28 juin 2025

De Gaulle, arrogance et appétit insatiable de pouvoir (1re partie)

Par Daniel Cadet

Le désastre de 1940

La légende dorée du gaullisme voudrait que De Gaulle fut un visionnaire au milieu d’un ramassis de militaires totalement dépassés et que lui seul ait prédit l’importance des chars dans la guerre moderne mais qu’il n’aurait pas été écouté et qu’enfin dans la débâcle il aurait fait la démonstration de ses capacités et de son courage. La réalité est tout autre.

Devant la percée éclair des blindés allemands de Gudérian, le général français Gamelin est limogé et le général Weygand rappelé d’urgence de Syrie. Weygand met sur pied deux contre-offensives dont l’une couperait les troupes allemandes (trop avancées en territoire français) de leurs arrières. Mais la décision déloyale et sans préavis des anglais de rembarquer leurs troupes à Dunkerque (les anglais refuseront même aux français l’appui de l’aviation) empêche ce qui aurait pu être un retournement de situation, une nouvelle victoire de la Marne (14-18) qu’un homme de l’envergure de Weygand était capable d’exploiter malgré l’infériorité des moyens.

Seule la seconde contre-offensive est encore possible (en direction d’Abbeville) : Weygand dispose de 3 divisions blindées dont celle commandée par le colonel De Gaulle, qui bénéficie des chars les plus redoutables pour l’époque. Pour une fois nos troupes ont une supériorité matérielle et pourtant ce fut un désastre. Nous sommes le 28 mai 40, la division du colonel De Gaulle est reconstituée après l’échec dispendieux de la bataille de Moncornet que De Gaulle fait passer dans ses mémoires pour un génial acte d’héroïsme (141 blindés détruits sur 219 dont 22 chars lourds, imperméables aux canons antichars, et que les usines françaises commencent à produire).

La veille De Gaulle arrive à bord de sa limousine, rédige ses instructions pour ses responsables de Corps ; il a réfléchi en voiture à son plan de bataille, il est sûr de lui, ne consulte personne et refuse avec arrogance les observations du général Delestraint. Rapidement les unités se perdent (De Gaulle avait refusé l’utilisation du téléphone de campagne), les chars basculent dans les chemins creux, tombent de falaises ; la pagaïe est générale. Ce qui n’empêche pas De Gaulle de télégraphier à Paul Reynaud (encore président du Conseil) pour lui annoncer la victoire pour le lendemain. Le général Delestraint devant le désastre donne l’ordre du repli. De Gaulle mortifié part en voiture sur Paris : il voit d’abord son tailleur (Paul Reynaud vient de le nommer général à titre temporaire) puis Paul Reynaud auquel il explique pour se couvrir que la responsabilité du désastre incombe à Weygand (ce qui est totalement faux).

Deux jours après, Paul Reynaud nomme De Gaulle secrétaire d’État à la Guerre, qui peut jouer les stratèges de salon. La conclusion de ces événements déplorables c’est que De Gaulle est inapte à l’action sur le terrain et au commandement. A noter que dans le même temps le général de La Font qui combattra dans son char de commandement (et non dans sa limousine) connaît des heures glorieuses et contribue à freiner et désorganiser l’avance allemande. De Gaulle qui se targuera plus tard d’être « l’inventeur » de la guerre de chars a en fait dans ses rapports plagié l’ouvrage du général Estienne datant de 1924.

Le « départ » pour Londres

Là encore la légende dorée du gaullisme voudrait que De Gaulle ait refusé l’armistice et gagné Londres pour continuer le combat. Qu’en est-il ? Paul Reynaud, encore président du Conseil des ministres charge De Gaulle d’une mission confidentielle auprès de Churchill. Paul Reynaud envisage de partir à Alger ou Casablanca avec son gouvernement. Mais tout va très vite dans ce genre de « sauve qui peut » des politiques et Paul Reynaud démissionne le 16 juin. Le Maréchal Pétain accepte de prendre la présidence du Conseil et forme un nouveau gouvernement. De Gaulle constatant qu’il ne fait plus partie de ce gouvernement décide de rester à Londres (après un aller et retour à Bordeaux où s’est replié le gouvernement de Paul Reynaud fuyant les allemands). De Gaulle réussit à prendre la parole à la radio de Londres et invite les militaires français et les ingénieurs civils à le rejoindre à Londres. C’est le fameux « appel du 18 juin » que peu de personnes entendent et dont le texte officiel devenu objet du culte gaulliste ne sera élaboré qu’au mois d’août 40. Churchill, premier ministre britannique, accepte d’abriter en Grande Bretagne De Gaulle et son maigre entourage qui se fait appeler « les français libres » ; mais Churchill se méfie de lui et l’écarte de toutes les discussions.

