Les leçons du procès de Jawad Bendaoud
Le 12 janvier 1998, lors de ses vœux à la presse, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur, évoque les jeunes délinquants des banlieues en utilisant le mot presque sylvestre de « sauvageon ». Sauvageons, comme ces arbustes qui poussent n’importent où et qu’il convient de greffer pour les rendre productifs.
Vingt ans ont passé et le procès de Jawad Bendaoud ouvre une perspective intéressante sur l’évolution des mœurs et des institutions, survenue depuis cette sortie ministérielle qui avait révulsé le monde de la bien-pensance.
Voilà un prévenu qui dévoile sans la moindre pudeur une personnalité pour le moins interlope. Faut-il s’en offusquer ? Faut-il s’en féliciter ? Quitte à choquer je choisis la deuxième option. En effet, Jawad Saint-Jean Bouche d’Or par son franc-parler, nous permet de mesurer le degré de la dérive sociale tolérée sinon encouragée dans ces territoires que l’on dit perdus de la République.
L’interrogatoire de ce jeune repris de justice (déjà 7 ans de prison au casier) est révélateur de bien d’éléments qui devraient faire le miel de vrais sociologues, tant il est révélateur des us et coutumes d’une société qui s’est imposée au sein même de l’État.
Bendaoud n’est pas un demeuré. Pour preuve son parcours scolaire qui l’a conduit jusqu’en terminale « Économique et Sociale ».
« J’ai dû arrêter parce que je fumais trop de shit. »
À l’entendre, qui pourrait contester le bon sens d’une telle justification ? Soulignerait-il ainsi les effets dévastateurs de certaines drogues, alors même que des hommes politiques envisagent d’en légaliser la vente ?
Bendaoud se présente très honnêtement comme une espèce dévoyée d’agent immobilier, voyou certes, mais tenu à des principes presque moraux : « Proxénète, c’est un peu lâche comme profession. J’ai jamais été un maquereau. J’ai loué des apparts à des prostituées, mais je ne suis pas proxénète. »
Il n’ignore pas la loi : « J’ai quatre squats, mais je ne l’ai pas dit, car j’avais peur d’avoir un problème de marchandage de sommeil. »
Comment exerce-t-il son activité immobilière ? Tout simplement par « le bouche-à-bouche ». Exercer honnêtement cette activité impose une certaine déontologie : « Moi je loue. Je ne regarde pas à qui je loue. »
C’est d’ailleurs ce qui le conduit à comparaître aujourd’hui pour ne pas avoir voulu savoir qui était ces locataires qu’on lui avait présentés comme des Belges de passage alors que… « On m’a vendu du bœuf bourguignon et j’ai eu du couscous. »
Cette formulation dénote accessoirement une intégration réussie du moins sur le plan gastronomique. Comment est-il devenu « propriétaire de ses quatre squats » ? En les rachetant à leurs précédents « gérants » (le dernier, une occasion à saisir, ne lui a coûté que 150 euros car son bailleur était sans le sou).
Pourquoi n’a-t-il pas mis sa puce électronique à son nom ? « C’est comme ça dans le quartier. Et puis on n’est pas des honnêtes citoyens. Vous savez, quand vous traficotez dans la drogue, vous ne mettez pas votre vrai nom. Même quand vous allez au magasin on vous propose, direct, de bidouiller votre nom ».
Ne pas oublier que Saint Denis est un territoire ne relevant plus du droit français stricto sensu, mais d’un statut tacite d’extraterritorialité. D’ailleurs, au cours des débats, sont évoquées les relations inavouables entre milieu, élus et fonctionnaires municipaux.
Jawad a l’âme d’un véritable entrepreneur : « J’avais pour projet d’ouvrir un nouveau point de vente de cocaïne. Qui va vouloir s’associer avec moi ? ».
Les couveuses de start-up de la Seine-Saint-Denis ne manqueront pas de l’accueillir à sa sortie de prison.
Les débats permettent d’ailleurs de souligner cette intégration réussie bien loin des rigueurs de la pratique de l’islam.
Quelques exemples ?
« Lors de l’attentat, je dansais sur les “Magnolias” de Claude François » ou encore « Ma copine m’appelle alors que j’étais avec une fille et j’ai pas raccroché. Elle entend que la fille me demandait où était son string. »
On est bien loin du port de la burka, convenons-en. D’ailleurs que font les détenus musulmans libérés après avoir crié avec les radicalisés « Allah Akbar ! », uniquement pour leur complaire ?
« Quand ils sortent ils se tapent un mojito et une escort-girl ». Comme n’importe quel ministre de notre République bien française.
Malgré une vie sentimentale ébouriffée, Jawad aime sa compagne. Néanmoins, homme d’une grande sensibilité, il est bouleversé lorsqu’il apprend la grossesse de l’une de ses conquêtes. Que fait-il alors ? Tempête sous un crâne !
« Donc le samedi, dimanche, lundi, mardi, moi, je me suis défoncé parce que je me demandais comment j’allais gérer la situation. »
C’est aussi un bon père de famille qui gave ses enfants de « Granola », de « Pepito » (leur gâteau préféré) et qui les emmène au MacDo. Que dire de plus !
Certes, son vocabulaire est parfois déroutant, mais il n’est que le reflet d’une spontanéité presque touchante.
Parmi le florilège : « Vous me traitez comme un chien devant les médias. Je vais venir vous voir dans votre cabinet » (à l’adresse d’un avocat des parties civiles), « Il prend des gens pour des cons » (à l’intention du même avocat auquel il reproche « sa face de faux cul »), « Y a des mecs, à ma place, ils se seraient coupé les testicules, ils les auraient mis dans une barquette et ils auraient dit “Tiens, mes couilles !” » (c’est beau comme du Breton, André bien sûr).
Matamore de tempérament, Jawad sait néanmoins reconnaître humblement ses faiblesses : « Je me suis dit comment j’ai pu être aussi con ? »
Mais c’est un garçon poli. Il présente presque galamment ses excuses à la Présidente, pour s’être emporté : « J’ai pas voulu vous manquer de respect. Tranquille, Madame, il n’y a rien entre nous. »
Ce qui doit certainement rasséréner ladite dame.
Et un malheureux dont deux membres de la famille ont été fauchés par les balles des terroristes, de s’insurger contre la tournure que prend le procès : « C’est pas un show, pas un défilé de mode ! »
Hélas, non ! Mais pourtant… Autres lieux, autres mœurs. Il faudra s’y faire.
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