Saint-Loup : Un devoir de mémoire pour un grand Européen
Le 16 décembre 1990, Marc Augier, dit Saint-Loup, quittait à 82 ans, cette terre qu’il avait tant louée et décrite dans les tréfonds de sa chair et de ses origines sacrées.
Marc Augier, homme de gauche, membre très actif du mouvement ajiste (Auberges de Jeunesse), sportif accompli, motard, alpiniste et surtout montagnard impénitent, aventurier du Cap Horn à l’Arctique, fut aussi l’ami de Léo Lagrange, de Jean Giono, de Marcel Pagnol, de Maurice Genevoix, Francis Carco, Armand Salacrou, mais aussi de l’écrivain Alphonse de Chateaubriant, et plus tard des présidents argentins Juan Perón ou encore rhodésien Ian Smith.
Saint-Loup, collection “Qui suis-je ? » de Francis Bergeron (Ed. Pardès).
Écrivain aux talents multiples, il écrit plus de quarante ouvrages sur les sujets les plus variés, presque toujours sous la forme romancée qui est son style pour rendre plus proches et appréhensibles les passions et les engagements qui furent les siens. Écrivain reconnu, il reçoit le grand prix littéraire de Monaco et rate en 1954 le Prix Goncourt, malgré le soutien de Colette pour cause de « pressions bien-pensantes… »
Car Marc Augier, c’est aussi l’engagé volontaire à la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme. L’aventure de l’Europe nouvelle d’Adolf Hitler a effectivement séduit l’aventurier et le militant qu’est Marc Augier dans son combat contre le communisme. Une condamnation à mort par contumace l’attendra en 1948. Il fut heureusement amnistié en 1953.
Il fuit Berlin en flammes pour le Brésil, puis l’Argentine où il écrit des ouvrages magnifiques : La nuit commence au Cap Horn, Le Roi blanc des Patagons, Monts Pacifique.
Il écrira surtout un ouvrage majeur et incontournable : Götterdämmerung (« rencontre avec la bête »), récit des derniers mois de la guerre et de sa fuite en Italie avant d’atteindre le Brésil.
Marc Augier est encore plus poignant lorsqu’il rédige son triptyque Les Volontaires, Les Hérétiques, Les Nostalgiques, sur l’aventure de la LVF, de la Division Charlemagne et le sort des anciens combattants du Front de l’Est qui ont survécu à la guerre. L’Histoire trouve ici un éclairage encore inconnu car volontairement tu ou tué par la pensée dominante. Les blessures profondes seront-elles un jour refermées ?
Quelle vie riche, dense, fut celle de Marc Augier !
Marc Augier, c’est le défenseur passionné des « patries charnelles » face aux États-Nations factices, l’homme d’une Europe « aux cent drapeaux ». Il en conçoit un triptyque dont Nouveaux Cathares pour Montségur pour l’Occitanie, Plus de pardons pour les Bretons et Le sang d’Israël sur les minorités ethniques. Ses idées sont celles d’un avenir à construire encore et toujours.
La « bibliothèque Saint-Loup » traite de tant de sujets qu’elle doit être un repère pour tous les ardents défenseurs d’une certaine idée européenne, mais aussi pour les passionnés d’aventures extrêmes aussi bien que pour ceux qui se rappellent Thulé et les racines religieuses et symboliques naturelles de l’Europe. Là encore, la résurrection future de l’Europe est incarnée charnellement.
Marc Augier fut un militant d’abord. Un militant toujours. Homme d’action et de convictions prioritairement. L’engagement coûte parfois cher. Ce fut son cas. Homme charmant et convivial aussi, écrivain de grand talent, tels sont enfin les contours du profil d’un homme de bien.
Le 16 décembre 2017, 27 ans après sa disparition, ayons une pensée pour celui qui fut un précurseur de l’Europe nouvelle en devenir. Pour sa fille aussi disparue tragiquement peu avant. Que sa lumière se transmette dans une tour de Yul pour les générations futures. L’idée l’aurait sûrement séduit.
Je te salue Saint-Loup !
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