L’engagement politique des magistrats du Conseil supérieur de la magistrature italien continue de faire scandale en Italie, où le président de la République a été contraint d’intervenir vendredi pour dénoncer « la confusion inadmissible entre politiques et magistrats » ainsi que la « dégénérescence du système des courants » au sein de la magistrature, et appeler à une réforme en profondeur. Ce CSM italien, censé veiller à l’indépendance et à l’impartialité de la justice, compte 27 membres dont le président de la République qui en est automatiquement le président. Huit membres sont nommés pour quatre ans par le Parlement, et 16 sont des juges et procureurs élus par leurs pairs qui appartiennent à des courants à connotation politique souvent plutôt à gauche, au sein de l’Association nationale des magistrats (ANM). Comme nous l’avions signalé dans Présent du 27 mai, la mise sur écoute d’un procureur membre du CSM en 2014-2018, ancien président de l’ANM et faisant l’objet d’une enquête pour une grosse affaire de corruption, a dévoilé des échanges de messages concernant la décision de Matteo Salvini d’interdire le débarquement d’immigrants illégaux se trouvant à bord du navire Diciotti en août 2018. Le chef de la Ligue était alors ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre du premier gouvernement Conte formé par la Ligue et le Mouvement 5 étoiles (M5S).
Depuis le 21 mai, le quotidien La Verità continue de distiller dans ses colonnes des conversations compromettantes de Luca Palamara, le procureur au centre d’une enquête en corruption. Le 22 août 2018, le procureur d’Agrigente, Luigi Patronaggio, ouvrait de sa propre initiative une enquête contre X et inspectait le Diciotti. Deux jours plus tard, le membre du CSM Luca Palamara lui écrivait : « Cher Luigi, Legnini va aussi t’appeler, nous sommes tous avec toi. »
Giovanni Legnini était à l’époque vice-président du CSM. Il n’est lui-même ni juge ni procureur. Ancien membre du Parti communiste, il était au PD au moment de sa nomination au CSM en 2014 par le Parlement. Il était même secrétaire d’Etat au sein du gouvernement Renzi. Parmi les dernières révélations de La Verità, on trouve aussi des conversations de Palamara avec ce Legnini, desquelles il découle que les deux hommes organisaient avec d’autres membres du CSM et de l’ANM la meilleure stratégie pour attaquer Salvini.
Au lendemain de l’échange entre Palamara et le procureur d’Agrigente, Salvini devenait officiellement la cible de l’enquête ouverte par ce dernier. Dans les jours qui suivirent, alors que le Tribunal des ministres de Palerme était saisi de l’affaire par le procureur Patronaggio, Palamara avait encore un échange avec un juge du tribunal de Palerme, Fabio Pilato. La Verità en a publié le contenu le 30 mai, et en voici un court extrait :
Pilato – Devine qui est le président du tribunal des ministres de Palerme.
Palamara – Qui ?
Pilato – Moi.
Palamara – Génial !
L’affaire est très grave. Deux jours après la première publication de La Verità, le président et le secrétaire national de l’Association nationale des magistrats étaient poussés à la démission. Quant à Palamara, il n’accepte pas d’être le bouc émissaire. S’expliquant à la télévision, il affirme : « Je n’étais pas le seul à intervenir », et « Les procureurs sont sensibles aux migrants ». Quid de la démocratie et de l’état de droit dans tout ça ? On a l’impression que, en Europe, ces concepts ne valent que pour la Pologne et la Hongrie. Au Parlement européen, après la présentation d’un rapport sur l’état de droit en Pologne la semaine dernière et le débat sur la Hongrie en session plénière le 14 mai, le député français Nicolas Bay (RN) et sa collègue italienne Annalisa Tardino (Ligue) ont demandé le 27 mai un débat sur l’état de droit en Italie. Parions que ce débat n’aura jamais lieu tant que la gauche gouvernera à Rome !
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
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