28 mai 2016

La réaction de Georges Feltin-Tracol à l’élection en Autriche

Par Euro Libertes

 

Pour la première fois depuis 1955, le bipartisme institutionnel entre les conservateurs démocrates-chrétiens et les sociaux-démocrates a explosé au profit du FPÖ et des Verts. Le Parlement autrichien ne reflète plus l’exacte situation politique. La victoire de justesse de van der Bellen démontre que le Système autrichien est en train de prendre l’eau. Il est possible qu’en 2018, aux législatives, Strache, le chef du FPÖ, remporte les élections. Mais avec qui ferait-il alliance ? Avec van der Bellen à la présidence, une coalition arc-en-ciel conservateurs – sociaux-démocrates – Verts (voire libéraux du parti Neos) pourrait se constituer et ainsi rejeter dans l’opposition le FPÖ. Ce constat me rend de moins en moins démocrate.

La Commission de Bruxelles a tremblé sur son fondement… Ouf ! La perspective d’avoir au Conseil européen un « affreux » à la table est pour l’instant écartée : la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne, la Tchéquie resteront isolées par rapport au bloc mondialiste Paris – Berlin – Londres – Rome – Bruxelles – La Haye. L’Union pseudo-européenne devient un vrai bagne des peuples. Seule une explosion ou une implosion pourrait redonner une marge au politique et aux peuples autochtones européens.

Le plafond de verre n’est toujours pas brisé. Les électeurs travaillés par les médiats ne veulent pas voter pour un candidat qui se rattacherait à leurs heures les plus sombres de l’histoire. C’est désespérant ! Il faut de plus en plus penser au renversement concerté de toutes ces institutions, le moment propice. Mais les Européens se réveilleront-ils vraiment ? On sait que ce sont les minorités qui font l’histoire. Qu’est-ce qui en sera le détonateur ?

Par son incroyable résultat au second tour, le FPÖ a en partie réussi sa stratégie de dédiabolisation. N’oublions pas que son chef, Heinz-Christian Strache, qui naguère refusait l’adhésion de la Turquie et d’Israël à l’UE, s’est déjà rendu plusieurs fois en Israël à l’invitation du Likoud.

Le succès du FPÖ ne doit pourtant pas nous faire abandonner l’idée européenne, la seule pertinente : la nôtre, celle de la puissance et des identités ethno-populaires enracinées.

L’éventuelle victoire du Brexit outre-Manche risque de stimuler le courant souverainiste en France dans la perspective de la présidentielle de 2017. Avec une multiplication de candidats s’en réclamant : Marine Le Pen, certes, mais aussi Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et – pourquoi pas si Hollande ne se représente pas ! –, Manuel Valls qui, on l’a oublié, fit campagne pour le non au Traité constitutionnel européen lors de la consultation interne du PS avant de prôner le oui le 29 mai 2005…

Une présidence FPÖ en Autriche aurait-elle favorisé Marine Le Pen, son alliée au Parlement dit européen ? Peut-être, mais seulement à la marge, car les Français auraient vite oublié cette élection présidentielle à Vienne, eux qui ne s’intéressent guère aux affaires étrangères. Il faut se défier d’une quelconque théorie des dominos politiques.

Georges Feltin-Tracol, écrivain, collaborateur de la revue Réfléchir & Agir.

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