Vers 1980-1990 a débuté la nouvelle ère – qui n’est plus l’ère chrétienne et n’est fort heureusement pas (du moins jusqu’à présent) l’ère de la régression mahométane.
Nous sommes entrés dans l’ère du gouvernement planétaire (presque) unique et de l’économie globale. Et c’est là que tous les « complotistes » se trompent : l’on n’assiste pas au triomphe des Financiers, mais à celui des Négociants internationaux.
Le grand projet rooseveltien était d’américaniser la production agricole et industrielle et de faire de la planète un grand marché – l’URSS étant exclue, qui devait servir de repoussoir, de contre-exemple, au moins pour les premiers temps de l’ère du One World – One Government. Qu’il ait ou non développé le projet d’une fusion des races et des peuples en une « moyenne humaine », on ne le saura jamais, car Roosevelt ne s’est guère exprimé sur ce point.
Les « complotistes » ont, là aussi, complètement erré. FDR n’était pas au service « des trusts » (et pas plus celui des Rockefeller que d’autres) ; il n’était pas au service « des Juifs ». FDR s’est servi de tous ceux et de toutes celles qui pouvaient faire démarrer puis avancer son projet, qui, pour d’évidentes raisons historiques, n’a pu commencer que quarante années après sa mort, une fois disparue l’hydre communiste qui avait dominé bien plus d’États qu’il ne l’avait prévu dans son plan machiavélique.
Il fallait, dans la pensée du nouveau Prométhée, appauvrir et apeurer l’Europe occidentale pour la délester de ses colonies, de ses capacités productives et commerciales. « Staline »-Dougashvili et son Armée Rouge étaient des moyens idéaux pour remplir ce rôle d’épouvantail et de leurre.
En 1980 sq. après l’implosion des ridicules économies marxistes, les USA se retrouvent en position dominante, ayant vassalisé l’Occident, les pays d’islam et l’Asie non maoïste. Les gouvernants chinois viennent chambouler la donne par leur suprême intelligence : ils multiplient l’efficacité de l’économie occidentale par la discipline d’un régime dictatorial et poursuivent la politique d’imitation des produits issus du génie européen et nord-américain, ainsi que l’irrespect des conventions internationales sur les brevets de fabrication.
Qu’elle soit l’effet d’un capitalisme ultralibéral ou d’un capitalisme hautement surveillé par l’État, l’économie actuelle n’est pas dominée par les financiers, mais par l’entente des grandes entreprises de négoce et des décideurs politiques.
De ce fait, les banques centrales ont reçu l’ordre d’anéantir (ou presque) l’intérêt de l’argent – c’est le reniement de 3 à 4 milliers d’années d’agiotage -, au profit de la consommation massive, générant de superbénéfices inégalement répartis entre producteurs – à qui on ne laisse que la petite part des profits – et négociants, gros et petits – qui sont les grands gagnants.
Donald Trump poursuit la grande politique rêvée par FDR. Il le fait avec le punch et l’absence d’hypocrisie qui le caractérisent : en parfait Yankee, il dicte sa loi, parce qu’il dispose de la plus grande armée, du plus gros complexe militaro-industriel et des entreprises multinationales les plus puissantes et les plus innovantes.
La minorité agissante de l’humanité actuelle est placée devant une alternative fort simple.
Ou bien, l’on accepte un monde dominé par l’American way of life, ce qui implique à terme l’éclosion d’une humanité métissée, d’un Homo Consumans standard.
Ou bien, l’on organise, continent par continent, des empires ou des fédérations populistes.
Pour l’heure, les nations d’Amérique latine tentent des expériences non coordonnées. En Europe, l’Axe Berlin – Moscou pourrait servir de point de départ à un Empire fédératif, à l’unique condition que l’Allemagne réexpédie dans leurs pays d’origine les millions d’Extra-Européens qui sont venus la squatter. Ce sera la condition sine qua non pour inclure dans cet Empire les peuples d’Europe occidentale et scandinave.
L’Europe aux Européens est un slogan tellement évident et naturel que les princes du négoce en font un corpus delicti : énoncer cette banalité mène droit en correctionnelle et, bientôt, non plus au lynchage médiatique, mais à l’égorgement rituel.
Le monde dominé par le négoce ne peut être que cosmopolite. Un monde populiste ne peut se faire qu’en fédérant des nations homogènes.
Pour en savoir plus, lire « L’énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machiavel » de Bernard Plouvier (Éditions Dualpha), 310 pages, 31,00euros. Pour commander ce live, cliquez ici.
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Ancien chef de service hospitalier, spécialisé en Médecine interne.Il est auteur de nombreux livres historiques (L’énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machiavel ; La ténébreuse affaire Dreyfus ; Hitler, une biographie médicale et politique ; Dictionnaire de la Révolution française,…) et d'essais (Réflexions sur le Pouvoir. De Nietzsche à la Mondialisation ; Le XXIe siècle ou la tentation cosmopolite ; Le devoir d’insurrection,…). Il a été élu membre de l’Académie des Sciences de New York en mai 1980.