Nucléaire iranien, l’Europe riposte
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La guerre des Donald aura bien lieu. A la suite de l’annonce de Donald Trump relative à sa volonté de déchirer l’accord nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions économiques à l’encontre du régime des ayatollahs, les 28 membres de l’UE se sont rassemblés à Sofia (Bulgarie) pour coordonner une riposte.
Donald Tusk, le président du Conseil européen a souhaité que le « débat reconfirme sans aucune ambiguïté qu’aussi longtemps que l’Iran respecte les dispositions de l’accord, l’UE le respectera aussi ».
Une prise de position qui fait écho à l’échange téléphonique entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Echange qui a confirmé un engagement commun sur le nucléaire iranien. Pour rappel, l’adjoint au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait qualifié la décision américaine d’« imprudente » alors qu’on assistait à un réchauffement diplomatique quant au dossier sur le nucléaire nord-coréen (propos rapportés par RT France). Kim Jong-Un a par ailleurs menacé d’annuler sa conférence au sommet avec le volcanique président américain.
La valse des diplomates a donc commencé autour de cette épineuse question. Si Donald Trump avait pour ambition de rappeler qui était le patron, cette suppression des accords nucléaires iraniens constitue une occasion sans précédent. Mais, et c’est suffisamment rare pour être souligné, cet acte aura remis la Russie et l’UE dans le même camp. On en viendrait presque à se demander si le président Trump n’aurait pas incidemment réveillé une sorte de souveraineté européenne ?
Si à Sofia, on assistait à une valse diplomatique, on donnait à Bercy une valse du CAC 40. En effet, que ce soit Renault, Peugeot ou encore Airbus, les entreprises françaises ont jusqu’au 6 août pour se retirer d’Iran. Cela alors même que le marché iranien s’ouvrait à eux. Par exemple, Airbus et Téhéran avaient signé un contrat mettant en jeu 120 appareils. Quant au groupe Total, son PDG a reconnu le 30 mars dernier que ses affaires iraniennes étaient suspendues à la décision américaine. Un coup de force américain qui intervient quelques semaines après le sommet réunissant Poutine, Erdogan et Rohani. Un coup de force américain qui va achever d’entraîner le rapprochement de l’Iran vers Pékin et Moscou. Un coup de force américain qui s’acharne dans le maintien des blocs est et ouest. Quoiqu’il en soit, l’Europe s’est engagée à sauver ce texte même si les Européens restent lucides. Comme à chaque négociation transatlantique, ce sont toujours les Américains qui gagnent à la fin et la détestation médiatique envers Donald Trump risque de ne pas suffire (même si pour une fois, on ne serait pas contre). Le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov avait d’ailleurs appelé les Européens à « défendre de concert les intérêts communs. »
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
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