« Vérité » historique et doute nécessaire sur le IIIe Reich et la IIe Guerre mondiale (1933-1945)
Par Bernard Plouvier« Nul ne peut écrire l’histoire de la IIe Guerre mondiale
comme on le faisait avant 1990,
soit avant les premiers accès aux archives allemandes volées
à Berlin et ailleurs, par le vainqueur soviétique. »
Entretien avec Bernard Plouvier, auteur de « Vérité » historique et doute nécessaire sur le IIIe Reich et la IIe Guerre mondiale (1933-1945) aux éditions Dualpha.
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Mettre des guillemets à l’expression tant usitée par les médias, les juristes et les grands historiens, n’est-ce pas une inutile provocation ?
Que non pas ! Dans son Avant-propos à la réédition parue en 1970 d’un condensé de L’Histoire romaine de Theodor Mommsen, Pierre Gaxotte, pourtant devenu un « sage » parmi les 40 Immortels de l’Académie française, écrivait : « L’histoire n’est pas une matière morte. Elle s’approfondit à mesure que le matériel historique est mieux exploré, mieux connu, mieux compris ».
S’exprimant ainsi, il définissait très exactement ce que doit être le travail de qui ose écrire l’histoire. Chaque génération se doit d’effectuer un travail de révision des dogmes et des pseudo-certitudes, rendues obsolètes par les progrès de la recherche. C’est la démarche scientifique par excellence, que l’on doit appliquer aux Humanités.
C’est un devoir que de réviser l’exposé des faits historiques réels en fonction des dépouillements d’archives publiques et privées nouvellement exhumées ou sorties de leur écrin de poussière parce qu’elles avaient été négligées par les historiens des générations précédentes… pour toutes sortes de raisons, dont la pire – qui est aussi la plus répandue – est l’esprit grégaire des universitaires et des académiciens, qui se recopient une génération après l’autre, bien peu osant réfuter les « saintes écritures », nées de la propagande des vainqueurs d’une guerre ou d’une révolution, et des profiteurs de la victoire d’autrui.
De façon très logique, le franc-tireur qui s’attaque aux dogmes dépassés se heurte au misonéisme des dinosaures, incapables de s’adapter aux trouvailles dérangeantes pour leur conformisme, ou qui détruisent les fondements mêmes de leur carrière et de leur cursus honorum.
On peut avoir une pensée émue pour ces hommes et ces femmes qui se sont voués à la diabolisation du Reich vaincu, à la glorification des superbes vainqueurs et à la déploration outrancière des crimes indéniables, mais parfois mal présentés. Néanmoins, il est juste et nécessaire de modifier l’exposé des faits, lorsqu’on peut présenter d’autres explications que celles usuellement admises. De même, il est juste et nécessaire de rectifier – preuves à l’appui, bien sûr – des données chiffrées lorsqu’elles ont été à l’évidence exagérées ou, au contraire, minimisées. Enfin, l’équité commande de dénoncer les crimes des vainqueurs et pas seulement ceux, maintes fois rabâchés, des vaincus.
D’où l’introduction du Doute ?
Bien évidemment ! Nul ne peut écrire l’histoire de la IIe Guerre mondiale comme on le faisait avant 1990, soit avant les premiers accès aux archives allemandes volées, à Berlin et ailleurs, par le vainqueur soviétique. L’étude des archives de la défunte et non regrettée URSS est beaucoup moins intéressante, étant donné que ces « documents » ont été caviardés, remaniés, expurgés : s’y fier serait faire preuve de naïveté. Toutefois, en nos jours de grande bizarrerie, le succès est assuré à qui prétend rénover l’écriture historique grâce à cette « source ».
La déclassification de documents nord-américains ou britanniques pour les années 1933-1945 se fait progressivement – mais bien plus rapidement qu’en France, où certains dossiers jugés épineux sont réputés inaccessibles jusqu’au milieu du XXIe siècle.
Cette mise sur la Toile (Net) de documents d’archives a bousculé bien des idées reçues et rendu totalement obsolètes nombre de biographies (à commencer par celle d’Adolf Hitler), ainsi que beaucoup d’études « classiques » sur le Reich national-socialiste. Ces documents d’origine alliée ont éclairé le comportement des Croisés de la Démocratie, durant les années de guerre, mais aussi – et surtout – lors des années 1935-1938, qui ont formé un nouvel avant-guerre, durant lequel une propagande mensongère est née.
