21 septembre 2023

En métapolitique, la droite portugaise contre-attaque

Par Jérémy Silvares Jeronimo

Depuis avril 1974, date de la révolution des Œillets, la gauche a joui d’une certaine domination intellectuelle au Portugal. Si la puissance intellectuelle de la gauche marxiste au Portugal n’est pas comparable à celle de la France – car au Portugal la droite a réussi à maintenir une certaine force dans les universités, l’éducation nationale, les journaux et la télévision – il n’en est pas moins vrai que, comme dans le reste de l’Occident, être de droite peut être mal vu au sein des dénommées « élites intellectuelles ».

Durant les dernières décennies, les idées de gauche ont peu à peu pris possession des articles de presse, des revues et des plateaux de télévision. Si les intellectuels de droite ne sont pas vilipendés dans le pays de Camoens comme ils peuvent l’être au pays de Voltaire, la vérité c’est que les droites portugaises ont toujours fait profil bas depuis 1974 et il y a même eu durant un moment, une certaine honte à se dire de droite. D’ailleurs, durant des années aucun parti portugais ne se disait de droite, même pas le CDS, parti pourtant chrétien démocrate (ses leaders se disaient du « centre »). Le débat politique étant dominé par la gauche, la « droite » préféra donc se vendre en échange d’une « bonne place » dans la société, et la soi-disant « élite » du pays se referma dans un conformisme idéologique qui tourna bientôt à une médiocrité intellectuelle.

C’est donc pour cela que deux hommes courageux et non conformistes, le penseur Jaime Nogueira Pinto et l’historien Rui Ramos, ont décidé de lancer une revue politique : Critique XXI (Crítica XXI en portugais). L’objectif est clair : attaquer la gauche sur le plan intellectuel et dominer le champ métapolitique, jusqu’à présent terrain de chasse de la gauche portugaise. Donner à connaître aux Portugais plus jeunes et moins jeunes les idées de droite, les familles de droite – libérales, conservatrices, nationalistes, identitaires – mais pas que… Comme esprits libres qu’ils sont, Jaime Nogueira Pinto et Rui Ramos ne prétendent pas créer une revue de droite pour des gens de droite. Toutes les idées et thèmes actuels sont abordés avec le même respect et le même sérieux mais, bien sûr, avec une vision toujours ancrée à droite. Cela doit faire rager certains gauchistes, mais que je sache les thèmes d’identité européenne ou d’immigration extra-européenne ne sont pas souvent traités dans le journal du Parti Communiste portugais et quand ils le sont, c’est avec une vision marxiste. Voilà une libre pensée que nous ne retrouvons plus guère justement qu’à droite. En accédant au site internet, le ton est donné :

Le Portugal est, depuis presque un demi-siècle, gouverné par les partis de gauche. Si nous étendons l’idée de pouvoir au champ culturel, nous pouvons dire que cette domination est antérieure à la propre Révolution française* et reste ancrée même quand les droites gouvernent. De cela ne résulte pas seulement que les droites et leurs pensées soient mal connues, il en résulte une atmosphère culturelle et médiatique accommodée et manichéenne, sans espace pour l’interrogation critique.

Critique XXI souhaite offrir aux lecteurs l’occasion de connaître les traditions intellectuelles des droites et leurs développements actuels, à travers le prisme des valeurs, des idées et principes de la droite, avec une liberté inconditionnelle.

Pour que vous compreniez l’importance de cette revue, il faut avoir en tête que, contrairement à la France, au Portugal les médias d’information de droite dure sont quasiment inexistants ou très rares. À part un journal – O Diabo – les Portugais de droite conservatrice, nationaliste ou identitaire sont obligés d’aller chercher les informations et les thèmes dans d’autres pays, souvent en France d’ailleurs. En France l’histoire est différente : il existe des médias de droite dure (Nouveau Présent, Synthèse nationale) ; des revues de philosophie et de science politique (Éléments, Krisis, Nouvelle École), d’histoire (La Revue d’Histoire Européenne) ou de géopolitique (Revue Conflits) ; mais aussi des radios (Radio Courtoisie, Radio Libertés) ; des centaines de sites et blogs d’informations (dont celui-ci, Eurolibertés, mais aussi Breizh Info, Novopress, Boulevard Voltaire, etc.), des magazines et des youtubeurs (Ego Non, pour ne citer que lui) et même des chaînes de TV ouvertement de droite et identitaire, telle TV Libertés. Toutes ces plateformes aident la droite dans la bataille culturelle.

Il y a quelques mois j’ai entendu un jeune politicien du parti Chega – parti portugais de droite national-libéral – dire que la droite devait réussir à élire plein de députés aux prochaines législatives, pour que les idées de droite puissent prendre racine au sein de la société portugaise. Grossière erreur et manque de culture politique de ce jeune politicien. Depuis Gramsci nous savons qu’il faut d’abord gagner la bataille culturelle pour ensuite gagner la bataille politique. À quoi servirait à la droite portugaise d’avoir une majorité de députés si toute la sphère médiatique et culturelle reste de gauche ? Aux prochaines élections la gauche l’emporterait, après avoir passé X années à critiquer la droite à travers les médias, les acteurs, les chanteurs, les professeurs universitaires.

C’est donc pour cela que l’apparition de cette revue est ressentie comme une bouffée d’air frais chez les Portugais qui se disent de droite. Ce petit pays en avait bien besoin. Alors si par hasard il y a des lecteurs d’Eurolibertés lusophones, abonnez-vous à cette revue, vous ne serez pas déçus, la qualité étant au rendez-vous et, devrais-je dire, comme toujours avec les gens de droite.

*Les auteurs font référence à l’Illuminisme, qui domine intellectuellement le Portugal depuis fort longtemps.

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