22 janvier 2022

Ukraine : la face cachée des intérêts américains

Par Philippe Joutier

Pour les États-unis, L’union Européenne c’est d’abord l’OTAN, donc un fantastique débouché.  L’Europe est un gros client et les tensions réelle ou provoquées ne peuvent que satisfaire les États-Unis qui voient les conflits en cours ou à venir comme autant d’opportunités commerciales. « l’UE ne doit pas se substituer à l’Otan » et ne doit pas fermer ses marchés de défense aux Américains » (Jens Stoltenberg, secrétaire générale de l’OTAN).

Tentons d’analyser la crise ukrainienne actuelle avec ce filtre : 

Elle trouve ses sources après la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. Vaclav Havel devenu président de la Tchécoslovaquie et Genscher, ministre allemand des affaires étrangères proposent  de remplacer l’OTAN  par un organisme proprement européen : l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Pour les États-Unis, pas question de supprimer l’OTAN, Trop d’intérêts sont en jeu. Ils vont juste faire croire qu’ils lâchent un peu de lest.  Le 10 février 1990 à Moscou, accord entre Kohl, chancelier d’Allemagne de l’Ouest et Gorbatchev secrétaire général du Parti communiste de l’URSS : réunification allemande mais en contrepartie, pas d’extension de l’OTAN. James Baker pousse le culot jusqu’à contraindre Gorbatchev à accepter que l’Allemagne réunifiée soit adhérente   à l’OTAN ! Toujours avec la garantie absolue que l’OTAN remaniée refuserait à jamais toute demande d’adhésion des anciens pays du pacte de Varsovie. Les analystes de l‘OTAN écrivaient en 1991 : « Ni au siège de l’OTAN à Bruxelles, ni ailleurs dans le monde occidental, il ne semble y avoir d’intention d’étendre le Traité de l’Atlantique Nord à d’autres pays d’Europe. Une telle orientation serait contraire aux intérêts des alliés de l’OTAN comme à ceux des pays d’Europe centrale et orientale, car Moscou ne manquerait pas de considérer comme une provocation intolérable toute tentative de repousser la frontière de l’OTAN jusqu’à la Bug – ce qui aurait pour effet de renforcer la position du camp des réactionnaires en Union soviétique » (https://www.nato.int/docu/revue/1991/9102-03.htm).

Propos confortés par Douglas Hurd, ministre anglais des affaires étrangères le 26 mars 1991  : « L’OTAN n’a aucunement l’intention d’inclure la Pologne, la Roumanie, la Hongrie ou la Tchécoslovaquie. »

En 1991, après la chute de l’URSS, la Crimée devient République autonome au sein de l’Ukraine indépendante, capitale Kiev. Ses territoires de l’Est, ceux de Crimée et du Donbass (pays du Don) sont russophones, de culture Russe et se veulent Russes.  Viktor Ianoukovytch refuse donc l’Union européenne. Décision qui provoque à Kiev des manifestations pro-européennes soutenues en sous-main par les États-Unis et la CIA. Viktor Ianoukovytch est remplacé par le pro-européen Oleksandr Tourtchynov. Kiev prétend   européaniser à marche forcée et interdire l’usage de la langue russe. En réaction le 18 mars 2014, par référendum, la Crimée fait sécession, et réclame son intégration à la Russie qui l’accepte, considérant illégitime ce nouveau gouvernement ukrainien.

L’Ukraine ne reconnaît pas ce référendum. Pas davantage l’Union Européenne, au contraire de la promptitude avec laquelle elle avait acclamé l’indépendance du Kosovo, pourtant vieux pays Serbe, aujourd’hui entre les mains de la mafia albanaise. Autre similitude : celle des Comores. Mayotte souhaitait rester Française refusant le résultat du referendum qui faisait de l’archipel un territoire indépendant. La France ne reconnue pas le referendum et depuis conserve Mayotte contre l’avis de l’ONU.

Belle opportunité en tout cas pour persuader l’Europe de la menace russe. Et continuer son encerclement dans le viol réitéré par l’OTAN des accords du 10 février 1990  

Dès 1997, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie rejoignent l’OTAN. L’indépendance du Kosovo, rendra furieux Poutine et l’incitera à réarmer, ce qui était très précisément l’objectif recherché. Savamment exploitée, cette crise incitera 13 États européens à rejoindre l’OTAN, encerclant aujourd’hui la Russie et faisant exploser les budgets militaires.

La réponse sera l’annexion de la Crimée et l’invasion du Donbass en 2014. Magnifique motif pour créer   en 2018 un commandement OTAN supplémentaire à Ulm, au motif de défendre l’Europe contre la volonté belliciste de Poutine. Depuis 2017 l’OTAN   et les Etats unis multiplient les exercices militaires en Pologne ou en mer noire pour entretenir cette psychose d’inquiétude en Europe et vendre leurs dernières productions.

Une guerre entre Russie et Etat-Unis serait commercialement préjudiciable. Un sursis sera obtenu, soyez en sûr.  Bien sûr pour le garantir, il conviendra tout de même de s’armer davantage, en matériel made in USA, le seul vraiment efficace.

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