Contre le discours de haine, le réseau des « bien pensants » en Allemagne
Afin de contrer des insultes et un harcèlement présumés, un large front d’initiatives et d’ONG se forme dans la lutte contre le « discours de haine » et ses diffuseurs. Ces organismes ont un point commun : leur action est principalement dirigée contre les messages et positions de droite.
Tempête de l’amour en vue
Se présenter en défenseurs de la démocratie permet à ces groupes de trouver un large soutien politique et dans la société. Des milliers de personnes encouragent ce travail non seulement en signalant des rapports haineux mais encore par des dons. Le gouvernement fédéral se fait lui aussi bailleur de fonds de ces acteurs de la lutte contre la haine et l’agitation, un sujet qui a depuis longtemps priorité absolue pour certaines institutions non gouvernementales.
Le projet Love-Storm.de (« tempête d’amour ») est lui-aussi engagé dans cette « résistance ». L’objectif est clairement formulé : « Renforcer les agressés, activer les témoins contre la haine et fixer aux agresseurs des limites non violentes ». Pour cela, l’initiative propose une formation en ligne gratuite devant permettre aux participants d’apprendre à mieux réagir au discours de haine : « De cette façon, tu peux mieux réfléchir à ta situation personnelle, décider des stratégies appropriées et mieux contrer la dynamique du discours de haine », peut-on lire sur son site Internet. La Fédération pour la défense sociale a reçu près de 891 000 euros du trésor public entre 2015 et 2020, pour financer entre autres la « tempête d’amour ». Ce n’est cependant pas la seule initiative qu’elle soutient : dans les mentions obligatoires du Netz ohne Haß (« Réseau sans haine »), on trouve également la Fédération pour la défense sociale. Netz ohne Haß/Réseau sans haine propose également une formation contre la haine sur les réseaux Internet — en coopération avec Love-Storm. Leurs conférences sont en partie identiques et il y a des chevauchements au niveau du personnel. Les deux campagnes sont fermement ancrées dans le vaste portefeuille des ennemis autoproclamés du discours de haine.
Des campagnes dirigées contre la droite
Cette bulle tient entre autres grâce à Das Nettz, le “Point d’interconnexion contre le discours de haine » qui s’est donné pour mission de rendre visibles les acteurs de cette même idéologie. “Le Point d’interconnexion est un espace sur Internet où l’on peut trouver des initiatives et des projets qui prônent le courage civique numérique et une culture positive du débat”, peut-on lire sur leur site. Das Nettz est soutenu par la Fondation Mercator et la Fondation Robert Bosch, entre autres.
Un coup d’œil sur leur compte Twitter fait constater que le chien de garde du débat neutre est loin de l’être lui-même. Le réseau se positionne non seulement contre la haine et l’agitation, mais se prononce également en faveur des Fridays for Future (« Vendredis pour le futur »), partage des tweets de l’ Amadeu Antonio Foundation, de gauche radicale, et d’une société organisatrice de campagnes en ligne, de gauche, Campact.
Combattre les « ennemis de l’humanité »
Nadine Brömme, responsable chez das Nettz, est très active sur les réseaux sociaux. Elle qualifie l’AfD (parti de droite populiste, n.d.t.) de parti hostile à la démocratie et ennemi de l’humanité. Une personne sur trois a voté pour l’AfD aux élections fédérales en Saxe ; «C’est un désastre», écrit Brömme. Cette prise de position, loin de la neutralité annoncée par l’association, n’empêche nullement le gouvernement fédéral de la soutenir financièrement. De 2017 à 2019 elle a reçu environ 376 000 euros. Un organisme de même type, betterplace lab gGmbH (« laboratoire pour un espace meilleur », SARL associative) aura reçu en 2021 des fonds supplémentaires d’environ 350 000 euros.
