10 mai 2018

Démocraties grippées

Par Richard Dessens

L’Italie est à son tour empêtrée dans ses contradictions pour former un gouvernement. Pourtant l’Italie, vieille habituée des combinazione de toutes sortes, passée maître dans l’art de gérer l’ingérable depuis des décennies, bute sur un problème qui n’est plus interne mais de dimension européenne.

Montée du populisme en Europe…

Montée du populisme en Europe…

Au-delà des oppositions entre la Ligue et le M5S et des atermoiements « neutralisants » du parti démocrate et même de Forza Italia, s’ajoute une problématique politique européenne. L’imbroglio italien est l’avatar d’un pataquès européen.

D’ailleurs Beppe Grillo, fondateur devenu franc-tireur du M5S vient de réclamer un référendum pour la sortie de l’euro de l’Italie. Comment s’y retrouver à travers des clivages nouveaux qui ne respectent plus la machine démocratique bien huilée « gauche/droite », sans signification réelle depuis quelque temps.

L’Allemagne surtout, et l’Autriche aussi ces derniers mois ont été déstabilisées suite à leurs élections respectives pour mettre sur pied leurs gouvernements.

Et encore faudrait-il évoquer la fragilité des alliances gouvernementales en Belgique ou aux Pays-Bas notamment, l’incroyable maintien de Rajoy, minoritaire et décrédibilisé en Espagne. Mathilda May en Grande Bretagne n’a pas non plus de légitimité bien établie.

Il y a un point commun à ces situations politiques incertaines et fragilisées dans la quasi-totalité de l’Europe « de l’Ouest » : la démocratie bien comprise depuis la fin de la IIe Guerre mondiale est grippée.

Les règles du jeu viennent de changer depuis quelques années. Les alternances perpétuelles entre sociaux-démocrates et chrétiens-démocrates de tous poils ont atteint leur niveau d’incompétence. C’était pourtant le parangon de démocraties apaisées, postmodernes et post-racistes, selon la nouvelle expression idéologique à la mode politico-médiatique.

Dans cet océan de bonheur paisible, bercé par les lendemains radieux promis par l’Union Européenne triomphante, une partie des peuples européens, sans doute peu convaincus par ces chimères lénifiantes, a décidé d’utiliser la démocratie pour affirmer une pensée fondamentalement différente.

La prolifération de mouvements à dominante identitaire, au sens large du mot, anti-immigrationistes, fiers des valeurs européennes traditionnelles, défenseurs des intérêts primordiaux des peuples, privilégiant les hommes sur les intérêts financiers colossaux démultipliés par la mondialisation, s’est imposée peu à peu en Europe. C’est un choc des valeurs qui se produit en Europe et non plus une lutte factice entre politiques aux différences à la marge.

Ce choc des valeurs perturbe les connivences et combines démocratiques bien établies entre une soi-disant « gauche » et une prétendue « droite » qui ont mis la démocratie en coupe réglée depuis bien longtemps. Le vote « populiste », terme de mépris utilisé par les démocrates perturbés, envahit l’Europe dans une mesure suffisante pour bloquer la machine à voter des intérêts dominants. Car il faut bien comprendre que la démocratie est respectable et sacrée à condition de « bien voter ». C’est ce qu’on pourrait appeler une « démocratie retenue », proche d’une « dictature éclairée » pour d’autres pays…

Ainsi les coalitions traditionnelles deviennent minoritaires, refusent de s’allier avec ces nouveaux élus aux concepts trop éloignés des leurs, et stigmatisés grossièrement, diabolisés, méprisés. Les démocraties s’affolent devant ces nouveaux empêcheurs de combiner en rond, qui remettent en cause leurs idéologies fructueuses.

D’autant qu’une circonstance aggravante augmente leur panique. Le clivage sacro-saint et tellement commode gauche/droite tend à disparaître devant des valeurs transpartisanes dont les intérêts vitaux transgressent les vieilles fractures dépassées auxquelles s’accrochent encore farouchement les idéologues de la « démocratie apaisée » dont elles sont le fonds de commerce servant leurs intérêts supérieurs et mondialisés.

Alliances impossibles ou passées au forceps ici ou là, les gouvernements nationaux européens sont aux abois et leurs devenirs incertains, ce qui, dans le cadre d’une UE elle-même fragilisée, dégrade encore plus une Europe cacophonique, bouleversée, inaudible voire piteuse dans le monde.

L’Italie n’est pas au bout de ses peines et va rejoindre les pays d’Europe aux gouvernements délégitimisés par des peuples qui n’ont pas encore pu donner toute leur voix dans des démocraties libérées.

Une seule exception à ce tableau européen : la France. Emmanuel Macron a réussi ce tour de force de transcender les vieux partis – ce qui est une contestation bien analysée – tout en bloquant d’une part la poussée nationale identitaire, et d’autre part surtout, en étant un partisan institutionnel de l’UE, de l’immigration, des puissances financières mondialisées et de toutes les valeurs dites généreuses des vieilles démocraties par ailleurs remises en cause !

La triple manœuvre a magnifiquement réussi sous un matraquage médiatique spectaculaire. Le peuple berné est toujours sous anesthésie. Une image illustre cette situation de superbe isolement français : pour le concours de l’Eurovision, la France a choisi une chanson très politisée porteuse d’une idéologie qui reste l’apanage de l’« esprit Macron ». Chanson à la gloire de l’immigration et du devoir de générosité de l’Europe vis-à-vis de tous les migrants. Dont acte.

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