Les fables, mensonges et trahisons enfin dénoncés de la Guerre civile espagnole
« Dès l’origine, la IIe République (espagnole) s’est mis à dos l’Église, l’Armée,
le monde agricole, les régions et l’Espagne elle-même
(voir la loi sur le séparatisme catalan déjà)
par ses politiques sans aucune nuance contre toutes ces institutions,
alors qu’au départ ces mêmes institutions
n’étaient nullement antirépublicaines, bien au contraire »
Entretien avec Michel Festivi, auteur de Les trahisons des gauches espagnoles Du républicanisme au totalitarisme 1930-1936, Pour la vérité historique aux éditions Dualpha.
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul, publiés sur le site de la réinformation européenne Eurolibertés).
Pourquoi vous êtes-vous intéressé à un tel sujet ?
L’histoire me passionne depuis mon plus jeune âge. Au fil du temps je me suis concentré notamment sur les XIXe et XXe siècles. J’ai dû lire des milliers de livres et revues ce qui ne manque pas de poser un problème de stockage… D’autre part, pour des raisons personnelles, je vais très régulièrement en Espagne depuis près de 45 ans. Les évènements tragiques ayant donné naissance à la « guerre civile » espagnole ont toujours retenu mon attention et j’avais remarqué que les épisodes historiques des années 1930-1936 étaient très peu connus, voire totalement déformés.
Vous ne vous cachez pas de remettre en question « la légende dorée » de cette République espagnole… Un peu ? Beaucoup ? Énormément ?
Près de 90 % des livres, revues, films, documentaires ressassent toujours et encore les mêmes fables. Je n’hésite pas à parler de fables : à savoir que la IIe République qui naît presque par hasard en avril 1931 devait apporter le bonheur à tous les Espagnols, et elle fut abattue par de méchants militaires, conservateurs, ecclésiastiques et fascistes, assoiffés de vengeance. J’exagère à peine. Or, si l’on recense et analyse les faits politiques, institutionnels et constitutionnels de ces années 1930-1936, on se rend compte que les gauches au sens large (socialistes, communistes, anarchistes, républicains de gauche pour une bonne partie) n’ont pas supporté que leur république leur échappe après leur débâcle électorale de novembre 1933, qui fut sans doute les seules élections vraiment libres et nettes (puisque les femmes purent voter pour la première fois), alors que le résultat des élections d’avril 1931 ne fut jamais publié, ni celui de février 1936, élections dont je démontre par historiens interposés qu’elles furent totalement frauduleuses. De plus, dès l’origine, la IIe République s’est mis à dos l’Église, l’Armée, le monde agricole, les régions et l’Espagne elle-même (voir la loi sur le séparatisme catalan déjà) par ses politiques sans aucune nuance contre toutes ces institutions, alors qu’au départ ces mêmes institutions n’étaient nullement antirépublicaines, bien au contraire.
Vous employez les termes de « trahisons » (dans le titre), mais aussi « d’échecs », de « conséquences mortifères », etc. ; n’est-ce pas un peu polémique ?
Je pense démontrer dans mon livre que suite à leurs défaites électorales en novembre 1933, les gauches ont tout fait alors pour saborder les institutions républicaines : le président de la République au premier chef (Alcala Zamora) dont je décris précisément les atteintes graves et multiples à la constitution (constitution de gauche, voulue par la gauche), ensuite l’action insurrectionnelle des hommes de gauche comme Manuel Azana ou Largo Caballero qui va être à l’origine de la bolchevisation du PSOE, les anarchistes en révoltes incessantes, les dirigeants catalans en sapant en permanence les institutions républicaines, etc.