En étroite collaboration avec la Fondation Amadeu Antonio
Brömme se range habilement du côté des fusions numériques telles que Die Insider/les initiés. Ce réseau de recherches, particulièrement actif sur Twitter, « fouille dans les groupes Facebook liés à l’AfD et montre comment l’AfD parle quand personne n’écoute », selon sa propre description. Le fait que, dans la plupart des cas, ces groupes n’aient aucun lien direct avec ce parti ne semble pas avoir d’importance pour eux. Un manque d’impartialité et une proximité avec la gauche peuvent également être observés dans d’autres organisations se disant contre le discours de haine…
Miro Dittrich, responsable de 2018 à 2020 du projet AAS de:hate englobant les phénomènes numériques d’extrême droite, populistes de droite et complotistes idéologiques, a même co-fondé un « Centre de veille, d’analyse et de stratégie », le CeMAS. L’objectif de l’observation systématique des « idéologies complotistes, de la désinformation, de l’antisémitisme et de l’extrémisme de droite » sur les plate-formes en ligne est d’« identifier en amont les tendances antidémocratiques » et de mettre les analyses « à disposition des différents acteurs-rices sociaux-les » afin de « leur permettre d’aborder la société dans son ensemble et pour relever les défis de manière constructive ».
Signaler et dénoncer
Jesuislà fait partie du réseau de la Fondation Amadeu Antonio tout comme de celui de HateAid, autre organisation de lutte contre la haine sur Internet. Alors que les premiers, après un processus de professionnalisation ces dernières années, proposent désormais quelques séminaires sur le traitement des discours de haine, HateAid — soutenu par le ministère de la Famille et le ministère de la Justice — se concentre avant tout sur une meilleure protection des victimes de violences numériques. En assumant les frais de justice, par exemple, dans les cas appropriés. Si les procès financés sont gagnés, les dommages et intérêts reviennent obligatoirement à HateAid.
La « haine sur Internet » peut donc être combattue au moyen de litiges, de groupes, de formations en ligne et de réseaux de sites Internet. Mais ce n’est pas tout : on peut aussi tout simplement « cafarder » au sujet de contenus sur Hassmelden.de/Rapporter la haine.de, partenaire du bureau du procureur général de Francfort-sur-le-Main. Il suffit de copier l’URL de la publication supposée haineuse, de la coller dans un champ de texte et de cliquer sur « Signaler ». Une application pour les téléphones mobiles existe aussi, pour Apple iOS et Android : Combattre la haine en déplacement. Gratuit et anonyme. Tout ce qui ne correspond pas à son propre univers d’opinion, que cela soit ou non pertinent d’un point de vue pénal, peut être signalé. Les militants anti-haine peuvent se cacher derrière le même anonymat que de nombreux agitateurs. Ce qui visiblement égale à une incitation : plus de 300 000 signalements ont été reçus à ce jour, « et chaque jour, 1 000 sont ajoutés », annonce l’organisation sur Internet. Après examen juridique, 90 000 auraient fait l’objet d’une plainte a posteriori.
Un logiciel de détection automatique
Le plaisir social de combattre la haine a augmenté au cours des dernières années. Le cœur de cette lutte est un combat contre la droite, ces organismes fermant les yeux sur d’autres formes d’incitation à la haine, comme celles issues de l’islamisme ou de l’extrémisme de gauche. La diffamation ne semble pas poser problème si elle vient de soi-disant « bons ». L’imbrication d’ organismes de gauche et de gauche radicale confirme cette tendance.
La science, elle aussi, s’est mise au pas. Récemment, l’Université de Darmstadt a présenté un projet de recherche visant à développer un logiciel de détection automatique des « discours de haine » sur Internet, car, selon certains universitaires, “les médias sociaux comme Twitter, Facebook ainsi que les colonnes de commentaires en ligne des journaux et des stations de radio sont de plus en plus dominés par des personnes qui diffament, insultent et menacent”.
Source : Junge Freiheit, 24/11/2021. Traduction : AC
Article publié sur le site de l’OJIM.
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez au 06 77 60 24 99