8 juin 2023

Espagne : La fin du Sanchisme ?

Par Michel Festivi

Lors des élections aux parlements des communautés autonomes et dans les municipalités, Vox augmente ses scores et ses sièges quasiment partout, il devient le parti clef dans six communautés. Le PP premier parti d’Espagne

Dimanche 28 mai, ont eu lieu les élections dans 12 des 17 communautés autonomes, afin d’élire les députés à ces 12 parlements, outre les deux villes autonomes des enclaves marocaines de Ceuta et Melilla, et ce pour un mandat de quatre ans. De même, les Espagnols ont désigné les représentants des 8 131 municipalités du pays, aussi pour un mandat de quatre ans.

En mai 2019, le PSOE avait obtenu de gouverner la quasi-totalité de ces douze communautés autonomes, soit l’Aragon, les Asturies, les Îles Baléares, les Canaries, la Cantabrie, la Castille-La Manche, l’Estrémadure, La Rioja, la Navarre, la Communauté Valencienne, et l’enclave de Melilla en association avec des indépendants. Il s’agit d’un scrutin à un tour, au suffrage universel direct selon les règles du système proportionnel d’Hondt. Le Parti Populaire (PP), parti de centre droit équivalant à nos Républicains, avait obtenu le gouvernement de la Communauté de Madrid, de la Région de Murcie et de l’enclave de Ceuta. Le PSOE avait aussi très largement remporté les élections municipales.

Les communautés autonomes espagnoles disposent de pouvoirs bien plus étendus que nos régions françaises. Les députés de chaque communauté élisent ensuite un Président qui constituera une sorte de gouvernement régional, d’où la très grande importance de cette consultation, avant les élections générales qui devaient avoir lieu fin décembre, mais qui finalement se dérouleront le 23 juillet prochain, ce que Pedro Sanchez vient d’annoncer ce 29 mai, après sa débâcle électorale.

Il faut savoir qu’en Espagne, depuis 2019, le pays est à la solde d’un conglomérat extrémiste représenté par le PSOE qui s’est totalement radicalisé, allié avec les néo-communistes de Podemos, les indépendantistes les plus enragés de Bildu (les anciens terroristes de l’ETA) et les séparatistes catalans. On assiste en effet dans la péninsule à un extrême gauchissement des socialistes du fait qu’ils n’ont pas la majorité aux Cortès sans Podemos, Bildu et l’ERC. Le PSOE n’est plus le parti social-démocrate du temps de Felipe Gonzàlez. Comme après les élections perdues de novembre 1933, il s’est en quelque sorte bolchevisé, l’Histoire recèle des constantes surprenantes.

Les résultats du 28 mai sont sans appel. Le peuple espagnol ne veut plus de cette engeance de malheur qui met le pays en coupe réglée. Ces derniers mois de multiples scandales judiciaires, politiques, frauduleux se sont multipliés dans les rangs de la gauche et de l’extrême gauche.

Des lois bafouent la propriété privée, en donnant tous les pouvoirs aux squatters par exemple, interdisant quasiment les expulsions. Ils ont amnistié les leaders catalans qui avaient violé la constitution en organisant des référendums inconstitutionnels et qui avaient été condamnés pour forfaiture. Ils ont fait libérer de prison des agresseurs sexuels en abaissant les sanctions par une loi dite de « un si es un si », pour soi-disant renforcer la protection des victimes, ce qui a produit l’effet inverse. Le PSOE a légiféré pour que certains de ses barons, condamnés par la justice pour détournement de fonds, n’accomplissent pas les peines de prison que la Justice avait prononcée. L’un des principes de Pedro Sanchez est de bafouer volontairement les décisions judiciaires, comme celle qui oblige les autorités catalanes à réserver 25 % des cours en langue castillane. Pour conserver sa majorité de bric et de broc, Sanchez a refusé d’appliquer les sentences de justice. Sans compter toutes les lois mémorielles prises pour effacer le glorieux passé espagnol, faire ressurgir les divisions qui ont fait si mal dans les années 1930, et sanctionner ceux qui oseraient remettre en cause ces réécritures communisantes de l’Histoire. Par ailleurs l’alliance des socialistes avec des candidats du parti Bildu, l’héritier des terroristes basques qui pour certains avaient du sang sur les mains, n’a visiblement pas été du goût de tous les Espagnols.

Le peuple vient de les sanctionner. Le PP, s’il s’associe à Vox, obtiendra la majorité absolue en Aragon ou dans la Communauté Valencienne, qui est une région très importante en nombre d’électeurs. Le PP y obtient 40 sièges, Vox 13, le PSOE 31, la majorité absolue étant fixée à 50 sièges, le PP ne pourra la gouverner qu’avec Vox. Ce dernier triple le nombre de ses députés aux autonomies et obligerait le PP à une alliance si ce dernier entend gouverner ces six régions et ne pas les laisser aux gauches, soit outre les deux précitées, la Région de Murcia, les Baléares, la Cantabrie et l’Estrémadure.

