Brèves d’Europe
Union européenne. Inutile de dire que devant l’éclatement constaté des partis politiques bousculés dans les pays de l’Union, la désignation du futur président de la Commission devient très problématique. Le PPE demeure majoritaire et compte imposer son candidat, Manfred Weber soutenu également par Angela Merkel. Mais cela risque de n’être pas suffisant. Les jeux sont ouverts.
La constitution d’un grand parti eurosceptique à Bruxelles s’avère difficile. Les Polonais du PiS, récusent le RN, accusé d’être le cheval de Troie des Russses, le Fidesz du Hongrois Viktor Orban entend siéger au PPE.
Avec la Ligue italienne, l’AfD allemande, le FPÖ autrichien, le Parti des vrais Finlandais, les Belges du Vlaams Belang, le Vox espagnol et d’autres formations européennes peuvent avec le RN former un groupe de 80 membres. Loin derrière les dominants que sont le PPE, le sociaux-démocrates et les centristes.
Allemagne. Le commissaire du gouvernement allemand en charge de l’antisémitisme a mis en garde contre le port de la kippa dans le pays, en l’expliquant par « la levée des inhibitions et un manque de considération qui augmentent dans la société. »
Le grand gagnant de ces élections, ce sont les Verts qui raflent 21% des voix. Le SPD s’effondre à 16 %. Avec 10,5 % la droite nationale AfD fait mieux qu’en 2014 (3,5 %). Pour la première fois de leur histoire, les Verts sont arrivés en deuxième position à l’échelle nationale, derrière les conservateurs (CDU- CSU), mais devant les sociaux-démocrates (SPD). Sauf que les Verts allemands ne pavoisent pas à gauche comme leurs homologues (?) Français.
Angleterre. Avec l’annonce de la démission de Theresa May, les militants du parti conservateur devront départager les huit prétendants à sa succession et ce d’ici la fin juillet. Le grand favori étant Boris Johnson qui est partisan d’un Brexit dur, c’est-à-dire sans négociation. Sportif et très British à savoir qu’ils vont nous les casser une fois de plus !
Ces Européennes sont un quasi séisme politique pour la perfide Albion. Lors des législatives de 2017, 85 % des Britanniques avaient voté pour l’un des deux grands partis – conservateur et travailliste. Dimanche, ils ont été moins d’un quart à le faire – 14,6 % pour le Labour et 8,8 % pour les tories. Nigel Farage avec son Parti du Brexit culmine à plus de 33% des suffrages.
Du coup, Il exige même d’être incorporé dans la future équipe chargée de renégocier le Brexit avec les Vingt-Sept, tout en prônant une issue qui n’exige guère de négociation : la rupture brutale avec l’UE sans accord. Brutal qu’on vous dit. C’en est fini du jeune prodige de 31 ans, à la tête de l’État autrichien. La campagne pour les législatives commence.
Autriche. L’élection est intervenue en pleine crise politique, à la suite du scandale qui a entraîné la démission du vice-chancelier, Heinz-Christian Strache (FPÖ). Son parti sort affaibli du scrutin (17,5 %), mais pas brisé. Il conserve sa base sociale, avec 50 % des voix chez les ouvriers par exemple. Le parti ÖVP (conservateur) du chancelier Sebastian Kurz est le grand vainqueur du jour, avec 34,5 % des voix.
Sebastian Kurz, le chancelier autrichien a été démis de ses fonction suite au vote d’une motion de censure déposée par l’opposition sociale-démocrate avec l’appui du parti écologiste Jetzt et des populistes du FPÖ.
Belgique. Le contraste entre le Wallonie et Bruxelles d’une part, et la Flandre d’autre part est plus net que jamais. Chez les francophones, la gauche (PS), les écologistes (Ecolo) et les libéraux (MR) dominent très largement la scène politique, sans présence des populistes.
Au Nord, chez les Flamands, les deux partis nationalistes tiennent la corde : le N-VA (droite) arrive en tête, mais recule face au Vlaams Belang (populiste) en forte progression (18,4 % ; +12,5 points).