Devant l’arrivée de trois ministres de droite au gouvernement à des postes subalternes en octobre 1934 – gouvernement dominé par les centres, la droite avait largement remporté les élections mais s’était vue refuser la direction du gouvernement et même d’avoir le moindre ministre –, les gauches vont définitivement trahir la république en prenant les armes contre l’Espagne et son gouvernement centriste légal et légitime et en attaquant dans toute l’Espagne et surtout dans les Asturies, guerre qui va durer plus de 15 jours. Ce coup d’État armé avait été préparé et anticipé de longue date comme je le démontre, faits et citations à l’appui. Les gauches ont donc bien trahi les institutions qu’elles avaient elles-mêmes mises sur pied, en voulant désormais les abattre. En réalité, comme avec d’autres historiens, je relate que la « guerre civile » n’a pas commencé en juillet 1936, mais bien en octobre 1934, et que juillet 1936 n’est qu’une reprise des combats à la suite de l’anarchie généralisée qui régnait alors.
Rapportez-vous des faits inconnus ou jusque-là cachés du grand public ?
Je mets en exergue, sinon des faits cachés, du moins assez inconnus du grand public, comme le refus constant et militant du président de la République d’appliquer la constitution à partir de novembre 1933, la préparation dès 1932 par les gauches alors au pouvoir de la future insurrection armée d’octobre 1934 par les achats et caches d’armes partout dans le pays notamment, la bolchevisation constante du parti socialiste (PSOE) sous l’impulsion du « Lénine espagnol » Largo Caballero, et j’analyse la décision totalement anticonstitutionnelle d’Alcala Zamora de dissoudre les Cortés en janvier 1936, ce qui va donner aux gauches les plus radicales les manettes de l’État qui va sombrer dans la violence, et surtout je fais le point historique sur le fait que les élections de février 1936 qui vont amener « la victoire » du front populaire étaient décisivement frauduleuses comme l’ont démontré deux éminents historiens espagnols, Manuel Alvarez Tardio et Roberto Villa Garcia dans un ouvrage définitif sur la question, publié en Espagne en 2017 : 1936 Fraude y violencia en las elecciones del Frente Popular. Ces fraudes avaient déjà été mises en évidence en 1971 par Javier Tusell, mais de manière incomplète.
Vous affirmez que les clivages de l’entre-deux-guerres refont surface actuellement… C’est-à-dire ?
Depuis l’arrivée au pouvoir en Espagne du socialiste José Luis Zapatero en 2004, le consensus politique de la transition démocratique (1976) a été complètement brisé. Ce sectaire parmi les sectaires (même s’il est adulé par Madame Sarkozy) a multiplié les lois mémorielles univoques pour tenter d’éluder les responsabilités énormes des gauches espagnoles dans ce désastre des années 1930. Cela a conduit à la scandaleuse exhumation du corps de Francisco Franco en 2019, de la vallée « de ceux qui sont tombés » par le socialiste des plus sectaire aussi, Pédro Sanchez, qui pour gouverner l’Espagne doit s’associer obligatoirement avec l’extrême gauche (Podemos) et la gauche catalane la plus furieuse, ce qui actuellement coûte très cher à l’Espagne. On envisage même désormais l’exhumation du corps martyr de José Antonio Primo de Rivera qui pourtant avait été arrêté « préventivement » en mars 1936 « grâce » à des lois liberticides, que j’examine dans mon livre, et assassiné après un simulacre de procès en novembre 1936 à Alicante, par des milices révolutionnaires. Les thèmes des années 1930 ressurgissent donc en permanence dans le débat politique actuel en Espagne. Ainsi, lors des élections de la région « du grand Madrid » de mai 2021, les gauches se sont pris une déculottée et ce malgré une hausse de 12 % de la participation électorale. Le PSOE a réalisé le pire score de son histoire et Podemos a stagné, alors que Vox a encore légèrement progressé, le parti populaire obtenant plus de 44 % des voix. La gauche se déchaîne et Podemos a demandé dans son congrès de juin 2021 la dissolution de Vox qui devait être assimilé aux fascistes et aux nazis. Comme dans les années 1930, les gauches refusent leurs défaites électorales et s’en prennent aux partis de droite en les stigmatisant toujours et encore, pour tenter d’imposer leurs visions tronquées de l’histoire. Cette histoire est donc sans fin et est plus d’actualité que jamais.
Les trahisons des gauches espagnoles Du Républicanisme au totalitarisme 1930-1936 de Michel Festivi, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 226 pages, 23 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez au 06 77 60 24 99