Ce sera l’enjeu majeur des prochaines semaines. Aux municipales, en 2019, Vox avait 3,56 % des voix contre plus de 7 % cette fois-ci. Vox a obtenu des conseillers dans presque toutes les capitales de province, dont les quatre capitales catalanes et à Avila. Vox selon les derniers chiffres, passerait de 500 conseillers municipaux à 1700 et de 47 députés régionaux à 119. Comme l’a dit Santiago Abascal : « le parti est absolument nécessaire pour construire l’alternative au socialisme, au communisme et à ses associés séparatistes et terroristes. »

Le PP pourrait également gouverner Melilla et Ceuta.

Une région recèle toute la problématique politique qui va se poser dans les semaines qui viennent : l’Estrémadure. Dans cette communauté très ancrée à gauche, le PP obtient 28 sièges à égalité avec le PSOE, sauf que le PP en avait 20 en 2019 et le PSOE 34. Vox qui n’était pas représenté en 2019, obtient 5 sièges. La majorité absolue est de 33 sièges. Vous l’aurez compris, pour gouverner l’Estrémadure, le PP doit s’allier à Vox impérativement.

En Castille-la Mancha, le PSOE avec ses 17 sièges conserve la majorité absolue de justesse, le PP n’obtient que 12 sièges et Vox fait son entrée dans ce parlement avec 4 sièges contre 0 en 2019.

Vox augmente ses sièges provinciaux et en obtient là où il n’en avait pas, comme aux Canaries, avec 3 sièges contre aucun en 2019.

À Madrid, on votait à la fois pour la Communauté et pour la municipalité. Pour la Communauté autonome, Isabel Diaz Ayuso du PP conserve la majorité qu’elle avait obtenue de haute lutte en 2021 avec 71 sièges, la majorité étant à 68 sièges, Vox obtient 10 sièges. Aux municipales, Almeida du PP pourra gérer Madrid, la ceinture rouge de Madrid s’effiloche.

Deux autres enseignements politiques doivent être soulignés. D’une part le parti centriste Ciudadanos (les citoyens) qui en 2019 avait fait des scores très importants s’effondre, il disparaît quasiment du paysage politique. Il paie sa duplicité, puisqu’il n’a eu de cesse de balancer entre le PP et le PSOE. Quant à Podemos, il a souffert d’une division avec un parti extrémiste qui s’est créé tout récemment Sumar. La présence de Sumar n’a pas permis de compenser les pertes de Podemos, pourtant Sumar veut dire ajouter, additionner !

Aux municipales, le PP s’impose dans 27 des 50 capitales régionales, dont 13 à la majorité absolue. En Andalousie, qui ne renouvelait pas ses députés régionaux, puisqu’en juin dernier à la suite d’une dissolution, Juan Manuel Moreno du PP y avait obtenu la majorité absolue, son parti va désormais être aux commandes des principales villes andalouses dont Séville la capitale qui passerait à droite. Valence passe aussi à droite comme Palma de Majorque. L’Andalousie qui était à gauche depuis le début de « la transition démocratique » est quasiment totalement à droite. Dans plusieurs capitales de Province, Vox va également jouer un rôle clef comme à Tolède, Valencia, Séville, Albacete, Castellón, Palma, Valladolid ou Guadalajara.

Au niveau national, le PP obtient 31,5 % des voix, soit 3,4 % de plus que le PSOE. En tout cas les premiers propos de Santiago Abascal ont été pour célébrer cette victoire et tendre la main au PP dans l’intérêt de l’Espagne et des Espagnols.

Les parlements autonomes se réuniront à partir du 13 juin et devront alors élire leurs Présidents, ces élections dureront jusqu’à la fin juin. Ces journées seront déterminantes pour savoir notamment, si le PP d’Alberto Nuñez Feijoo, le froid et peu charismatique galicien, acceptera de joindre ses sièges à ceux de Vox présidé par Santiago Abascal pour chasser les gauches partout où cela est possible. D’ici là, ces dernières vont vociférer « au fascisme » comme d’habitude. Le PP aura-t-il le courage politique de résister aux oukases du PSOE, de Podemos, de Sumar ? C’est à mon sens tout l’enjeu de ces scrutins pour les exécutifs régionaux voire municipaux, car dans un tiers des communes, Vox pourrait prétendre à rentrer dans les exécutifs. Cela est déjà le cas en Castille et Leon, ou le PP gouverne cette région depuis 2022 en y associant Vox qui avait obtenu 13 sièges.

Enfin, coup de théâtre, ce lundi 29 mai, Pedro Sanchez, tente un coup de poker et vient d’annoncer qu’il va dissoudre les Cortès et convoquer le corps électoral pour le dimanche 23 juillet prochain. Est-ce le début de la fin de cette chape de plomb et de ce totalitarisme de la pensée en Espagne ? Oui, si les patriotes espagnols se mobilisent et votent de façon à donner à la droite une vraie colonne vertébrale.

EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !

Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !

EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.

Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.

Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.

EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Quatre solutions pour nous soutenir :

1 : Faire un don par virement bancaire

Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP

2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)

Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
 

3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés

à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France

4 : Faire un don par carte bancaire

Pour cela, téléphonez au 06 77 60 24  99

Partager :