31 janvier 2021

Les dérives de la droite

Par Franck Buleux

C’est un centriste fidèle à Angela Merkel qui a été choisi par les délégués de l’Union chrétienne-démocrate (CDU en allemand) pour diriger le premier parti germanique et probablement dans l’espoir de devenir, en cas de victoire lors des prochaines élections générales, le futur chancelier, malgré certaines réserves internes.

Toutefois, depuis 2013, la CDU, même avec son allié bavarois, l’Union sociale-chrétienne (CSU), ne parvient plus à gouverner seule et s’allie, dans le cadre de la « grande coalition » avec le Parti social-démocrate (SPD). Cette coalition de gouvernance favorise, à gauche, la poussée des Verts (Die Grünen) qui tendent à devenir le deuxième parti politique fédéral avec un programme très à gauche, notamment en matière sociétale. Comme je le constate dans mon essai La Guerre sociale qui vient (éditions Dualpha), ce mouvement né en 1984 est issu des franges les plus extrémistes de la gauche allemande, y compris du recyclage de militants de la RAF (Fraction armée rouge), groupe terroriste des années 1970 plus connu sous le nom de la « Bande à Baader », du nom de son leader, qui s’est suicidé en prison à la suite de sa condamnation à perpétuité en 1977.

Rappelons aussi, pour le public français, que Daniel Cohn Bendit, agitateur depuis 1968 et auteur du « Grand Bazar », sorte d’autobiographie et d’essai libertaire dans lequel l’auteur décrit par le menu ses penchants pédophiliques au sein même d’institutions allemandes, fut maire-adjoint Vert de Francfort avant d’être candidat en France aux élections européennes de 1999.

Or, ce que nous promet l’arrivée à la tête de la CDU d’Armin Lascher c’est, outre, comme il le déclare lui-même, de « regagner le soutien des communautés immigrées » (de nombreux Allemands sont d’origine turque et leur vote penche plutôt vers la gauche) mais aussi une alliance fédérale avec les Grünen.

Et l’alliance à droite ? N’oublions pas que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est devenue le premier parti d’opposition, puisque arrivée troisième aux dernières législatives derrière la CDU-CSU et la SPD, qui font cause gouvernementale commune, prouvant le « réalisme » de la vie politique allemande. À droite, l’AfD subit le cordon sanitaire obligé et caricatural habituel des forces progressistes et des médias.

Cette situation n’est pas exclusive, ni absolue. Elle n’est pas absolue car des alliances, au niveau de l’exécutif ont pris forme, dès 1994 (entre Berlusconi, la Ligue du Nord et l’Alliance nationale) en Italie et dès 1999 en Autriche avec le Parti de la liberté (FPÖ). Il n’y a donc pas de « cordon sanitaire » qui ne saurait être tranché.

Toutefois, cette situation « à l’allemande » n’est pas exclusive et l’ « exemple » français est, sur ce point, emblématique. La France a, en effet, ouvert le chemin de cette exclusion de femmes et d’hommes politiques, au-delà du parti lui-même, c’est ce que l’on appelle, hier comme aujourd’hui, la diabolisation.

Rappelons que la diabolisation est un phénomène provenant de l’adversaire, celui qui « montre du doigt » appliquant dès le début d’un entretien la fameuse reductio ad hitlerum comme l’a encore fait le représentant du parti de Benoît Hamon lors d’un débat, la semaine passée, sur le mouvement patriote Génération identitaire sur la chaîne C8 avec l’inimitable Hanouna qui avait invité Thaïs d’Escufon, porte-parole de GI. À grands coups de moulinets avec ses bras, l’animateur a tenté de déstabiliser la courageuse jeune femme, heureusement soutenue par Jean Messiha et Geoffroy Lejeune, de Valeurs actuelles (dont les opposants les plus caricaturaux, comme l’humoriste (sic) Yassine Belattar qui affirme connaître l’hebdomadaire Valeurs actuelles, pensant qu’il n’a qu’une seule valeur ou n’ayant pas admis la liaison des mots en langue française).

Bref, la facilité d’abaisser le débat aux stars médiatiques permet d’exiger des politiques de droite de ne pas s’allier (je ne parle pas d’union mais d’alliance, il y a une différence plus que sémantique) avec les individus situés « à la droite de la droite ». La France, depuis le milieu des années 1980, pratique cet ostracisme, que les anciens Grecs nous ont laissé.

Malgré l’alliance pour conquérir à la gauche la mairie de Dreux dès 1983 et les alliances pour gérer certains conseils régionaux en 1998 (deux dates pour résumer une période où la droite française semblait hésiter), les libéraux et les conservateurs français n’hésiteraient probablement pas, comme leurs alter ego allemands, à s’allier avec EELV (le parti de Yannick Jadot, présenté comme un élément « modéré » par rapport à certains élus féministes ou contre les sapins de Noël) plutôt qu’avec le Rassemblement national (RN), sans aucune honte mais surtout sans aucune justification politique.

Les deux dernières (ultimes ?) excuses politiques sont « Marine Le Pen est trop à gauche » ou « Le RN est opposé à l’Union européenne ». Ah, ce n’est que cela… Le temps des grandes phrases éthiques est donc terminé, maintenant c’est la retraite à 60 ans et l’évolution de l’Europe qui posent un problème. Il est loin le temps des valeurs… Encore que, dès 1988, Charles Pasqua annonçait des valeurs communes entre le mouvement néo-gaulliste et le mouvement national (entre les deux tours de la présidentielle pour favoriser le report des voix de Le Pen vers le « candidat résiduel », dixit Jean-Marie Le Pen aux Tuileries le 1er mai 1988, Chirac).

Comedia Del Arte à l’allemande ou à la française

La raison est probablement plus simple. Lorsque Armin Lascher, l’Allemand de la CDU, affirme vouloir regagner les « communautés immigrées », c’est parce qu’il voit, et prévoit, deux phénomènes : le critère démographique (le nombre de résidents d’origine immigrée) et les naturalisations massives à venir. La force du nombre, la démocratie par le nombre… La droite a deux défauts : elle a longtemps été persuadée que ses concurrents (ou adversaires, voire ennemis pour certains…) de droite la soutiendraient toujours face aux progressistes de gauche (l’hydre communiste a longtemps servi, notamment dans les années 1970) et elle pense que, par conservatisme sociétal, la population immigrée rejette la gauche. Ce double axiome n’est pas pertinent : la droite a été souvent battue alors qu’elle était majoritaire avec son « aile droite » (présidentielle de 1988, législatives de 1997…) et la population récente d’origine immigrée (non européenne) vote peu à droite (lorsqu’elle vote).

L’alliance qui s’annonce, en Allemagne comme en France, avec les héritiers de 68, finira de réduire électoralement et culturellement, cette droite qui, à force de mettre des « cordons sanitaires » a limité son expression (8 % aux élections européennes de 2019), politique comme médiatique.

On parle de masque. Il y a bien longtemps que les forces de droite l’ont mis… et bien serré.

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