25 février 2021

Barkhane, barka ?

Par Jean-Pierre Brun

« Barkhane » faut-il le rappeler, est une opération militaire au Sahel et au Sahara menée depuis août 2014 par l’armée française, avec une aide secondaire (et le plus souvent très secondaire), contre les groupes armés salafistes, djihadistes nomadisant dans la région.

Il faut toujours s’attarder sur les raisons qui ont poussé à attribuer tel nom de baptême à tel type d’opérations. Barkhane désigne des dunes en forme de croissant, mouvantes sous l’effet de vents puissants. Tout militaire français connaît les difficultés à atteindre des cibles mouvantes et surtout à résister au puissant vent de l’histoire qui, depuis le changement climatique intervenu dans les années cinquante, tend irrésistiblement à vous renvoyer dans une de ces rares casernes métropolitaines ayant depuis miraculeusement échappé aux vagues budgétaires de la démilitarisation du territoire.

Quel avenir pour Barkhane ? Barkhane, barka ? En arabe algérien barka se traduit par « ça suffit ». Une voie lactée d’étoiles, trop souvent filantes, est priée de se pencher sur la question avant que les têtes d’œuf gouvernementales puissent en décider.

La stratégie sahélienne de la France vise à ce que, à terme, les états partenaires acquièrent la capacité d’assumer leur sécurité de façon autonome. Projet hautement louable à un détail près : en Afrique subsaharienne, un tel concept est inaudible, proprement incompréhensible, du fait d’une réalité sociologique liée au clanisme voire au tribalisme ambiant qui, notamment, rend aléatoire tout tracé de frontière. Aujourd’hui, pour une partie de plus en plus importante des populations concernées, la meilleure façon d’assurer sa propre sécurité, c’est de gagner l’Europe et la France plus particulièrement.

Dès le lendemain des indépendances africaines était posée la question de la pérennité et de la sécurité de ces états embryonnaires qui, à peine nés, s’enfonçaient déjà dans des guerres civiles interminables.

Alors que le président De Gaulle enclenchait sa politique irréversible de décolonisation, Félix Houphouët-Boigny l’Ivoirien avait été lucide. Pour celui qu’on appelait déjà « Le Sage », une indépendance immédiate ne pouvait qu’être porteuse de déconvenues.

À ses yeux « une indépendance politique sans indépendance économique serait vaine ». Il préconisait en revanche une transition en douceur et dans la durée au sein de l’ensemble français. Oui mais le général avait hâte de se débarrasser de la présence de « ces rois nègres » (sic) qui l’entravaient dans sa marche vers la reconnaissance universelle de son génie politique. Génie qui lui permettrait de slalomer entre les blocs américains et soviétiques (cf. son inoubliable discours de Phnom Penh).

René Dumont, agronome, pionnier de l’écologisme, théoricien du pacifisme, aux convictions anticolonialistes indubitables, avait pourtant eu l’audace de publier dès 1962 un ouvrage soulignant les handicaps du continent africain, ses problèmes de corruption et les conséquences catastrophiques de la décolonisation. Pour lui « l’Afrique noire était mal partie ». La question qui se pose aujourd’hui est de savoir, soixante ans plus tard, pourquoi elle n’est toujours pas arrivée.

Mais ne perdons pas patience, la famille Traoré, Danièle Obono, Omar Sy et les théoriciens de la négritude asservie qui tempêtent sous leur CRAN sont là pour nous l’expliquer.

Quoi qu’il en soit, il est bon de rappeler à nos gouvernants, la vocation du soldat, alors que des hommes tombent dans une indifférence quasi générale sur les pistes incertaines du Mali.

Pour Monseigneur Antoine de Romanet, évêque aux Armées françaises « Le sacrifice suprême au service de la nation pose la question de la nation elle-même. Qu’est-ce qu’une nation ? Pendant des générations, ceux qui engageaient leur vie au service de la nation le faisaient pour la conception des valeurs transcendantes qu’elle représentait. Quelles sont ces valeurs ? »

On évoque à longueur de débats les valeurs de la république mais, hors de la « fachosphère », qui parle encore de la nation française et de ses valeurs ?

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