Le 3 juillet à la stupéfaction générale les anglais attaquent la Flotte française dans la rade de Mers el Kébir (Algérie) après un ultimatum anglais sommant les navires français de rejoindre l’Angleterre. Cet ultimatum étant refusé par l’amiral Gensoul (afin de respecter les clauses de l’armistice), les anglais bombardent la Flotte française et font 1300 morts parmi les marins français. Ces événements dramatiques détériorent les relations entre le gouvernement français et les anglais (auquel on associe De Gaulle).

Les coups de force des Gaullistes

Peu de personnes rejoignent De Gaulle à Londres et les motivations de ceux qui s’y rendent sont très variables, qu’il s’agisse de civils ou de militaires. De Gaulle va « annexer » les soldats réchappés des combats de juin 40 dans la Somme (ceux qui ont embarqué avec les anglais à Dunkerque) ainsi que les commandos qui ont mené avec les anglais l’opération sur Narvik en Norvège, enfin les bretons qui avec les pêcheurs ont préféré se réfugier en Angleterre lors de l’arrivée des allemands.

Le capitaine de Hauteclocque est un des rares militaires français à rejoindre De Gaulle à Londres. Il prend le nom de Leclerc et De Gaulle le nomme commandant pour l’envoyer dès le 6 août 40 (avec quelques civils dont René Pleven) faire basculer l’Afrique Noire française dans le giron gaulliste : Brazzaville (Congo), Fort Lamy(Tchad), Douala(Cameroun). Pour ces coups de force politiques les gaullistes s’appuient sur les colonies anglaises voisines et pour avoir plus d’autorité Leclerc se nomme colonel.

Les Anglais après s’être opposés à la demande de De Gaulle d’une expédition militaire sur Dakar (territoire français) y consentent et fournissent la logistique. Le 23 septembre 40, le gouverneur général de Dakar n’accepte pas ce coup de force et défend la colonie française. Il s’ensuit des combats, des morts et un cuirassé britannique gravement atteint. Les anglo-gaullistes doivent faire demi-tour. Échec cuisant pour De Gaulle (qui avait fait croire à la présence de sous-marins allemands à Dakar) vivement critiqué par l’opinion anglo-saxonne et par Roosevelt qui parle de guerre civile.

Leclerc quant à lui poursuit son action en Afrique et avec quelques troupes locales qu’il a mis sous son commandement s’empare de Libreville (colonie française), le 10 novembre 40, puis décide d’attaquer l’oasis de Koufra en Lybie tenue par les italiens qu’il réussit à chasser de cette position en février 1941.

De Gaulle projette de s’emparer de la Syrie et du Liban qui sont sous protectorat français. Les Anglais y sont opposés mais un mouvement nationaliste en Irak (soutenu par les Allemands) fait craindre aux anglais pour leur ravitaillement en pétrole. Churchill accepte une expédition franco-britannique sur la Syrie, attaquée le 8 juin 1941. Comme à Dakar des français tirent sur des français. Après 5 semaines de combats et 2000 morts, un armistice est signé.

Le 22 juin 1941, Hitler envahit l’URSS ; De Gaulle décide immédiatement d’exprimer son soutien aux soviétiques et se fait reconnaître par Moscou comme gouvernement légal de la France ; ceci prépare le « ralliement » des communistes et facilitera l’arrivée au pouvoir en 1945 de 5 ministres communistes dans le gouvernement français. La fin de l’année 41 est marquée par l’entrée en guerre des américains (après l’attaque de la base navale de Pearl Harbour par les japonais).

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