27 juillet 2016

Choc des condamnations vs choc des civilisations

Par Nicolas Gauthier

 

En France, le climat est de plus en plus lourd. Comme si ceux qui faisaient profession de cette fadaise qu’est ce fameux « choc des civilisations », faisaient tout pour le provoquer. Pour l’instant, le peuple français, quelles que soient ses origines ou ses confessions respectives, semble tenir bon. Après tout, lors du carnage de Nice, un tiers des victimes civiles était musulman.

Après, les attentats se suivent en Europe, mais ne se ressemblent pas toujours. Ceux de Charlie Hebdo, de l’Hyper cacher ou du Bataclan étaient manifestement le fait de réseaux plus ou moins organisés. Ceux qui ont suivent participeraient plutôt de l’ubérisation du terrorisme, français comme européen : la terreur près de chez vous et à pas cher.

De leur côté, nos quelques millions de compatriotes musulmans persistent à conserver leur calme, pris qu’ils sont entre enclume et marteau, victime du regard des uns (ils ne sont pas assez musulmans) et des vilains coups d’œil des autres (ils le seront toujours trop).

Comme toujours, toutes les autorités politico-religieuses n’en finissent plus de condamner les attentats en question ; geste symbolique, mais un peu vain : ce type d’excommunication a-t-elle jamais empêché un fou religieux ou un fou tout court de se faire exploser dans telle ou telle foule, même si dans cette dernière il ne pourra jamais faire autrement que d’emmener dans la mort nombre de se coreligionnaires ? Nonobstant, certains voix sont moins audibles que d’autres, ou alors moins relayées médiatiquement ; ce qui, au bout du compte revient au même.

Ainsi, qui a entendu parler des condamnations on ne peut plus fermes des attentats de Nice par l’OLP et le Hamas palestiniens, mouvements eux aussi en butte à un double terrorisme ; l’un d’État, israélien, et l’autre dû à un autre État, moins bien constitué, celui de Daech ? Pourtant, à Gaza comme en Cisjordanie, les drapeaux français et palestiniens étaient récemment mêlés, à cause, peut-être de ce communiqué commun : « Toute la classe politique palestinienne a condamné avec la plus grande fermeté cette attaque terroriste qui a visé des civils. Le peuple palestinien est solidaire du peuple français ami »…

Dans les journaux, les radios, les télévisions ? Rien. Pas une ligne et pas un mot. Pareillement, même silence quand le Hezbollah libanais stigmatise, au lendemain de la tuerie, « ce crime, autre chapitre d’un terrorisme qui se répand dans le monde. Un terrorisme qui ne fait pas une distinction entre grand et petit, ni entre Blanc et Noir, et qui ne vise pas une religion spécifique, mais toute l’humanité. » Et le même mouvement chiite de préciser : « Les pays de l’Occident font face aux retombées du terrorisme que nous vivons dans notre région, un terrorisme qui a pulvérisé nos peuples. » Puis, là où ça fait plus mal : « Ces pays doivent assumer leurs responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et dans l’éradication des canaux de soutien et de financement. »

De leur côté, le site officiel des Frères musulmans, basé à Londres, a conjointement condamné cette vague de terreur en des termes tout aussi définitifs. L’islam de tradition meilleur rempart contre le néo-islamisme de combat ? C’est à croire. Il est juste à déplorer qu’au même moment, en des temps où les enjeux soient aussi graves, on puisse, chez certains cadres du Front national, exiger la dissolution de l’UOIF, branche française de ces mêmes Frères musulmans ; proposition parfaitement abracabrantesque, comme aurait dit l’autre. Surtout lorsqu’on sait que depuis des années, d’autres cadres lepénistes n’en finissent plus de courtiser certains représentants de cette même UOIF.

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