Hubert Choderlos Monteilhet de Laclos tire sa révérence
Hubert Monteilhet vient de nous quitter dans une indifférence quasi générale, alors qu’il cheminait doucettement vers son quatre-vingt-onzième anniversaire. Historien de formation, mais romancier par goût, il était pour certains l’auteur excentrique de polars subtils, pour d’autres un écrivain qui puisait dans le passé pour mieux donner libre cours à sa nature libertine. N’oublions pas pour autant ses critiques gastronomiques appréciées des gourmets les plus fins.
C’est ce qui le conduisait à nuancer certains portraits qui lui étaient consacrés : « On nous a reproché d’avoir la plume un tantinet légère et le qualificatif de Choderlos de Laclos nous poursuit comme une flatteuse, mais un peu abusive rengaine. »
Le lecteur attentif découvre très vite que l’œuvre du maître doit aussi être lue entre les lignes. Il prend ainsi connaissance des messages subliminaux et prophétiques qu’elle délivre. Un exemple ?
Relisez Néropolis paru en 1984. Vous serez étonné par le dévidage d’un chapelet d’analogies avec notre temps décadent.
Sous un masque voltairien, Monteilhet cachait une nature traditionaliste qui s’exprimait tant sur le plan politique que religieux (les interprétations progresso-gauchistes du concile « Vatican II » irritaient ainsi fortement son épiderme ultrasensible).
Pour exprimer le fond de sa pensée concernant les dérives des institutions, tel un maître joaillier, il ciselait des formules aussi précieuses qu’assassines : « Le prétoire, la meilleure école du mensonge et du sang-froid ».
« La diplomatie, le plus flatteur refuge de fils de famille sans grande envergure, au sein d’affaires étrangères traditionnellement livrées à des politiciens suspects ».
De son œil exercé, il repérait, avant de les confire et de les suçoter, les travers de ces gens qu’on n’appelait pas encore bobos. Il se délectait de leur prétendue prudence, de leur incontestable pusillanimité, de leur insupportable panurgisme. Mais appréciez plutôt ces quelques berlingots qu’il nous a laissés au gré de la fantaisie de ses personnages : « Toute vérité se cultive à huis clos et nous attendons pour périr en son honneur que notre dignité nous y oblige. »
« Le Génie français consiste à allier les révolutions rhétoriques à une profonde stabilité des bourgeoises fortunes provinciales ».
Du salmigondis cuisiné au nom du progrès il dénonçait « un langage farci de modes imbéciles et dangereuses exerçant leur ravage sur des esprits insuffisamment formés ».
Il faut préciser que pour lui, l’ancien professeur d’histoire, la Révolution et l’Empire avaient coûté 1,2 million de morts sans rien avoir changé. Ce qui lui permet de mettre dans la bouche de l’une de ses créatures : « Depuis 1789, la société n’a évolué qu’en surface (…) Ce sont toujours les mêmes propriétaires fonciers, les mêmes parasites qui se perpétuent dans les mêmes places. »
Pour mieux résumer ce que fut Monteilhet je laisse à feu le chroniqueur littéraire Jean Bourdier le soin de conclure. Il appréciait son style et son esprit du XVIIIe siècle, le plus classique comme le plus frondeur, son élégance et son insolence : « La morale est présente sous le masque gracieux et trompeur de l’amoralité. C’est un moraliste, pas un moralisateur. »
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