Les derniĂšres Ă©lections europĂ©ennes font ressortir quelques grandes tendances nouvelles, mais qui ne remettent pas en cause les Ă©quilibres au sein de lâidĂ©ologie europĂ©iste.
Le PSE (socialistes et sociaux-dĂ©mocrates) et le PPE (chrĂ©tiens-dĂ©mocrates et droite traditionnelle europĂ©iste) enregistrent une baisse sensible avec 70 dĂ©putĂ©s perdus, mais immĂ©diatement regagnĂ©s pour une cinquantaine au profit de lâAELE (ex-ALDE), sorte de centre macronien europĂ©en fĂ©dĂ©raliste entre le PSE et le PPE. Au final lâaddition des dĂ©putĂ©s PSE/PPE/AELE reste pratiquement inchangĂ©e entre 2014 et 2019 avec 437 dĂ©putĂ©s Ă eux trois. La mĂȘme politique pourra donc largement ĂȘtre poursuivie avec les mĂȘmes de la mĂȘme mouvance europĂ©iste.
Du cĂŽtĂ© des Verts dont « lâextraordinaire » poussĂ©e a ravi les commentateurs, ils gagnent une grosse quinzaine de dĂ©putĂ©s pour atteindre un groupe de 70 dĂ©putĂ©s. Il est vrai que les Verts nâĂ©taient prĂ©sents que dans 10 pays seulement sur 28 et quâen dehors de lâAllemagne (20 %), du Luxembourg (19 %) et de la Finlande (16 %), ils se situent autour de 12 % des voix. La « rĂ©volution verte » est tout de mĂȘme trĂšs limitĂ©e et parfois liĂ©e Ă des circonstances trĂšs politiciennes comme en Allemagne notamment, oĂč la victoire des Verts sâest faite au dĂ©triment dâun SPD laminĂ© et dâune CDU affaiblie. Transfert de voix largement de gauche pour rajeunir une idĂ©ologie progressiste de gauche au parfum trĂšs Ă la mode de lâĂ©cologie, portĂ©e par une partie dâune jeunesse Ă la rĂ©flexion politique embryonnaire et naĂŻve.
Quant Ă la mouvance de type auberge espagnole des « eurosceptiques » de tout poil, on arriverait Ă un ensemble de 173 dĂ©putĂ©s (1er groupe europĂ©en)âŠsâils Ă©taient unis ou capables de composer au lieu de se diviser en trois groupes. Mais cet ensemble informel ne gagne au total quâune vingtaine de dĂ©putĂ©s, et encore faut-il tenir compte du dĂ©part programmĂ© des dĂ©putĂ©s de lâUKIP (29) dĂšs que le Brexit sera consommĂ© au plus tard le 30 octobre prochain. Il faut Ă©galement noter que les listes « populistes » ou eurosceptiques Ă©taient prĂ©sentes dans 21 pays sur 28 (les 7 pays restants sont par ailleurs parmi les plus petits dâEurope).
La montagne a finalement accouchĂ© dâune souris, que ce soit du cĂŽtĂ© des europĂ©istes/fĂ©dĂ©ralistes/progressistes ou des nationaux/eurosceptiques/populistes. Les seuls a vraiment progresser mais dans une relative modestie, sont les Ăcologistes, europĂ©istes eux aussi et force dâappoint de lâAELE/PSE/PPE.
En revanche, la question europĂ©enne a Ă©branlĂ© dans une bien plus large mesure les Ă©quilibres intĂ©rieurs dâun certain nombre de nations majeures, en proie Ă une redistribution des vieux clivages traditionnels. Et les dĂ©missions sâenchaĂźnent : câest dâabord Theresa May qui dĂ©missionne de son poste de Premier Ministre suite Ă son incapacitĂ© Ă rĂ©gler la question du Brexit, Ă tergiverser pour obtenir un accord improbable. Donald Trump en visite Ă Londres dans le cadre du 75e anniversaire du D-Day nâa pas manquĂ© de lui dire quâelle aurait dĂ» quitter lâUE sans accord et en refusant de payer les 40 milliards dâeuros rĂ©clamĂ©s pour son dĂ©part.
Câest ensuite Andrea Nahles, prĂ©sidente du SPD allemand qui dĂ©missionne suite au revers de son parti placĂ© derriĂšre les Verts avec 15% des voix. Parti de la coalition SPD/CDU, lâaffaiblissement et les atermoiements, Ă nouveau, du SPD, remettent en cause la viabilitĂ© de la coalition dĂ©jĂ bancale dâAngela Merkel. Dâautant plus que sa protĂ©gĂ©e, Annegret Kramp-Karrenbauer, dite AKK, placĂ©e il y a six mois Ă la tĂȘte de la CDU est contestĂ©e mĂȘme avant le rĂ©sultat mĂ©diocre (pour la CDU/CSU) de son parti Ă 28%… chiffre que M. Macron aurait, lui, rĂȘvĂ© dâatteindre, alors quâil considĂšre que ses 22% constituent un succĂšs incontestable ! Les grilles de lecture sont dĂ©cidĂ©ment diffĂ©rentes dâune rive Ă lâautre du Rhin. Bref, entre Nahles et AKK, rien ne va plus dans les deux grands partis historiques allemands. Nouvelles Ă©lections ? Personne nâen veut au risque de voir une nouvelle poussĂ©e des Verts et de lâAfD et un effondrement du SPD et mĂȘme de la CDU, risquant une grave crise en Allemagne. Faut-il lâespĂ©rer ou la craindre ? Affaire Ă suivre tant les choses bougent vite dâun mois Ă lâautre actuellement en EuropeâŠ
Câest enfin la dĂ©mission de Laurent Wauquiez en France de la tĂȘte du parti LR qui clĂŽt, pour le moment, la valse des dĂ©faits de lâĂ©lection europĂ©enne, au plus grand bonheur de M. Macron qui renforce sa position pour les prochaines Ă©lections internes. Les trois plus grandes puissances europĂ©ennes sont ainsi fragilisĂ©es (moins en ce qui concerne le Royaume-Uni pour dâautres raisons) par des situations politiques incertaines et symboliques dâun mal-ĂȘtre face Ă la question europĂ©enne, alors que le Parlement europĂ©en, lui, reste finalement assez stable, affichant, lĂ encore, le dĂ©calage qui existe entre le fruit dâune Ă©lection et la rĂ©alitĂ© des aspirations populaires. Il nâempĂȘche quâenviron 65 % au moins des dĂ©putĂ©s europĂ©ens sont des europĂ©istes, ou des fĂ©dĂ©ralistes, et en tout cas des partisans dâune Europe financiĂšre mondialisĂ©e, immigrationniste et irrespectueuse des droits des peuples. Tant pis pour les 48 % dâabstentionnistes qui pensent nâĂȘtre pas concernĂ©s par le devenir que va continuer Ă leur concocter 65 % des dĂ©putĂ©s de lâUE. Câest beau la dĂ©mocratie libĂ©rale moderneâŠ
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