La publication intégrale des comptes rendus exacts des nombreux procès intentés aux vaincus par les vainqueurs n’est toujours pas réalisée. On ne peut se fier aux publications « officielles » : on sait par divers témoignages de publication tardive que nombre de phrases émises par les accusés, par leurs défenseurs, voire par certains témoins ont été délibérément écartées ou caviardées dans la publication des débats. Ces procès furent parfois une honte pour les accusateurs et les juges.
Petit à petit, une nouvelle histoire se fait jour et, sur certains points, elle est très différente de ce qui est rabâché par les médias, voire enseigné dans les universités. Il ne faut jamais oublier qu’une grande partie du discours des politiciens de la société actuelle d’économie globale et de propagande mondialiste est issue de ces mensonges.
Mais le caviardage des archives et la rétention des informations ne sont-elles pas des réalités antiques et universelles ?
C’est une évidence ! À toute époque et en tout pays, les titulaires du pouvoir ont ordonné de détruire des documents compromettants et de les remplacer par des faux destinés à l’édification des générations à venir.
Mais ce n’est pas parce que le mensonge officiel est une réalité universelle et diachronique qu’il faut encourager ce vice fondamental de la documentation historique contemporaine.
Ce n’est un secret pour personne que les rédacteurs du monstrueux Traité de Versailles ont décidé le tracé des frontières de la Pologne, de la Grande Roumanie ou de la Tchécoslovaquie en se fondant sur de fausses cartes de géographie humaine que leur fournissaient les politiciens de Pologne, de Roumanie, de Tchéquie ou de Slovaquie. David Lloyd George et Georges Clemenceau l’ont suffisamment répété à la fin des années vingt pour que cette notion soit enfin admise.
Mais il est évident aussi qu’ils n’étaient pas dupes, au moins pour le Britannique, homme intelligent et savant. Le trucage servait trop les intérêts des grands vainqueurs pour qu’ils ne ferment pas volontairement les yeux et les esprits sur les ignominies qu’ils ratifiaient.
Il est plus que temps de commencer à écrire les faits réels des années 1933-1945 [en réalité, de la période 1912-1945], grâce à une documentation plus complète et plus sérieuse, qui soit de moins en moins influencée par les mensonges des vainqueurs ou des gens intéressés à truquer chiffres, faits et témoignages.
Cette écriture honnête ne pourra se faire que lentement et demandera probablement de nombreuses décennies, puisque certains gouvernements refusent l’accès à nombre d’archives… dont on ne sait même pas le degré d’exactitude ni celui de leur caviardage.
Les mots de la fin ?
Le respect que l’on doit aux anciens combattants qui se sont battus pour leur idéal ne s’étend pas à ceux et celles qui ont truqué l’historiographie pour la plier aux exigences de leurs convictions politiques, à leurs intérêts nationaux, religieux ou tribaux.
Enfin, on n’insistera jamais assez sur deux faits.
Il est proprement scandaleux de ne pas respecter les lois sur la publicité des archives publiques et de proroger la durée du secret au prétexte que la diffusion de tel document pourrait perturber la quiétude de telle famille ou les intérêts matériels de tel groupement humain. Les intérêts catégoriels ne sont rien en regard du droit des honnêtes citoyens à connaître le passé tel qu’il fut et non tel que certains veulent le présenter.
Ce sera un objet d’effarement pour la postérité que de constater l’introduction en Europe ou au Canada de la « Justice » dans l’écriture historique des années 1933-1945. Imposer par des textes de loi une « vérité » historique est une sottise d’essence totalitaire : les staliniens, les fanatiques du culte de la Shoah, stimulés par leurs faire-valoir négationnistes, ont amoindri, et parfois fait disparaître la liberté d’expression de la pensée, réintroduisant cette censure abjecte, cette bêtise mystique qui étaient les conséquences de l’alliance des États et des Églises. Et l’on constate que l’alliance de la Finance cosmopolite et des États ne vaut guère mieux que le classique mariage du sabre et du goupillon.
Les jolis discours sur « les dictateurs », les envolées lyriques sur les « régimes totalitaires » tombent à plat au pays de la Loi Gayssot !
« Vérité » historique et doute nécessaire sur le IIIe Reich et la IIe Guerre mondiale (1933-1945) de Bernard Plouvier, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 298 pages, 31 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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Ancien chef de service hospitalier, spécialisé en Médecine interne.Il est auteur de nombreux livres historiques (L’énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machiavel ; La ténébreuse affaire Dreyfus ; Hitler, une biographie médicale et politique ; Dictionnaire de la Révolution française,…) et d'essais (Réflexions sur le Pouvoir. De Nietzsche à la Mondialisation ; Le XXIe siècle ou la tentation cosmopolite ; Le devoir d’insurrection,…). Il a été élu membre de l’Académie des Sciences de New York en mai 1980.