Bulgarie. Le parti de centre droit Gerb, au pouvoir presque sans discontinuer depuis dix ans, a réussi à neutraliser sur le plan électoral les dommages causés par les scandales immobiliers d’achats à prix cassés d’appartements luxueux à Sofia. Gerb, 30,94 %, socialistes, 24,24 %, minorité turque musulmane, 16,36 %, populistes 7,20 %.
Chypre. La nouveauté vient de l’élection de Niyazi Kizilyurek. Cet universitaire chypriote turc, qui vit dans la partie grecque, a réussi son pari de se faire élire grâce à des voix des deux communautés. Il sera le premier Chypriote turc à siéger à Bruxelles (29,02 %-2 sièges). Parti progressiste des travailleurs, 27,49 % Parti démocrate, 13,80 %, Mouvement social-démocrate, 10,58 %.
Danemark. La droite nationale est à la baisse. Le Danske Folkeparti (DF) n’obtiendrait que 11,8 % des voix, contre 26,6 % en 2014. Son recul s’explique dans une large mesure par le fait que les grands partis de gouvernement se sont alignés sur ses positions en matière de restriction de l’immigration
Espagne. Manuel Valls, 56 ans, a encaissé une sévère défaite aux élections municipales de Barcelone. Arrivé en 4e position avec 13 % des voix (80 % des votes dépouillés), loin derrière la maire actuelle, Ada Colau, et l’indépendantiste Ernest Maragall, au coude-à-coude, l’ancien Premier ministre n’a pas réussi son pari : il ne sera pas maire de la ville qui l’a vu naître.
Le Parti socialiste ouvrier (PSOE) améliore son score, en un mois, de 1,6 point à 30,3 % et gagne quatre sièges de plus au Parlement européen où il devrait compter 18 représentants. Le Parti populaire (PP) a regagné des voix à droite (19,5 % contre 16,7 %) et comptera 11 à 12 élus à Strasbourg et Bruxelles contre 16 auparavant. Vox, droite nationaliste, avec 8,2 % des voix obtient de 4 à 5 députés.
Estonie. Le parti centriste estonien, pour s’être allié aux europhobes nationalistes du parti populaire conservateur d’Estonie (Ekre), a été lâché par une partie de son électorat traditionnel. Celui-ci semble s’être reporté auprès des socialistes, qui multiplient leur score par trois : Parti de la réforme (libéraux), 26,20 %, Socialistes, 14,40 %, droite nationale 12,70 % (1 siège).
Finlande. Le parti des Vrais Finlandais (PS) est également à la baisse puisqu’il n’arrive qu’en cinquième position (13,2 %), alors qu’il talonnait les sociaux-démocrates aux législatives d’avril dernier. Le parti de droite KOK est en tête aux Européennes, alors que le Parlement s’apprête à investir un Premier ministre de gauche.
Grèce. Grande claque pour le parti d’Alexis Tsipras non seulement aux européennes mais aussi locales et régionales. Syriza (gauche radicale) n’a obtenu que 23,8 % des voix aux européennes, devancé de près de neuf points par le parti conservateur, Nouvelle Démocratie (33,3 %). Dans dix des treize régions, le parti conservateur arrive en tête face à Syriza. Du coup, il a annoncé des élections législatives anticipées.
Hollande. Surprise, le Parti du Travail (PvdA, social-démocrate) est arrivé en tête (18 %) alors que les deux partis radicaux de droite n’obtiennent au total que 15 % des suffrages. La gauche néerlandaise a bénéficié de l’aura de son chef de file, Frans Timmermans, ancien ministre des Affaires étrangères, bras droit de Jean-Claude Juncker.
Hongrie. Avec 56 % des suffrages, le parti national-conservateur de Viktor Orban, le Fidesz, triomphe en améliorant son score des législati ves d’avril 2018 (49,27 %). Orban est maître chez lui, face à une opposition très divisée, dont aucun parti (socialiste, libéral ou populiste) ne dépasse sensiblement les 10 % des voix.
Irlande. Le chef de gouvernement Leo Varadkar, en tournée dans le pays, avait dramatisé l’enjeu de ce scrutin, « le plus important pour l’Irlande » dans le contexte du Brexit. Son parti en tire les dividendes : le Fina Gael pourrait atteindre son meilleur score en sièges (29%), Fianna Fail Party (15%) les Verts (15%). Ce sont des estimations qui restent à confirmer.
