Vers un capitalisme populiste ?
Au sot XIXe siècle, avec son arrogance scientiste, a succédé le grotesque et sanglant XXe siècle. Le comble de la sottise fut atteinte dans les dictatures marxistes où l’on a fait croire aux plus authentiques militants – souvent doués d’une forte conscience éthique, mise hélas au service d’une utopie insane – qu’il était mauvais, voire criminel de gagner beaucoup d’argent, même en contrepartie d’un travail honnête et utile à la société.
Il est évident, qu’à l’inverse des États de religion marxiste, devenus mafias de politiciens, les sociétés capitalistes occidentales, de 1830 à nos jours – à l’exception des rares intermèdes populistes –, sont rapidement devenues des mafias de financiers, où le travailleur honnête et productif est passé du statut de pion fongible à celui de consommateur décérébré de la société actuelle.
Dans les deux cas, celui du crétinisme marxiste et celui de la globalo-mondialisation, le troupeau humain est parvenu au degré le plus bas de la moralité collective, au point zéro du simple bon sens et de l’utilité sociale.
Quant à l’État-providence, après avoir amolli trois générations d’Européens du Nord et de l’Ouest, il ne sert plus qu’à nourrir l’immigration-invasion et la paresse autochtone. Il est devenu authentiquement parasitaire, selon le schéma bien connu des civilisations les plus élaborées : toute innovation sociale utile et bienfaisante est un jour détournée de ses excellents principes.
L’électorat occidental étant ce qu’il est : anesthésié depuis plus d’un demi-siècle de propagande émolliente, tiers-mondiste et d’une niaiserie exceptionnelle, il paraît évident que l’on ne pourra implanter beaucoup d’authentiques régimes populistes, sauf peut-être en terres danubiennes, où l’opinion est stimulée par la résurrection russe.
De ce fait, il serait intéressant d’envisager une évolution de ce capitalisme où nous sommes immergés. Moins stupides que les patrons des années 1830-1940, les financiers et leurs obligés du grand négoce, de l’industrie et des services multinationaux, pourraient trouver intérêt à investir une partie de leurs bénéfices, non plus dans le Charity business – qui, par son hypocrisie, commence à faire tiquer même les Margots des chaumières à petit écran allumé quasiment de façon continue –, mais dans l’investissement réellement social, qui pourrait s’avérer hautement productif.
Plutôt que de laisser notre État dévorer les impôts sur les bénéfices des sociétés en actions grotesques (inflation de fonctionnaires trop souvent à la recherche d’une quelconque utilité, multipliant les réunions et les projets inutiles pour se donner une raison d’exister ; soutien des parasites de tous types, autochtones ou exotiques ; organismes utiles, mais extraordinairement coûteux, comme les hôpitaux et les établissements d’enseignement), l’on pourrait investir une partie de ces bénéfices privés pour procurer à la fraction utile, efficace, méritante de la Nation ses moyens de promotion sociale, étendue aux enfants, gages d’avenir performant.
C’est ainsi que l’on pourrait développer des écoles, des universités et des établissements d’apprentissage de toute technologie, entièrement privés, mais dégagés de toute confession religieuse et de tout sectarisme – avec un système de bourse d’études pour les jeunes pauvres motivés autant que doués, bien sûr dépourvus de pathologie psychiatrique. On y apprendrait, dans l’ordre et la discipline, à devenir un honnête citoyen (c’est le rôle des « Humanités » que d’en faciliter l’élaboration), puis à se lancer dans l’apprentissage, théorique et pratique, d’un métier, gratifiant autant par son salaire que par son utilité sociale.
L’on pourrait financer la protection des quartiers où les travailleurs honnêtes et utiles – à qui l’on proposerait des prêts leur permettant d’acheter leur maison de famille – seraient à l’abri des racailles de tous types (il en existe d’autochtones).
L’on pourrait financer des hôpitaux privés où l’on ne s’embarrasserait pas des incurables (ils relèvent de maisons à haute chaleur humaine et à faible coût médical), ni des malades responsables de leur État (addiction aux drogues de toutes sortes, ce qui va de la suralimentation à l’alcoolisme, en passant par le tabac, les stupéfiants, la perversion sexuelle – on évoque ceux qui abusent d’autrui et de leur propre corps : tous sujets qui relèvent de systèmes spécialisés… dans le temps trop souvent dépensé en vain, comme 41 années de pratique hospitalière l’ont enseigné à l’auteur de ces lignes hérétiques).
L’on financerait une véritable prévention des maladies et des accidents évitables, qui font perdre à la société trop de bons éléments.
Évidemment, ce serait le rôle de l’État que de se charger de ce programme élitiste, avec l’objectif de déprolétariser les pauvres – l’état de prolétaire n’est nullement affaire de revenu, mais de mentalité – et de permettre aux plus doués d’entre eux d’accéder à l’élite du savoir et de l’efficacité sociale.
Ce serait un État d’où seraient bannies la corruption et la démagogie, les ascenseurs sociaux pour sous-doués pistonnés ; un État où la loi serait la même pour tous et serait appliquée de façon équitable, soit sans faiblesse ni favoritisme ; un État dont les postes financés par l’argent public seraient dévolus au seul mérite – ce qui est un mélange de droiture, d’esprit de décision, d’intelligence et de haut niveau de connaissances ; un État où la propagande aurait pour but d’orienter les comportements sociaux vers ce qui paraît le Bien et le Juste ; un État où l’on s’efforcerait constamment d’améliorer les conditions de vie et d’adapter l’économie à l’évolution des besoins et des techniques nouvelles.
Il est évident que l’on nage en pleine utopie, dès que l’on doit s’appuyer sur un électorat, composé massivement de sous et de moyennement doués. C’est justement le rôle des élites – et de la Finance peut se dégager une certaine élite, c’est affaire de conscience éthique – que de tirer vers le haut une Nation, par définition composite quant à la qualité de ses membres.
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Philippe Randa,
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