Brèves d’Europe
Union européenne. Pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne, le budget de la Politique agricole commune (PAC) va diminuer, au point, tout un symbole, de perdre sa place de premier budget de l’UE au profit de la politique régionale (fonds structurels).
Le coup de tonnerre romain confirme l’intuition : à l’échelle du continent, le condominium droite-gauche est à l’agonie et l’avenir politique de l’UE va se jouer, dans onze mois, sur un affrontement entre ceux qui entendent moderniser le système à marche forcée et ceux qui cherchent à le dynamiter.
Ce sera Emmanuel Macron et une alliance aux contours encore flous, contre l’Italien Matteo Salvini, le Hongrois Viktor Orban ou encore le Polonais Jaroslaw Kaczynski. L’ambition reste la même : ouvrir un espace politique entre les deux forteresses conservatrices et sociales-démocrates qui font la loi dans l’UE depuis deux générations. Les premiers pointages pour mai 2019 montrent que les deux grands partis n’auront plus, ensemble, la majorité dans l’hémicycle.
La réunion des ministres de l’intérieur à Luxembourg sur les problèmes d’immigration s’est achevée, comme il fallait s’y attendre, sur un constat d’échec de la réforme du droit d’asile en Europe. Du coup, le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, qui ne s’était pas déplacé, menace de renvoyer 500 000 migrants et de fermer les ports de son pays.
Pas moins de 18 000 militaires de 19 pays ont ainsi été mobilisés en Pologne et dans les États baltes dans le cadre de la 8e édition de l’exercice Coup de sabre qui se déroule du 3 au 15 juin. La Pologne pourrait débourser entre 1,2 et 1,7 milliard d’euros pour financer le stationnement d’une brigade américaine. Ces derniers mois, l’Otan a multiplié les exercices le long des frontières russes.
Otan. Lors d’une réunion de l’Otan à Bruxelles, les ministres ont dévoilé un nouveau plan pour renforcer leur présence dans toute crise européenne avec le déploiement de 30 bataillons de troupe, 30 escadrons d’avions et 30 navires de guerre dans les 30 jours. Les détails du plan, établi par les États-Unis et devant être en place d’ici à 2020, restent peu précis.
Allemagne. Depuis le vendredi 1er juin, chaque bâtiment officiel de « l’État libre de Bavière » doit arborer dans son entrée une croix chrétienne. Ainsi en a décidé Markus Söder le ministre président CSU du Land. À cinq mois des élections, il entend juguler la tentation de ses électeurs de voter AfD.
Alexander Gauland, n° 2 du parti AfD, a déclaré qu’Adolf Hitler et les nazis n’avaient été qu’une « fiente d’oiseau en mille ans d’histoire allemande à succès […] Nous avons une histoire glorieuse et celle-ci a duré plus longtemps que ces douze fichues années. »
La réaction d’Angela Merkel à l’égard du changement de gouvernement en Italie est la suivante, « la solidarité entre partenaires européens ne peut jamais aboutir à une union des dettes ». L’une parle de fric, l’autre fait de la politique. Concernant l’Europe, le discours de Merkel est purement économique.
Avant son départ pour le Canada où se tient la réunion du G7 la chancelière, Angela Merkel, a déclaré s’agissant du Grand Satan, « nous ne devrions pas juger les États-Unis trop sévèrement […] Mais, nous, les Européens, devons nous occuper davantage de nous-mêmes ». Merkel, toujours entre deux…
Les relations germano-américaines sont tendues. Donald Trump est plus impopulaire que jamais outre-Rhin. « Les Allemands se sentent attaqués. Ils sont conscients que Trump attaque l’ordre libéral international qui profite tant à l’Allemagne. En outre, ils ont l’impression que Trump met un point d’honneur à affaiblir ce pays en particulier », constate un observateur.
Danemark. Le Premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, a annoncé que son pays était en discussion avec l’Autriche et « d’autres pays » pour la mise en place d’un « nouveau régime européen de l’asile ». Point central du dispositif : la création de « centres communs de réception et d’expulsion en Europe », mais hors du territoire de l’UE semble-t-il. En clair, des camps de rétention, où se retrouveraient des migrants ne pouvant prétendre à une demande d’asile, ou ne pouvant être rapidement renvoyés.
Espagne. Avec le départ de Mariano Rajoy, le parti libéral Ciudadanos a le vent en poupe. D’autant qu’il s’est fâché avec le Parti populaire (PP) et le parti socialiste. Il est désormais le seul parti capable de mener une opposition musclée, tant le PP est démonétisé par les scandales. À l’Assemblée, avec ses 34 députés, il joue un rôle d’arbitre. Albert Rivera, patron de Ciudadanos, l’homme fort de demain ?
