28 janvier 2021

Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment

Par Jean-Pierre Brun

Jamais ce conseil formulé par Céline dans son fameux Voyage n’aura été d’une telle actualité alors que justement, notre vocabulaire n’a jamais été autant malmené.

Dans le magazine d’un quotidien régional de janvier un article, par ailleurs excellent, est consacré à la cinémathèque de Toulouse. Sa directrice explique comment a été récupéré l’original de La Grande Illusion: « C’est une histoire de fou. Le négatif avait été volé par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale avant de finir à Moscou comme prise de guerre. »

En d’autres lieux et en d’autres temps on aurait pu lire « Le négatif avait été emporté par les Allemands au titre de prise de guerre, avant de finir à Moscou volé par les Soviétiques ». Ce n’est là qu’affaire de sensibilité partisane voire de politique internationale.

Il est probable que chargé de la relation de l’événement dans un journal de l’époque le rédacteur du quotidien local aurait pensé, à défaut de pouvoir l’écrire, que le négatif venait d’être volé par les Allemands, le lecteur virtuel traduisant immédiatement par « les Boches », « les vert-de-gris » ou les « Doryphores ».

Le 17 janvier est signée une charte des principes pour l’islam de France. Enfin ! pourrait s’exclamer le brave Monsieur Toulemonde qui ne voit pas plus loin que sa barquette de couscous lyophilisée. Non seulement un mot peut en cacher un autre mais susciter autant d’interprétations que d’appartenance à tel ou tel courant religieux.

Peut-on sérieusement confondre des « appellations contrôlées » pour lesquelles chaque mot est pesé sur un trébuchet de bijoutier du Grand Bazar d’Istanbul : islam de France, islam en France, islam français ?

À peine signée cette charte est remise en cause par des communautés de croyants se revendiquant marocains, algériens, tunisiens et turcs pour justifier leur refus d’entériner des principes ne concernant que la République française. Qui contestera d’ailleurs les références constitutionnelles de leur pays d’origine ?

Au Maroc, en Algérie comme en Tunisie l’islam est reconnu religion officielle alors qu’en Turquie le président mène une politique de réislamisation de l’État à marche forcée.

Autre exemple. Le 20 janvier Benjamin Stora remet au président de la République son rapport portant sur le traitement de la colonisation et de la guerre d’Algérie dans l’histoire de notre pays.

Au détour d’un article on découvre la préconisation d’une référence « spécialement dédiée au souvenir et à l’œuvre des femmes et des hommes qui ont vécu dans des territoires autrefois français et qui ont cru devoir les quitter à la suite de leur accession à la souveraineté. »

Cette formulation est particulièrement insupportable pour ceux qui, en fait, ont dû quitter l’Algérie sans demander leur reste. Cette rédaction suggère en effet qu’ils avaient à tort choisi cette option. Pour eux la décision était pourtant irrémédiable puisque, alors que se multipliaient les assassinats et les enlèvements, il leur était laissé le choix entre la valise et le cercueil. Il est bon de rappeler que la période du 19 mars au 31 décembre 1962 enregistra plus de morts dans la population civile européenne que celle courant de la Toussaint 1954 au 18 mars 1962. Le non-respect des dispositions des accords d’Évian par le gouvernement algérien ne peut aujourd’hui que conforter les survivants dans leur choix salutaire.

Décidément comme le faisait remarquer très justement Théodule Ribot, philosophe oublié, « Le mot ressemble à la monnaie fiduciaire, offrant la même utilité et les mêmes dangers. »

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