14 août 2023

Houphouët cocher ! L’art de conduire le char d’un État africain

Par Jean-Pierre Brun

Alors que la France est mise au pilori par quelques États africains, il me revient les échanges interminables avec mon frère d’armes Jean-Marc Kalflèche, grand reporter à Combat et au Quotidien de Paris de retour du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire où il était devenu notamment un officieux porte-parole du Président. Et mon ami de louer la sagesse de ces anciens qui s’étaient retrouvés embarqués le plus souvent malgré eux dans des indépendances qu’ils jugeaient prématurées.

En ce début de troisième millénaire nos hommes politiques ignorent superbement ces messages de bon sens qui auraient pu soulager les misères de ces « États croupions » taillés à coups de hache au mépris des réalités linguistiques, ethniques et tribales. C’était l’époque où la démocratie devait être imposée à des populations qui n’en connaissaient pas même le sens.

Je notais alors scrupuleusement sur un cahier les propos de ces sages qui me permettaient de mieux appréhender la réalité du terrain.

L’affaire du Mali et du Niger m’a incité à retrouver ce carnet et à juger de son caractère prophétique.

C’est sans doute un ancien administrateur des colonies en poste en Afrique en pleine période de décolonisation, Guy Georgy, qui synthétise le mieux l’entrelacs de ces territoires qu’il a aimés passionnément : « L’Afrique, nous l’avons assassinée avec nos utopies. Il fallait continuer à structurer ces pays pour leur permettre de rentrer dans la communauté des nations. Il fallait continuer les efforts pendant au moins deux ou trois générations. On a lâché les Africains dans la nature, ils sont perdus. Un pays africain, c’est aujourd’hui une poignée de vrais profiteurs, dix mille parasites, puis un trou gigantesque. »

Ahmadou Kourouma, écrivain ivoirien, Prix Renaudot, n’est pas tendre avec les lendemains enchanteurs de la décolonisation : « Nous attendaient le long de notre chemin les indépendances politiques, le parti unique, l’homme charismatique, le père de la nation… Puis les autres mythes, la lutte pour l’unité nationale, pour le développement, le socialisme, la paix, l’autosuffisance alimentaire. Salmigondis de slogans qui à force d’être galvaudés nous ont rendus sceptiques, pelés, demi-sourds, demi-aveugles aphones, bref plus nègres que nous l’étions… »

Les propos d’un homme politique mauritanien ne sont pas moins significatifs d’une situation qui les dépasse : « Dans ce pays il a toujours fallu faire trois choses : tuer, voler, mentir ! Depuis que vous, les Occidentaux, vous êtes passés par là, tuer c’est quasiment impossible, voler c’est de plus en plus difficile. Qu’est-ce qu’il reste ? »

Léopold Senghor se réfère à la faune africaine pour souligner quelques oppositions irréductibles : « Jamais l’Afrique du lion et de l’éléphant ne comprendra celle du serpent et de l’araignée. Pour ceux qui n’auraient pas compris : le Sahel contre la Forêt. »

Quant à Félix Houphouët Boigny, ses propos ne peuvent aujourd’hui qu’irriter les forcenés de la repentance : « Qu’est-ce que l’Afrique ? Qu’est-ce que la Côte d’Ivoire ? Soixante tribus qui ne se connaissaient pas, qui n’avaient pas les mêmes dialectes, qui n’avaient pas la même façon d’organiser la société. Les villages, tous les vingt-cinq kilomètres, étaient aussi éloignés que le Portugal de la Russie. »

« Les Français se sont moins souciés de trouver des richesses et de les exploiter, mais ils ont associé les indigènes à la direction des affaires politiques jusqu’aux échelons les plus élevés, ils les ont initiés à la gestion d’un État et à la mise en place progressive de structures modernes… »

Peter Enahoro, journaliste nigérian, pose un constat impitoyable du jeu déplorable de chefs d’États qui préfèrent racketter les anciennes puissances coloniales plutôt que de développer leur pays : « Nous sommes devenus experts à éveiller la conscience de nos anciens maîtres coloniaux. Parlons net, nous avons exercé un chantage infernal sur l’Europe occidentale. C’est un procédé tellement merveilleux pour se procurer l‘aide étrangère… »

C’est cette réalité qui conduit Guy Georgy à ce jugement péremptoire : « L’Asie c’est une fourmilière en action, l’Afrique est une fourmilière au repos. »

Un prince charmant la réveillera-t-il un jour ?

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