27 juillet 2016

Environnement versus économie

Par Marie-Simone Poublon

Donald Trump ne sera pas le candidat du développement durable et de la protection de l’environnement. S’il est élu Président des États-Unis en novembre prochain, les défenseurs de la planète risquent fort de trembler quand le reste du monde a faim.

En effet, partisan d’une économie productiviste pour sortir son pays de la faillite, « Big Don » affirme qu’il s’opposera à toutes les lois et règles environnementales qui seraient des obstacles à la production. Le parti des producteurs pourrait avoir recours à toutes les méthodes productivistes pour « les récoltes, les ressources minérales, les sources d’énergie et tous les bienfaits de la mer au nom de la puissance économique des États-Unis » (source : programme de Donald Trump).

Et pourtant, depuis plus de dix ans, Al Gore, homme politique américain, Vice-Président des États-Unis sous le gouvernement Clinton, prix Nobel en 2007, parcourt le monde pour informer des catastrophes écologiques et sanitaires planétaires dues aux activités humaines agricoles et industrielles. Malgré quelques mesures et le long combat mondialisé d’Al Gore, le bilan environnemental de Barack Obama reste mi-figue mi-raisin.

Le futur : six logiciels pour changer le monde d'Al Gore.

Le futur : six logiciels pour changer le monde d’Al Gore.

Donald Trump ne jouera pas « dans la même cour ». Seront tolérées les modifications génétiques ou l’émission des gaz à effet de serre puisqu’il est inconcevable d’empêcher les producteurs de produire ! Le « frondeur » devra quand même affronter les maires des nombreuses villes américaines et les lobbies qui luttent depuis dix ans contre le dérèglement climatique. (1)

Les Européens ne sont pas prêts face à ce poids lourd américain qui devrait venir les défier. En effet, notre « armada » de réglementations pour la protection de l’environnement est, pour ce géant, un frein à la croissance qui déstabilise toujours plus les économies des pays membres. En France, l’adoption du projet de loi sur la biodiversité ce 20 juillet 2016, qui a mis plus de deux ans et demi à émerger, a nécessité des arbitrages permanents entre législation et finance.

Malgré quelques mesures intéressantes, le bilan environnemental de Barack Obama reste ambigu. Trump, pourrait donc demander à se « désolidariser » de certains accords internationaux et engagements pris par son prédécesseur Obama dans la lutte contre le dérèglement climatique. (2)

Il n’est pas question pour Trump de payer « la facture » environnementale ni les taxes qui s’y référent car il y a urgence à sortir le pays du marasme ! Il choisit d’abord de lutter contre la faim. Et pourtant, Al Gore présentait déjà en 2009 un plan de sauvetage pour la crise du climat et qui n’est en rien contraire au développement économique ! (3)

Notes

(1) The S. Mayors Climate Protection Agreement est l’engagement historique pris par les maires américains de 1 400 villes de 30 000 habitants et plus dans le but de mener des actions au niveau local visant à diminuer les émissions de carbone.

(2) Points majeurs de la loi biodiversité : 174 articles qui retiennent notamment le préjudice écologique, la non-régression du droit de l’environnement, la compensation, la mise en place de l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) effective au 1erjanvier 2017, la ratification du protocole de Nagoya (accès aux ressources génétiques et partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation), ou encore la création de zones prioritaires pour la biodiversité.

(3) The future, six drivers of global change, éditions de la Martinière, 2013.

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Philippe Randa,
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