18 juin 2018

Ukraine : manipulation, intox et vente d’armes

Par Philippe Joutier

On le sait : le prêt à penser occidental exige d’en remettre une couche sur l’expansionnisme russe appuyé sur la dictature de Poutine. Nous sommes avec nos amis américains, mais aussi wahhabites saoudiens et qataris l’axe du bien ; les Russes, Iraniens et Syriens, celui du mal ! Alors, quitte à être politiquement non conforme, creusons tout de même un peu.

Logo Carlyle

Le 25 février 1991 à Budapest, le pacte de Varsovie est dissous, les États-Unis étant les vainqueurs de la guerre froide.

En face, côté OTAN, promis, juré, on remise aussi les armes. James Baker assure alors à son homologue soviétique Edouard Chevardnadze que la guerre froide ayant pris fin, l’OTAN ne serait plus qu’une entité politique. Propos identiques d’Helmut Kohl : l’OTAN ne devrait pas étendre sa sphère d’influence. Mitterrand, lui, est même carrément défavorable à conserver dans l’OTAN une Allemagne réunifiée. Bref tout le monde s’embrasse.

En sous-main, le groupe militaro-industriel Carlyle, aussi efficace que discret, qui fait les présidents républicains, bride les présidents démocrates et instruit la politique étrangère US, va calmer rapidement ces audaces pacifistes. Entretenant la psychose des anciens pays de l’Est, jouant adroitement des principes de la guerre asymétrique, Carlyle, aidée il est vrai par l’autocratisme de Poutine, va utiliser l’OTAN que le groupe a déjà largement investi, pour faire un lobbying forcené auprès des États européens, intoxiquer les médias, agiter la crainte et doper les ventes d’armes made in US au motif d’un désengagement américain.

Dès 1997, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie rejoignent l’Otan qui ne va pas manquer une occasion offerte sur un plateau, celle du conflit yougoslave. Exacerbant la minorité albanaise du Kosovo, vieux pays Serbe, l’Europe n’aura de cesse de lui attribuer l’indépendance, avec pour conséquence d’en faire aujourd’hui un état musulman ségrégationniste, pratiquant systématiquement la purification ethnique anti-serbe et anti-chrétienne.

Pays devenu le plus corrompu d’Europe et désormais le plus pauvre, les Albanais le quittent et sont devenus les premiers demandeurs d’asile devant les Syriens. Savamment exploité, ce conflit rendra furieux Poutine, incitera 13 États européens à rejoindre l’OTAN, encerclant aujourd’hui la Russie et lui mettant la pression militaire.

Ainsi, fin 2018 un nouveau commandement OTAN supplémentaire va être créé à Ulm, en Allemagne. tout en affirmant sans rire que l’agité du sabre, c’est Poutine !

La réponse du berger à la bergère sera l’annexion de la Crimée et l’invasion du Donbass en 2014. Situation assez semblable au départ à celle du Kosovo, sauf que cette fois, c’est une minorité russophone qui exige son indépendance.

Du coup, hors de question pour l’axe du Bien (Nous) de les défendre avec le même zèle. Cette fois, aucune précipitation pour reconnaître le Donbass qui entend rester dans la sphère russe et ne veut ni de l’Europe, ni de l’OTAN.

L’Euromaïdan de 2014 vendu comme une manifestation pour la liberté et la démocratie en Ukraine a abouti à une explosion de chaos et de terreur soigneusement occultés des médias qui préfèrent le silence plutôt que de devoir se déjuger.

Poussée par Bruxelles et l’OTAN, l’Ukraine continue les hostilités, au mépris des accords de Minsk 2 que Kiev a signés et que Paris a cosignés.

Dernier épisode, la prétendue mort, à son domicile de Kiev, d’Arkadi Babtchenko, journaliste russe connu pour son opposition féroce au Kremlin dont la photo du corps touché de trois balles dans le dos a été diffusée. Sauf que… c’était une mise en scène ! Arkadi Babtchenko est bien vivant. Manipulation orchestrée maladroitement par les services secrets ukrainiens, forcés de la reconnaître…

Elle doit une fois de plus nous inciter à bien peser nos indignations.

Certes, ne soyons pas naïfs, le Kremlin n’est pas le dernier à bidouiller les faits, qu’il s’agisse des forces russes envoyées dans le Donbass, du vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine (298 morts), de l’affaire Skripal ou des ingérences dans les élections à l’étranger, mais l’affaire Babtchenko démontre que nous devons aussi prendre garde à nos amis, lesquels, pas plus que les méchants, n’ont le monopole de la vertu.

Bilan de tout ceci : C’est aujourd’hui au président Trump fortement tutoré par Carlyle qui tire les ficelles en coulisse et auquel il doit son élection, de renvoyer l’ascenseur. D’abord bien entretenir l’enlisement du conflit syrien, magnifique occasion qui déstabilise l’Europe par l’afflux de réfugiés, ensuite acculer la Russie à réarmer à outrance, enfin entretenir en sous-main les conflits locaux pour mieux asseoir la nécessité de l’OTAN et faire de l’Europe le premier client en matière d’achat d’armes.

Dernières nouvelles : le Conseil de sécurité nationale et de défense d’Ukraine (CSNDU) autorise l’importation d’armes US par des entreprises qui pourront passer des accords avec les partenaires étrangers (devinez qui !) pour exporter et importer directement des armes. Bref, que du bonheur.

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