8 octobre 2024

Le plus vieux métier du monde !

Par Jill-Manon Bordellay

Selon un vieil adage, la prostitution serait le plus vieux métier du monde, sous-entendant qu’il est vain de lutter contre puisqu’elle constituerait une facette inhérente à la nature humaine. Les premières prostituées recensées exerçaient en Mésopotamie dans un cadre sacré. Femmes stériles, elles donnaient leur existence à la déesse de la fertilité, Ishtar et ne pouvant devenir l’épouse d’un, devenaient l’épouse de tous.

Bien loin des représentations actuelles du métier, il s’agissait de célébrer la divinité par l’union des corps.

Présente dans certaines civilisations préhistoriques, la prostitution n’a pas toujours été « immorale », au début sacrée, elle se réduisit progressivement à un culte sexuel. Les cultes de la déesse-amante, présents dans la plupart des sociétés anciennes, ont pour rite essentiel l’union sexuelle des hommes avec des prostituées sacrées, ces unions sont destinées ressourcer la force génitale des fidèles masculins et cette force était censée étendre ses effets positifs sur la fertilité des troupeaux et des sols.

À Athènes,  Aspasie, la métèque, serait devenue hétaïre et aurait géré une maison close à son arrivée . Courtisane de haut rang, recherchée autant pour ses talents intellectuels que pour ses attraits physiques, Aspasie portait un nom professionnel : « la bienvenue ». Il n’existe pas de réprobation  morale,  Périclès lui-même aurait pris Aspasie pour compagne et l’aima singulièrement.

Également, la prostitution est florissante dans la Rome antique, elle se présente sous des formes multiples : les prostituées se trouvent en maison, dans les rues, devant la porte des domiciles.

Alors, lupanars, mères maquerelles, proxénètes… la société antique reconnaît le rôle social de la prostitution. À quelques brillantes exceptions près néanmoins, femmes et hommes qui se vendent sont méprisés et confinés aux marges de la cité.

En revanche, la civilisation judéo-chrétienne développe la condamnation prohibitionniste depuis les premiers temps du judaïsme. Le mariage est le fondement de la société. Progressivement l’interdiction de la prostitution s’impose en parallèle de l’adoption du christianisme. La prostituée est frappée d’indignité jusqu’à sa mort.

Pourtant, séduit par la personnalité de Théodora, danseuse et courtisane, l’empereur Justinien (chrétien) décide de l’épouser puis de l’associer au pouvoir. Leur règne conjoint, de 527 à 548, constitue une période de transformations majeures pour l’Empire byzantin.

La prostitution est à la fois illicite moralement, immorale pour certains et tout à fait légitime pour d’autres comme pour le peintre Toulouse-Lautrec par exemple.

Si Toulouse-Lautrec n’est pas le premier à peindre des prostituées, il est en revanche le premier à leur avoir consacré une part significative de son œuvre.  Mais que laisse-t-il entrevoir ainsi de leur métier ? Quel regard porte-t-il sur elles et sur lui ?

On peut gloser sur les motivations de l’artiste à peindre des prostituées. Certes, il utilisait leur service. Il séjourna même quelques jours dans la maison close de la rue des Moulins. Avec la peinture, Toulouse-Lautrec nous ouvre sans éthique, la porte d’une maison close qu’il fréquentait et dont il connaissait les pensionnaires.

Sous Napoléon III, pour des raisons de santé et d’ordre public, les prostituées étaient contraintes de vivre dans des maisons de tolérances dirigées par une mère maquerelle. Dans ce cadre d’exercice, leur activité devenait licite, même si pesait sur elles la réprobation morale, ce qui ne les empêchait pas d’avoir des clients et des habitués.

En ratifiant en 1960 la convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui de 1949, la France s’est engagée au niveau international à reconnaître que le proxénétisme est « incompatible avec la dignité et la valeur de la personne humaine. »

Pourtant, la prostitution perdure dans les rues dans les grandes villes en France, mais également avec la cyberprostitution – est issue d’une longue histoire, mais aussi d’une modernité propre à la capitale française. La prostitution y est essentiellement féminine, mais comprend aussi une  population masculine et non-binaire, dont des personnes transgenres et des personnes cisgenres.

La prostitution (du latin : prostituere : mettre devant, exposer au public) est une activité consistant à accepter ou obtenir des relations sexuelles, en échange d’une rémunération, pendant une période déterminée.

Cette activité met en relation 2 parties, 2 individualités qui est pratiquée par les membres des deux sexes, mais elle est le plus souvent le fait des femmes pour des raisons socio-politiques liées essentiellement à la domination masculine.

La loi de 2016 a introduit plusieurs dispositions pour mieux protéger les travailleurs du sexe en France, plutôt que de les sanstionner. Supprimant le délit de racolage, le texte a également introduit « un parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle (…) , à toute personne victime de la prostitution, du proxénétisme et de la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle. »

Cette plus grande protection des personnes prostituées est contrebalancée par la pénalisation des clients. La loi prévoit notamment une contravention de cinquième classe à l’encontre de ces derniers, soit une amende de 1500 euros. En cas de récidive, ce montant est majoré à 3750 euros.

Dans  le cas particulier du recours à la prostitution avec toute personne vulnérable dont les mineurs, l’article 132-11 du Code Pénal spécifie que la peine peut atteindre 45 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement.

La loi dite de “pénalisation du client” offre un bilan en demi-teinte. Les consommateurs d’actes sexuels ne souhaitent pas être verbalisés. Les proxénètes proposent donc aux clients des rendez-vous dans des appartements, une prostitution logée. On assiste à un déplacement des victimes prostituées vers l’espace privé.

La prostitution n’est donc aujourd’hui pas une infraction pénale. En effet considérée comme  un comportement déviant mais non délinquant, la pratique de la prostitution s’apparente aujourd’hui à l’usage d’une liberté privée. À ce titre, elle relève de la morale et non pas du droit.

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