Naturalisations facilitées : l’après votation
Je pense qu’une très large majorité du peuple suisse, encore beaucoup plus large que celle qui a accepté les naturalisations facilitées, est favorable à la naturalisation des étrangers qui sont vraiment intégrés et qui s’identifient profondément et affectivement à la Suisse.
Mais il est des plus légitimes de se poser des questions sur la naturalisation et l’identité nationale en cette période de très profonds changements sociaux et sociétaux dont le multiculturalisme et certains de ses effets, imprévus par certains, créateurs de conflits insoupçonnées et destructeurs qui rendent bien des citoyens très inquiets.
Rappel : j’ai toujours été favorable à une participation sociale et politique aussi intense que possible, au niveau local, pour les immigrés dès leur arrivée , cela au nom du fait que le système politique suisse est un phénomène social total, à savoir qu’il ne s’agit pas d’un système politique où l’on élit simplement des autorités politiques tous les 4-5 ans sans aucune vraie participation à l’ensemble de la vie quotidienne. Cela revient donc à comprendre que notre système politique est tellement riche, vaste, multidimensionnel, en acte au quotidien et omniprésent, qu’il est lui-même un fort facteur d’intégration sociale et culturelle ; il n’est pas purement politique. Notre système politique, avec la démocratie directe et ses votations populaires constantes, au niveau local, cantonal et fédéral, et sur tous les thèmes de la vie de tous les jours, ces discussions et débats dans tous les domaines, est un système fondamentalement participatif pour tous où tout peut être discuté par tous ; il est constitutivement intégrateur. D’où le renversement de la thèse qui veut qu’il faut être bien intégré socialement et culturellement pour pouvoir participer à la vie politique.
Mais et il y a un mais et des conditions fondamentales à cela et c’est ce qui explique mon opposition à une naturalisation facilitée généralisée.
En principe tous les immigrés devraient réaliser la richesse exceptionnelle de notre système politique et social et vouloir y participer et s’y identifier profondément, au point de l’incorporer.
Or cela n’est plus le cas pour tous les immigrés et le nombre de générations de présence d’un immigré ou d’un enfant d’immigré n’est plus une garantie et une preuve pour TOUS les jeunes immigrés, même si une majorité, sans doute assez large, de jeunes immigrés remplissent les principales conditions pour pouvoir postuler à la naturalisation, parfois quelque peu simplifiée.
C’est cette nuance, fondamentale, que les naïfs et autres idiots utiles ne veulent pas voir.
Ainsi, contrairement à ce que prétendent les partisans de la facilitation, souvent avec mépris, haine idéologique, et irrespect de la démocratie et de la pluralité des opinions, l’affiche de l’UDC avec une femme en burqa n’est nullement scandaleuse mais pointe une réalité d’avenir qui n’est ni théorique ni abstraite.
Tous les partis politiques et autres acteurs sociaux s’étaient déjà moqués d’un graphique de l’UDC qui montrait, il y a de cela une vingtaine d’années, que la population musulmane allait se multiplier par 10 ou 20 en l’espace de quelques dizaines d’années seulement. Or cela s’est bien produit et en un laps de temps encore plus court : cette population musulmane a passé de 20.000 environ à 400.000 en l’espace de 40-50 ans. Et leur intégration n’a, pour une partie non négligeable d’entre eux, plus rien à voir avec le processus suivi par les premières vagues d’immigrés d’Italiens, d’Espagnols, de Portugais, etc.
Nous avons aujourd’hui des gourous islamistes et autres imams qui enjoignent aux jeunes de « rester eux-mêmes », ce qui signifie de pas s’intégrer. Il ne faut ressentir aucune gêne à rappeler cela malgré les hauts cris des idiots utiles. De même, les prêches dans certaines mosquées, avec affirmation haute, forte et explicite de la haine des « mécréants » est un vrai scandale, totalement intolérable et condamnable. On semble enfin le réaliser quelque peu mais de manière encore bien timide et culpabilisée.
Il suffit de regarder dans les pays alentours pour se rendre compte que des jeunes de la 2è et 3è génération peuvent non seulement être mal intégrés mais développer des sentiments violemment hostiles envers le pays qui les a pourtant accueillis. Encore une fois, même si ce n’est pas une généralité, c’est une réalité bien tangible et de plus en plus visible.
Ces réalités se développeront aussi chez nous, même si cela semble encore assez minoritaire aujourd’hui. De même, toutes les revendications apparemment bénignes comme les exigences particulières pour les piscines, les hôpitaux, la nourriture, etc., selon la technique bien connue des rondelles de salami. Ne parlons pas des valeurs totalement incompatibles avec les nôtres.
Divers phénomènes de rejets apparaissent aussi de la part de certains jeunes musulmans endoctrinés, sans réaction officielle suffisante et ferme, à la hauteur du danger futur de tels comportements hostiles.
Il est également plus que plausible que certains jeunes musulmans aujourd’hui apparemment intégrés développeront de tels comportements incompatibles, voire plus graves, d’autant plus facilement en situation de conjoncture économique difficile et de crise identitaire généralisée.
Raison de plus d’envisager une nationalité conditionnelle pendant un certain nombre d’années en cas de doute, ainsi qu’une facilitation de la déchéance de la nationalité. Il faut absolument présenter les choses ainsi afin de ne laisser aucun doute à ceux qui voudraient abuser de la nationalité une fois acquise. Savoir de pas tenir compte des cris des vierges effarouchées ; car il va de soi que peu de personnes et surtout certains « responsables » politiques n’osent formuler ainsi les choses, toujours tétanisées et culpabilisées par la bien-pensance de gauche.
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