5 juillet 2022

Turquie : quelles contreparties ?

Par Philippe Joutier

Les États-Unis ne sont pas les seuls gagnants de la crise ukrainienne

Conséquences de la guerre russo-ukrainienne, la Turquie membre de l’OTAN depuis 1952, plus que jamais incontournable, est courtisée par la Russie et l’Europe. Qui entend bien en profiter. Oubliées les foucades impérialo-religieuses d’Erdogan. Aujourd’hui, il accepte l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN. En remerciement de toute cette bonne volonté aura-t-il les mains libres pour régler une bonne fois le sort des Kurdes ?

Rappel :

En 1920, le traité de Sèvres imposait à l’empire ottoman la création d’un État kurde pour une population de trente à quarante millions de ressortissants. Dès lors la répression ne va jamais s’arrêter. Leur territoire, le Kurdistan est un composite de bouts d’états faits de Turquie, d’Iran, d’Irak et de Syrie. En 1987, Saddam Hussein fait gazer 200 000 Kurdes par son gendre qui en gardera le nom d’Ali le chimique. La Turquie persécute systématiquement les Kurdes, considérés comme du lumpen prolétariat, et leurs élus au Parlement ou les emprisonne. Ceux-ci vont basculer dans la lutte armée avec le fameux PKK ou Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et son chef Abdullah Öcalan. Mais, comme l’OTAN ne peut rien refuser à la Turquie au motif de sa position géographique et de la base militaire d’Incirlik, Erdogan a obtenu la complicité de l’Europe et des États-Unis pour inscrire le PKK sur la liste noire des organisations terroristes, ce qu’il n’est pas du tout. En février 1999 la Turquie s’en frotte les mains et peut ainsi en toute impunité organiser avec des barbouzes de la CIA et du Mossad l’enlèvement d’Öcalan qui croupit toujours dans la prison d’İmralı.

La partie Kurde Syrienne est devenue un territoire autonome le Rojava au Nord Est que les Kurdes ont largement étendu et transformé en État avec une relative stabilité. Ils y entretiennent une armée suffisamment efficace pour avoir pu écraser Daech dont ce sera le premier échec, à la bataille de Kobané en 2014. Une bataille gagnée malgré la bienveillance de l’armée turque pour les islamistes dont elle aidait même la logistique. Les vidéos montrent les soldats turcs discutant tranquillement avec les salafistes. La Turquie attaquera encore les Kurdes et occupe Afrin en 2018. Puis arrive l’attentat de Suruc en 2015 attribué officiellement aux salafistes, avec au moins trente Kurdes assassinés. Pourtant les Kurdes doutent des auteurs, considérant que cet attentat tombe à pic pour laisser le champ libre à la Turquie dans une lutte antiterroriste affichée comme globale, mais davantage dirigée contre eux que contre les salafistes.

Le 17 avril, l’armée turque a investi la région de Zab, ajoutant ainsi à une succession d’interventions au nord de la Syrie et de l’Irak et à des frappes ciblées de drones turcs. Silence des Européens. Où sont nos moralisateurs télévisuels qui vantaient avec des voix pleines de trémolos, la courageuse résistance des Kurdes contre Daech à la bataille de Kobané ?

Lors d’une apparition publique le lundi 23 mai, dans un chantier naval militaire sur la mer de Marmara, Erdoğan a annoncé son intention d’occuper autour de Zab une bande de terre de trente kilomètres de large le long de la frontière nord syrienne. Et il annonce le 1er juin devant le Parlement des opérations militaires contre deux localités du nord de la Syrie visant les combattants kurdes plus que jamais qualifiés de terroristes. Merci L’OTAN.

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