Le nouveau chef du gouvernement, le leader socialiste Pedro Sanchez, va être sur la corde raide en permanence vu qu’il ne dispose que de 84 députés sur les 350 que compte le Congrès des députés. C’est là l’un des paradoxes de la constitution espagnole, le chef du gouvernement peut changer mais pas la majorité parlementaire. Or, au Congrès comme au Sénat, le Parti populaire de Mariano Rajoy est majoritaire avec le Ciudadanos. Olé !
Pour son exécutif de transition, le chef du Parti socialiste, Pedro Sánchez, a fait un choix féministe, européiste. Et n’a confié que 6 portefeuilles sur 17 à des hommes dont deux sont gay ! La préférence a été donnée aux compétences au détriment des appartenances politiciennes. On verra bien à l’usage.
Italie. Lors d’un meeting en Vénitie, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur a déclaré : « La planque, c’est fini. Les clandestins doivent faire leurs valises et partir dans le calme ». Le chef de file des souverainistes italiens a annoncé qu’il ferait fermer les ports italiens aux navires des organisations humanitaires ayant secouru des migrants en mer.
Il s’en est, à nouveau, pris à la Commission européenne « qui veut imposer 100 000 immigrés de plus à l’Italie ». « La Sicile ne deviendra pas le camp de réfugiés de l’Europe », a-t-il proclamé en annonçant l’ouverture prochaine de centres d’expulsions.
Au Luxembourg, l’Italie enverra une délégation pour dire non : « Les propositions de la Commission pénaliseraient une fois de plus les pays européens riverains de la Méditerranée et feraient le jeu de l’Europe du Nord. C’est inadmissible. L’Italie ne doit plus rester seule et la Sicile ne peut pas devenir le plus grand camp de réfugiés d’Europe. Nous ne l’admettrons pas. L’Europe doit maintenant passer à l’action », lance Matteo Salvini.
Allusion explicite au fait que l’Italie pourrait se ranger du côté de Viktor Orban et chercher à prolonger en Méditerranée centrale l’axe des pays du pacte de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) réfractaires à la politique des quotas de Bruxelles.
Russie. Vladimir Poutine, faisant la nique à Trump, a, de son côté, invité le leader nord-coréen à se rendre en Russie en septembre. Moscou a proposé à Kim Jong-un de se rendre au Forum économique oriental, qui aura lieu en septembre à Vladivostok, dans l’Extrême Orient russe.
Le premier déplacement de Vladimir Poutine depuis sa réélection est pour l’Autriche. Normal, car ce pays a refusé d’expulser les diplomates russes dans la foulée de l’affaire Skripal. Sur le plan économique, l’Autriche est aussi une carte maîtresse.
Vienne reste le principal centre de distribution d’Europe centrale pour le gaz arrivant de Russie. L’accord gazier qui lie les deux pays a été prolongé jusqu’à 2040. Moscou apprécie aussi le travail mené par Vienne en faveur du projet de gazoduc Nord Stream 2, dont la construction prévue dans la Baltique inquiète nombre de pays d’Europe orientale qui craignent une dépendance accrue à l’égard de Moscou et un abandon de l’Ukraine.
Et comme le confirme Poutine, « Nous avons plutôt intérêt à ce que l’Union européenne soit florissante, puisque c’est notre premier partenaire économique. » Et le chef du gouvernement, Sebastian Kurz milite pour l’annulation des sanctions à l’égard de la Russie.
Vladimir Poutine est longuement revenu sur les promesses de son nouveau mandat – le quatrième – courant jusqu’en 2024 : augmenter l’espérance de vie et redresser la démographie déclinante de la Russie, diviser par deux la pauvreté et faire entrer son pays dans les cinq premières économies mondiales.
Slovénie. L’ancien Premier ministre conservateur, Janez Jansa, est arrivé en tête des législatives slovènes dimanche 3 juin, avec 25 % des voix. Mais ce proche du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui a fait campagne sur le spectre d’une invasion migratoire, n’est pas assuré de pouvoir former une majorité.
Suède. Ce pays a décidé de réarmer et le Parlement recommande d’allouer 400 millions € à la reconstruction de la défense totale du pays. En fait, les Suédois craignent un conflit avec la Russie, nommément désignée.
Depuis 2015, le pays a investi massivement dans son armée, rétabli le service militaire obligatoire, remilitarisé l’île de Gotland. L’Agence nationale de la protection civile, chargée de coordonner les efforts des agences gouvernementales, régions et associations, travaille sur la base de quatre scénarios.
Fin 2016, les 290 communes ont été informées que leur gestion de crise en temps de paix devait désormais prendre en compte l’hypothèse d’un conflit armé. Bizarre cette psychose. Morale de l’histoire de la directrice de la sécurité : « Si nous sommes prêts pour la guerre, nous pourrons affronter n’importe quelle crise ». Le « régime suédois » les a rendus stupides.
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