Italie. Matteo Salvini a enregistré un plébiscite personnel portant la Ligue au-delà des 34% des suffrages, très loin devant le Parti démocrate (22,7%) et ses alliés gouveernementaux du Mouvement 5 étoiles qui se sont effondrés à 17%. Ses décisions brutales contre les migrants, sa politique sécuritaire et sa défense des valeurs chrétiennes ont permis à celui que ses partisans surnomment «le capitaine» de s’imposer comme l’homme fort de la politique italienne.
Lettonie. Les partis de droite s’imposent au terme des européennes. Le premier ministre de la coalition actuelle, Arturs Krisjanis Kariņs, sort renforcé du scrutin avec la victoire des conservateurs d’Unité alliés aux partis régionaux (36,24 %), le centre gauche (17,45 %) les réformistes (16,40 %) et les libéraux (12,42 %).
Lituanie. Les partis pro-européens ont remporté les deux scrutins, une élection présidentielle couplée aux Européennes, qui étaient en jeu dimanche 26 mai en Lituanie : Union de la patrie (19,28 %), Parti social-démocrate (16,14 %) les Verts (12,86 %).
L’économiste de 55 ans Gitanas Nauseda, novice en politique, a largement remporté l’élection présidentielle en Lituanie hier, sa rivale Ingrida Simonyte reconnaissant sa défaite à l’issue d’une campagne marquée par la question des inégalités sociales.
Luxembourg. Le Parti démocrate (DP), formation du premier ministre Xavier Bettel, obtient une victoire très courte avec 21,44 % des voix. Il devance de 0,34 points le Parti chrétien-social (CSV) celui de Jean-Claude Juncker. Les Verts 18,91%, Parti socialiste, 12,19%.
Malte. Comme le prévoyaient des sondages, le Parti travailliste maltais remporte la victoire, recueillant 54 % (4 sièges) des sufrages en devançant le Parti nationaliste – conservateur – qui obtient 38 % des voix 2 sièges).
Pologne. L’opposition était parvenue à s’unir contre le pouvoir conservateur du PiS, mais elle ne gagne pas son pari : avec 39 % des voix, elle est derrière le PiS (42 %), alors que des élections législatives auront lieu en novembre prochain.
Portugal. Sans surprise, les socialistes au pouvoir depuis 2015 remportent haut la main le scrutin avec 33,4 % des voix, passant de 8 à 9 sièges au Parlement européen.
République tchèque. Victoire du premier ministre Andrej Babis dont la liste ANO arrive largement en tête avec 21,18 % des suffrages, devant les conservateurs de l’ODS (14,54 %) et le Parti pirate tchèque (13,95 %). Opposé à l’approfondissement de l’intégration européenne et aux quotas de migrants par pays, le premier ministre libéral populiste a également maintenu sous la barre des 10 % la liste du parti populiste SPD.
Roumanie. Les pro-européens de centre droit sont arrivés en tête aux élections européennes dimanche en Roumanie, infligeant un sérieux revers au gouvernement de gauche critiqué par Bruxelles pour ses reformes de la justice, selon un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote.
Russie. Les journalistes étaient nombreux pour assister à une soutenance de thèse d’une certaine Katerina Tikhonova, autrement plus connue comme étant la fille de Vladimir Poutine. La jeune femme a disserté sur les « problèmes mathématiques de correction de l’activité des récepteurs mécaniques vestibulaires. »
Slovaquie. Le parti libéral de la présidente élue Zuzana Caputova, le PS/Spolu, est arrivé en tête aux élections européennes en Slovaquie, a affirmé dimanche le président sortant Andrej Kiska.
Suède. Malgré une forte progression de la droite et les percées populiste et écologiste, le Parti social-démocrate des travailleurs (SAP) a limité la casse avec 23,6 %. Viennent ensuite le Parti modéré de rassemblement (16,80) et les nationaux des Démocrates de Suède 15,40 %. Les Verts sont à 11,40 %.
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