autant que les problèmes de prise d’alcool et de drogues soient exclus.

Les études laissent penser que la schizophrénie et aussi les troubles bipolaires sont à l’origine d’un risque accru de violence et que la consommation d’alcool ou de drogue multiplie ce risque dans un facteur très significatif. Le taux d’homicides est compris entre 1 et 5 pour 100 000 habitants. Ce qui fait dire que plus on psychiatrise, moins on criminalise.

La psychiatrie est toujours à la difficile recherche d’un équilibre entre la préservation de la liberté et des droits du patient et la nécessité d’imposer des soins sous contrainte dans les épisodes féconds de la maladie.

Bipolaire, autiste, schizophrène, le vocabulaire de la psychiatrie a envahi le langage courant et ces concepts offrent une image désastreuse qui renvoie à la violence, voire à des actes meurtriers. Certains préconisent le fait de remplacer les noms par des termes plus doux. C’est-à-dire au lieu de dire « schizophrène », remplacer ce terme chargé émotionnellement par « retrait social » ou encore « maladie déchirée de l’esprit ». Est-ce pour autant régler le problème qui existe toujours ontologiquement et éthiquement : entre laisser la liberté à un patient potentiellement dangereux et menacer la société de ses éventuels passages à l’acte ou l’enfermer et le destiner à une camisole chimique à vie ?

Une solution pourrait être de proposer des hôpitaux qui soient des endroits adaptés au sein desquels le patient ne perdrait pas toute responsabilité et tout droit. Dans lesquels des soins seraient prodigués mais aussi des activités à la fois ludiques et aussi formatrices qui permettraient d’intégrer une orientation professionnelle. Évidemment, ces structures nécessitent des investissements financiers mais auraient l’avantage de mieux maîtriser les actes susceptibles de créer du désordre et de permettre à des malades mentaux de retrouver une dignité nécessaire à leur intégration sociale.

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