Brèves d’Europe mi-juillet 2016
Union européenne. La Russie doit-elle être considérée comme une « menace » ? Dans leur déclaration finale du sommet de Varsovie, les Alliés évitent d’employer ce terme, à l’exception des pays baltes et de la Pologne. Le rôle de la Russie en Ukraine et en Crimée n’est pas qualifié de « menaçant », mais est décrit comme « portant atteinte à l’ordre fondé sur les règles en Europe. »
De son côté, Hollande a estimé que la Russie « n’est pas une menace ni un adversaire ». C’est « un partenaire qui, c’est vrai, peut parfois utiliser la force ». Il a affirmé que « l’Otan n’a pas du tout vocation à peser sur les relations que l’Europe doit avoir avec la Russie », ce que pensent également l’Allemagne et l’Italie.
Frontex. Le patron, Fabrice Leggeri, un Français, est venu annoncer à Paris que l’agence européenne Frontex, chargé de la sécurité des frontières du continent, allait bientôt passer la vitesse supérieure pour endiguer ou en tout cas canaliser au mieux le flux des migrants, qui ne s’interrompt guère. Il est en moyenne de 50 par jour en Grèce et de 750 en Italie.
Le budget annuel de l’agence sera porté de 250 à 330 millions d’euros en 2017 et son personnel au siège – situé à Varsovie –, de 350 à 1 000 employés d’ici à 2020. Elle pourra mobiliser « en moins de 3 jours » une réserve de 1 500 agents d’intervention. Mais à quand une bonne coordination des services entre les différents pays ?
Russie. Moscou attend « une explication détaillée des renforcements tous azimuts » de l’OTAN, a déclaré, dans une réaction assez mesurée, un porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, à l’issue du sommet de l’OTAN, les 8 et 9 juillet, à Varsovie, assurant que les alliés concentraient leurs efforts « sur l’endiguement d’une menace venant de l’Est, qui n’existe pas. »
Angleterre. Le Parti travailliste est menacé d’implosion. Forte d’une motion de défiance de 80 % des députés du Labour, Angela Eagle veut prendre la place de son leader, Jeremy Corbyn, qui n‘entend pas démissionner. Ce dernier aurait encore le soutien des syndicats.
Le calendrier politique s’est soudain accéléré en Grande-Bretagne. Faute d’adversaire, Andra Leadsom ayant jeté l’éponge, Theresa May a été intronisée Premier ministre à peine David Cameron avait il annoncé sa démission. Mercredi 13, Theresa May s’installe au 10 Downing Street, après les visites d’usage auprès de la reine d’Angleterre… Elle a commencé sa carrière dans la banque après des études de géographie à Oxford, où elle a rencontré son mari, Philip, conservateur et financier lui aussi. Le couple n’a pas d’enfant. Superbement réélue en 2010 dans sa circonscription de Maidenhead (ouest de Londres), elle a été nommée Ministre de l’intérieur par M. Cameron lors du retour des tories au pouvoir en 2010.
Les deux principales cordes à son arc – immigration et finance – et sa réputation de dureté font d’elle une redoutable négociatrice pour les 27 de l’UE. Lundi, elle a promis d’obtenir « le meilleur accord pour la Grande-Bretagne » et de « façonner son nouveau rôle dans le monde. »
Discrète sur sa vie privée – on sait seulement qu’elle aime les randonnées en montagne, le cricket, la cuisine et qu’elle a un diabète de type 1 –, allergique aux mondanités, elle considère Twitter comme une perte de temps. Elle parle toujours de ce qu’elle fait, jamais de qui elle est.
Surprise, surprise : Theresa May a fait sensation en confiant le Foreign Office à Boris Johnson, l’ancien maire de Londres et chef des pro-Brexit et qui s’était grillé en annonçant qu’il renonçait au poste de Premier ministre. Et c’est David Davis, ancien secrétaire aux Affaires européennes qui prend la tête d’un ministère entièrement dédié au Brexit.
Ses futurs interlocuteurs se souviendront-ils des propos de Boris Johnson qualifiant Obama d’à « moitié kenyan », Hillary Clinton d’ « infirmière sadique d’un hôpital psychiatrique » et le turc Erdogan de « fantastique branleur […] avec l’aide d’une chèvre ». Jeudi soir, M. Johnson a été hué lors de la réception du 14 Juillet à la résidence de l’ambassadeur de France.
Allemagne. Championne de la cause de l’accueil des réfugiés en Europe, la chancelière allemande a reconnu que les vagues migratoires en direction du continent avaient été utilisées par des organisations terroristes pour y faire entrer certains de leurs hommes. Confirmant ainsi les propos du chef des renseignements allemands, Hans Georg Maassen.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.